World Policy Conference: La gouvernance mondiale défie la protection du climat
« Non, nous n’allons pas vers les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat. Pas au rythme actuel ». Les propos sont de Laurent Fabius, ancien président de la COP21 et ancien ministre français de l’Intérieur. L’occasion était une conversation sous le thème «le climat et l’environnement» tenue dans le cadre de la 12e édition de la World Policy Conference (WPC)
Signé lors de la COP21, à Paris en 2015, et reconfirmé à Marrakech lors de la COP22, cet Accord fixe l’objectif climatique des gouvernements. Il reprend celui de ne pas dépasser 2°C de plus que la moyenne planétaire et de se rapprocher de 1,5°C, sous la pression des pays les plus vulnérables au changement climatique.
«Après Paris, l’on constate bien une prise de conscience universelle de l’ampleur du phénomène du changement climatique et une augmentation accrue de la part des énergies renouvelables, mais le retrait des USA de cet Accord a poussé d’autres pays à vouloir abandonner leurs engagements en matière de climat».
Patrick Pouyanné, président directeur général de la compagnie pétrolière et gazière française Total, n’est pas non plus confiant. Il rappelle d’ailleurs que depuis 2015, les investissements dans le charbon sont en augmentation et, situation contradictoire, ils sont le fait des entreprises pétrolières et gazières étatiques.
En Asie, il y a plusieurs centrales de charbon qui ne vont fermées qu’en 2030 alors que la construction d’autres centrales est planifiée. «L’erreur de l’Accord de Paris était de croire que tout allait se faire avec une baguette magique», commente Pouyanné. La part des énergies renouvelables va augmenter dans le mix énergétique, mais cela prendra plusieurs années.
En attendant, la solution est aussi du côté du gaz naturel. Utilisé pour produire de l’électricité, «il émet deux fois mois de CO2 que le charbon ou le pétrole», explique Pouyanné. Le monde est à un tournant de son histoire et le temps presse pour mettre en place mesures et politiques adaptées. Mais les changements sont également nécessaires en matière de comportement des consommateurs, rappelle Fabius.
Le 06/02/2020
Source web Par Energienvironnement
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