PLF 2020: La PAMiste Azzaoui relance le débat autour du (très) contesté Article 9

Députée PAM de la première Chambre, Ibtissam Azzaoui prend aujourd’hui position dans le débat enflammé autour l’Article 9 du Projet de loi de finances (PLF) 2020, relatif à l’expropriation, au sein de la commission des finances. Une position qui va à l’opposé de celle de certains élus de son groupe parlementaire.
La jeune députée déclare « tenir la position » qu’elle avait déjà énoncée bien avant l’entame du vote de la première partie du PLF 2020 à la Commission des finances et du développement économique.
« Je regrette la position surprenante, et même très surprenante, d’une partie de mon groupe parlementaire concernant ce vote« , indique-t-elle dans une mise au point parvenue à Hespress FR.
Le « rejet complet » d’Ibtissam Azzaoui de cet article dans sa première formulation ainsi qu’après son amendement est justifiée par son « contournement du principe de l’égalité devant les tribunaux« .
L’élue ajoute dans ce registre qu’elle « rejette tout préjudice aux droits des personnes qui seraient obligées de faire valoir leurs droits conformément aux décisions judiciaires définitives en matière d’exécution« .
La députée de l’opposition explique que « déclarer quelque chose et voter contre est quelque chose que je n’accepte pas. Nous avons raté l’occasion, encore une fois, en tant qu’opposition responsable et citoyenne« .
Opposition divisée
Dans la même position que celle d’Ibtissam Azzaoui, une partie des députés PAM, membres de la Commission des finances a motivé sa demande de suppression de l’Article 9 du PLF 2020 par son « incompatibilité avec les principes qui régissent l’Etat de justice et de droit ».
Et dans le cadre global des dispositions réglementaires que prévoient les procédures d’expropriation pour intérêt public, ils rejoignent les propos d’Ibtissam Azzaoui en estimant que l’article ciblé « n’est pas non plus compatible avec le discours promu par le gouvernement, de créer un climat de confiance entre les institutions publiques et les administrations avec les entreprises en matière de fiscalité, de contrôle des transactions publiques et de garantie des droits des citoyens« .
Toujours côté opposition parlementaire, le groupe Istiqlalien de la première Chambre a lui aussi appelé à la suppression de l’Article 9. Son président et membre de la Commission de finances Noureddine Modiane relève « le fait que la non-application de décisions de justice à l’égard de l’État constitue une violation flagrante du principe de séparation des pouvoirs stipulé dans la Constitution« .
Il considère également que cet article « est en contradiction avec les décisions et jugements du Pouvoir judiciaire, ainsi que contre les principes d’intégrité et de sanctification de l’autorité publique« .
Le 14/11/2019
Source web Par Maroc-Diplomatique
Les tags en relation
Les articles en relation

La CNT déplore la négligence de ses doléances dans le projet de Loi de finances 2020
Le secteur pâtit particulièrement d’une taxation excessive et d’une multiplicité d’impôts. Pour les professionnels, cela pénalise la croissance, la c...

Une délégation de jeunes du parti de Joe Biden lancent un appel depuis Dakhla
Une délégation des Young Democrats of America (YDA), l’aile jeunesse du Parti démocrate des Etats-Unis, a appelé, ce vendredi depuis la ville de Dakhla, l...

Gouvernement: des secrétaires généraux de plusieurs ministères placardisés
Plusieurs ministres ont coupé les ponts avec les secrétaires généraux de leurs départements, hérités du précèdent gouvernement, et n’attendent que le...

#AMDGJB_Nizar_Baraka : l’offre présentée par Aziz Akhannouch pour le prochain exécutif sera exa
L’offre présentée par le chef du gouvernement désigné Aziz Akhannouch sera examinée par les organes décisionnels du parti de l’Istiqlal, notamment le ...

Entrepreneuriat : Le financement n’a jamais été un problème, c’est l’accompagnement qui man
L’entrepreneuriat sera mis au cœur de l’économie nationale pour les années à venir. Considéré comme un réel moteur de croissance pour le tissu écono...

Maroc : les politiques sont morts, vive les technocrates !
Que le Maroc traverse une crise politique fait l'unanimité. Mais les remèdes à cette crise cristallisent les tensions entre la monarchie qui souhaite ré...

Défiance
Faisons table rase des fake news: le texte exact de l’article 9 du projet de loi de finances pour 2020 est en avant-dernière page de L’Economiste. Deux cam...

El Omari: "Le Maroc arrive droit devant le mur… "
«La crise est générale. Au total, 25 manifestations sont recensées quotidiennement au Maroc. Les revendications sont sociales et économiques et n’épargn...

Revenus fonciers, l’amnistie cachée
Le projet de loi de finances accorde aux bailleurs en situation fiscale irrégulière la possibilité de se conformer en matière de revenus fonciers. C’est l...

PLF 2019 : Voici les premiers amendements adoptés par la commission parlementaire (mise à jour)
La commission des Finances de la Chambre des représentants a adopté à la majorité la première partie du projet de loi de Finances. Voici les premiers amend...

Abdellatif Ouahbi défend la réforme du code de procédure civile face à la résistance des avocat
Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a récemment déclaré que le débat tendu avec les avocats sur la réforme du code de procédure civile est loin ...

#Maroc_fiscalitè_Commerçants : Passage imminent vers une contribution fiscale et sociale unique
Discussions pour l'instauration d'une contribution professionnelle unique (CPU) pour les commerçants et artisans sont sur la dernière ligne droite. ...