PAI 2021/25 : L’industrie se met au 2.0, au moment où les acteurs du secteur se font rares au Maroc

Le Maroc s’apprête à clôturer la première phase du plan d’accélération industrielle (PAI), qui couvrait la période 2014-2020, et qui a porté sur le développement de l’économie nationale à travers le secteur industriel. Par ailleurs, l’on se prépare à entamer la deuxième phase de ce chantier ambitieux, qui s’étendra sur la période 2021-2025, et qui mettra le digital et les nouvelles technologies au cœur du changement. Toutefois, les ambitions du royaume en ce sens ne seraient pas forcément en accord avec la réalité du marché. Détails.
Le Maroc s’impose aujourd’hui en tant que réelle référence de l’industrie automobile à l’échelle mondiale, chose qui a été possible grâce aux efforts déployés dans le cadre du PAI 2014-2020. En effet, ce ne sont pas moins de 117.000 emplois directs qui ont été créés entre 2017 et 2018 dans l’industrie automobile, alors que l’on tablait sur 90.000 postes seulement à l’horizon 2020.
Le PAI dans sa première phase avait ainsi pour objectif d’augmenter la capacité d’absorption des nouveaux actifs, d’accroître la contribution de l’Industrie dans le PIB de 9 points à l’horizon 2020, soit une hausse de 23 % à ce niveau, en plus de dynamiser la capacité d’exportation sur deux niveaux, notamment pour ce qui est de la qualité et de la quantité. Par ailleurs, l’objectif était de mettre en place un écosystème favorable aux investisseurs, tout en permettant au tissu industriel local de développer sa productivité et d’être compétitif.
Actuellement, l’on peut clairement se féliciter des réalisations du royaume à ce niveau, surtout que l’on a réussi à concrétiser certains points clés, notamment la création d’écosystèmes industriels répondant aux standards internationaux (Tanger Med, Atlantic Free Zone Kénitra), mais aussi la mise en place d’outils de soutien adaptés au tissu industriel, dans l’objectif de permettre à l’économie marocaine de se positionner sur le marché international et d’y être compétitive.
D’ailleurs, le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Otmani, s’est félicité du potentiel du royaume, lors de la séance mensuelle des questions de politique générale à la Chambre des représentants fin décembre dernier, indiquant que les réalisations du Maroc dans le cadre du PAI 2014-2020 n’annoncent rien d’autre si ce n’est un avenir meilleur pour l’activité industrielle du pays.
Une deuxième phase sous le signe du 2.0
Les propos d’El Otmani, pour ce qui est de la prochaine étape du PAI, couvrant la période 2021-2025, rejoignent ceux du ministre de de l’Industrie, du Commerce, de l’Économie verte et numérique (MCINET), Moulay Hafid Elalamy (MHE), qui avait expliqué lors de l’université d’été de la CGEM, que le point sera mis sur le rôle des nouvelles technologies dans la modernisation du secteur industriel. En effet, MHE avait expliqué que la prochaine étape du PAI porterait sur le développement de l’industrie des objets connectés (IoT), un marché en pleine croissance actuellement à l’échelle mondiale, promettant la mise en place d’un écosystème encourageant l’innovation marocaine en ce sens.
Ainsi, le ministre avait indiqué que l’on procéderait pour cette deuxième phase à encourager les startups innovantes et les universités nationales pour ce qui est de la recherche et développement, en plus de lancer plusieurs centres et de Think Tanks axés autour des nouvelles technologies.
À travers la concrétisation de cette vision, l’on cherche surtout à retenir les compétences nationales dans le domaine des nouvelles technologies, surtout que le Maroc brille à l’international, mais n’arrive pas à en faire autant au niveau national, du fait du manque d’opportunités en ce sens. En effet, les porteurs de projets sont là, les ressources financières aussi, mais l’absence d’un écosystème favorable fait que les compétences nationales choisissent de se tourner vers l’étranger.
Mais pas que! Cette situation pèse en effet même sur les acteurs internationaux qui décident de s’installer au sein du royaume pour développer leurs activités, tout en profitant de nos compétences nationales. Le dernier exemple en date est la compagnie ORSYP Maroc, filiale du géant américain, CA Technologies, spécialisé dans l’édition de logiciels en tout genre.
La compagnie a ainsi baissé les rideaux après 11 ans passés sur le territoire national, préférant porter son activité de recherche et développement, qui pèse 19 milliards de dollars, en Israël, en Chine et en Inde. La fermeture d’ORSYP Maroc n’est d’ailleurs pas la seule de son genre, puisqu’en 2009, MarSOFIM, filiale du groupe français SOFIM, avait mis la clé sous le paillasson faute d’un écosystème favorable au développement de son activité, en plus de certains déboires avec la justice marocaine.
Donc, El Otmani qui a indiqué que tout va bien dans le meilleur des mondes, promettant de poursuivre sur la même lancée que pour la première phase du PAI, devrait, en compagnie de son exécutif sortir le grand jeu pour apporter un réel changement au marché national, à travers le 2.0.
Le 08/01/2019
Source web Par Hespress
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