Un levier de croissance sous utilisé
En dépit de l’importance du secteur touristique pour l’économie nationale, le PLF 2020 n’a prévu aucune mesure incitative afin d’apporter un nouveau souffle au secteur au terme de la Vision 2020 qui avait mis beaucoup d’espoir en matière de création d’emploi et de valeur ajoutée.
Le tourisme, deuxième contributeur au PIB national, est un important créateur d’emplois et donc vecteur majeur de l’économie marocaine. Ce secteur, qui constitue 11% du PIB, occupe 548.000 emplois directs en 2018, soit 5% de l’emploi au niveau national. C’est aussi une source de devises dont les recettes générées, en 2018, avoisinent les 73 milliards de dirhams, soit 18% des exportations des biens et services.
Toutefois, à part le taux réduit de 10% sur les opérations d’hébergement et de restauration, l’essentiel des incitations fiscales concédées à ce secteur, dont le coût fiscal est estimé à 187 millions de dirhams, relèvent toutes du droit commun. Pis, ce secteur supporte des taxes fiscales et parafiscales qui pèsent lourd sur son rendement.
En effet, à l’instar des autres exportateurs mais juste pour la partie de la base imposable réalisée en devises, les entreprises hôtelières bénéficient de l’exonération totale de l’IS pendant une période de cinq ans, à compter de l’exercice de la première opération d’hébergement, et de l’imposition au taux de 17,5% au-delà de cette période lorsque le montant du bénéfice net est supérieur à un million de DH. Le PLF de l’année 2020 prévoit le rehaussement de ce taux à 20%. Mêmes conditions d’exonération pour les entreprises soumises à l’IR, avec un taux de 20%, appliqué à partir de la 6ème année.
L’incitation spécifique à ce secteur concerne la TVA qui assujettit les opérations d’hébergement et de restauration au taux réduit de 10% avec droit à déduction. Et à l’instar des autres secteurs, les biens d’équipement acquis bénéficient de l’exonération prévue pour les biens d’investissement à inscrire dans un compte d’immobilisation acquis localement et à l’importation pour une durée de 36 mois à compter du début d’activité.
En matière de fiscalité locale, à l’instar des autres secteurs, les nouveaux établissements hôteliers bénéficient de l’exonération de la Taxe Professionnelle durant les 5 premières années après leur installation. Au-delà, vu l’ampleur des investissements de genre de projets, la valeur locative (VL) qui sert de base à cette taxe bénéficie d’une modération en appliquant au prix de revient (PR) des constructions, matériel, agencements et aménagements de chaque établissement, des coefficients fixés en fonction du coût global de ces éléments. Ce coefficient varie de 2% lorsque le P.R est inférieur à 3 MDH et à 1% lorsque le PR est supérieur à 12 MDH. Au-delà, de 50 millions de dirhams les immobilisations corporelles bénéficient d’une exonération permanente.
La VL, ainsi déterminée, supportera en plus la Taxe de Services Communaux au taux de 10,5% ou 6,5% selon que lesdits établissements sont situés à l’intérieur ou à l’extérieur du périmètre urbain. En plus, les établissements hôteliers qui possèdent des débits de boisson sont tenus de s’acquitter de la Taxe sur les Débits de Boissons qui s’applique au chiffre d’affaires annuel concerné au taux de 2% à 10%.
Le 11 décembre 2019
Source web Par challenge
Les tags en relation
Les articles en relation
Tunisie : « Il n’y aura pas de touristes cet été »
Sur l’un des murs d’un cimetière de Kairouan, quelqu’un a écrit « hôpital ». Comme si la différence était mince. La mort d’un policier, devant l�...
Hydrogène vert : un moteur d'emploi pour le Maroc avec 300 000 postes prévus d’ici 2030
Younes Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, a affirmé que le secteur de l'hydro...
#MAROC_ACCORDS_LIBRE_ECHANGE
Depuis dix ans, Tarik Haddi gère Azur Partners, une société de gestion de fonds de capital investissement dédiée à l’agriculture et à l’agro-industri...
Taxe carbone, TIC, TVA… Les priorités du gouvernement pour le budget 2024
Pour le budget 2024, le gouvernement s’apprête à lancer trois grands chantiers, dont l’introduction de la taxe carbone pour maintenir la compétitivité d...
La gouvernance par -L'HAGRA- : Le cri des petites entreprises de l’écosystème du tourisme
Le gouvernement a annoncé, le Mardi 18 janvier 2022, une liste de mesures de soutien au secteur touristique. Ces mesures, tout en étant partiellement inada...
Made in Morocco… stay in Morocco
Imaginons un seul instant ce qui se passerait si TOUS les Marocains, surtout ceux habitués à séjourner à l’étranger, décidaient à l’unisson de passer...
Othmane Ibn Ghazala : un acteur clé du tourisme durable au Maroc
Conformément aux attentes, les membres de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT) ont unanimement renouvelé leur confiance en Hamid Bentahar, le réél...
Loi de Finances 2023 : Les nouvelles dispositions fiscales présentées à la BritCham
Cette rencontre se veut le premier événement hybride de la BritCham cette année Fiscalité Des intervenants de renom ont pris part à cette rencontr...
Mohammed VI : les dits, non-dits et sous-entendus du discours du Trône
Le discours du Trône, le 30 juillet, est traditionnellement l’occasion de faire le point sur les événements de l’année écoulée. Et cette année a ét�...
Tourisme. Plus de 27 milliards de DH à investir d’ici 2026
Le Maroc, à travers sa nouvelle feuille de route du tourisme, ambitionne, à l’horizon 2026, d’attirer 17,5 millions de touristes, d’atteindre 120 millia...
Le caroubier : un trésor agricole marocain en plein essor
Le caroubier, arbre aux multiples bienfaits, prend une place de plus en plus importante dans l'agriculture marocaine, devenant un véritable atout pour l...
Panique à la Bourse de Casablanca, craintes d'une récession de l’économie nationale
Le marché boursier s’empêtre dans un cycle baissier cette semaine qu’il devrait terminer sur net recul hebdomadaire. À quoi ce repli est-il dû ? Pour Yo...