Des chercheurs ont trouvé comment transformer à grande échelle le CO2 en carburant liquide

Grâce à une "feuille artificielle" qui imite le processus naturel de la photosynthèse, une équipe canadienne a mis au point une méthode de production de carburant à partir de CO2. Si le procédé n'est pas nouveau, leur système, simple et peu coûteux, pourrait être transposable à échelle industrielle.
La photosynthèse, fascinant processus chimique naturelle.
La photosynthèse désigne le processus de transformation naturelle par les plantes du dioxyde de carbone en glucose à partir d’eau et de lumière du Soleil.
Chaque jour, l’Homme produit près de 100 millions de barils de pétrole dans le monde, soit plus de 15 milliards de litres. Un chiffre vertigineux, que l’on peine à réduire malgré la raréfaction des énergies fossiles et les signaux d’alerte que nous envoient notre Terre en surchauffe. Au même moment, une autre production de carburant, cette fois capitale à la survie de notre planète, se déroule en silence. La photosynthèse, processus de transformation naturelle du dioxyde de carbone en glucose à partir d’eau et de lumière du Soleil, propre à tous les végétaux, est bien la plus magique des productions d’énergie. C’est pourquoi la science tente de s’en inspirer depuis plusieurs années pour pouvoir un jour fabriquer, à grande échelle, un carburant capable de remplacer de façon viable le pétrole.
Une équipe de chercheurs canadiens de l’Université de Waterloo (Canada) a donc consacré trois années de travail à la mise au point d’une "feuille artificielle" s’appuyant sur le principe de la photosynthèse, avec pour objectif de convertir à moindre coût le dioxyde de carbone (CO2) en un carburant de substitution. Dans un article publié lundi 4 novembre dans la revue Nature Energy, elle décrit ainsi comment elle est parvenue à convertir du CO2 en méthanol en utilisant simplement de l’eau, la lumière du Soleil et un oxyde cuivreux se présentant sous forme de poudre à diluer dans l’eau.
Une simple poudre à diluer
C’est précisément cette poudre rougeâtre que Yimin Wu, professeur d’ingénierie et auteur principal de l’étude, désigne comme cette feuille artificielle. Créée à partir de la réaction chimique de quatre substances – le glucose, l’acétate de cuivre, l’hydroxyde de sodium et le dodécylsulfate de sodium –, "elle sert de catalyseur ou de déclencheur à la réaction chimique souhaitée", explique Yimin Wu. "Les végétaux utilisent la lumière du Soleil pour convertir le dioxyde de carbone et l’eau en glucose et en oxygène. Notre 'feuille' à nous les convertit en méthanol et en oxygène."
Le 5 novembre 2019
Source web Par sciences et avenir
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