A l'image de toute l'économie, les sociétés cotées en bourse déçoivent
Baisse des bénéfices de la cote au premier semestre 2019. Les prévisions de croissance pour toute l’année compromises. Des réalisations loin de pouvoir améliorer la situation d’une bourse déjà très peu dynamique.
Avec ses 75 sociétés cotées, la Bourse de Casablanca ne reflète qu’une petite partie de l’économie marocaine. Mais les réalisations de ces entreprises sont en fin de compte corrélées à l’évolution de l’activité économique générale, du moins au cours du premier semestre de cette année.
Selon le HCP, le PIB aurait augmenté de 2,8% au premier trimestre et de 2,5% au deuxième trimestre 2019. Pour toute l’année, il prévoit une croissance économique de 2,9%, alors que d’autres institutions s’attendent à moins, comme Bank Al-Maghrib (2,7%) ou le Centre marocain de conjoncture (2,6%).
Des taux qui reflètent le ralentissement économique que vit le Maroc dû, outre la baisse de la production céréalière qui demeure volatile car dépendante de la pluviométrie, à la lenteur de la reprise des activités non agricoles (BTP, industrie, services à valeur ajoutée).
Un ralentissement dû également à un modèle économique faiblement exportateur, qui comble une bonne partie de la demande locale par les produits d’importation et où le secteur privé investit peu.
La bourse montre que l'économie va mal
Au premier semestre, 69 sociétés cotées en bourse (les 6 restantes n’ont rien annoncé pour diverses raisons) ont publié des résultats qui reflètent la situation générale.
Leur chiffre d’affaires global a enregistré une petite hausse de 1,6% ou 1,9 milliard de DH. Alors que leurs bénéfices ont carrément reculé de 4,1% ou 655 MDH.
Agroalimentaire, mines, hydrocarbures, distribution, immobilier…, plusieurs secteurs affichent des résultats en baisse, confirmant que l’économie va mal. Même les banques et les télécoms, secteurs réputés pour leur rentabilité et résilience, ont réalisé de faibles croissances qui n’ont pu contrebalancer les contre-performances des autres.
En début d’année, des analystes prévoyaient une croissance bénéficiaire de 4% à 5% pour les sociétés cotées sur toute l’année 2019. Avec les réalisations du premier semestre, cette prévision est devenue difficilement réalisable, à moins d’un rattrapage franc au cours du second semestre.
Rétablir la confiance
Mais pour l’instant, ces résultats jettent un froid sur une bourse déjà en petite forme. Depuis le début de l’année, l’indice de toutes les valeurs, MASI, n’a évolué que de 1,74% au 30 septembre.
Et cette petite variation est loin d’être pertinente car les cours peuvent varier sans profondeur. Les volumes de transaction sur le marché central, en plus d’être très faibles, sont en baisse continue. Sur les 9 premiers mois de 2019, ils ont atteint 20,2 milliards de DH contre 23,6 milliards une année auparavant.
Même si les investisseurs ont beaucoup de liquidités, il y a peu de transactions. Outre l’attentisme et le manque de perspectives, la majorité des valeurs sont peu liquides. De plus, malgré toutes les promesses et les efforts, la bourse ne compte toujours que 75 sociétés cotées, les entreprises rechignant à ouvrir leur capital et à devenir transparentes.
La capitalisation boursière plafonne depuis des années à environ 600 milliards de DH.
Tous ces indicateurs reflètent une bourse peu dynamique, à l’image de l’économie. La feuille de route 2017-2021, adoptée il y a un an et demi pour relancer le marché des capitaux, peine à donner des résultats.
En fait, c’est d’un véritable choc qu’ont besoin l’économie et la bourse pour entamer une relance. Un choc nécessitant l’accélération de plusieurs chantiers qui tardent (délais de paiement, charte de l’investissement, réforme des CRI, déconcentration administrative, relance de l’habitat et du BTP…) mais surtout un leadership politique, un nouveau cap pour rétablir la confiance.
Le 2 octobre 2019
Source web Par medias24
Les tags en relation
Les articles en relation
Dan Catarivas: "Nous voulons un accord de libre-échange entre le Maroc et Israël"
Les échanges s’intensifient entre patronats marocain et israélien. Une délégation de représentants des principales organisations économiques d'Isra�...
Impôts: L’aviculture demande une requalification
Fiscalement, le secteur a le statut de «commerce de gros» Selon la nomenclature du HCP, il relève de l’agriculture La loi de finances 2014 a prévu l...
Croissant-Rouge Marocain : nouvelle stratégie premiers secours
Face à la montée en puissance des prestataires privés dans le domaine de la formation aux premiers secours, le Croissant-Rouge Marocain (CRM) entame une prof...
Les dérèglements climatiques menacent la stabilité financière au Maroc : rapport conjoint de la
Au-delà de leur impact direct sur l'environnement, les dérèglements climatiques ont des répercussions économiques significatives, avec des implications...
Minerais stratégiques : le CESE plaide pour une exploitation responsable
C’est un document fort intéressant rendu public par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Dans cette auto-saisine, l’institution prési...
Waldorf Astoria ouvre un hôtel de luxe dans la Tour Mohammed VI à Rabat : une expérience hôteli�
O Tower et Hilton ont signé un accord pour la gestion de l’Hôtel Waldorf Astoria Rabat-Salé, qui prendra place dans la prestigieuse Tour Mohammed VI. Prév...
Situation épidémiologique : l’inquiétude grimpe au Maroc
Le «reconfinement» est visiblement écarté par les autorités marocaines, du moins pour le moment car personne ne peut prédire l’évolution de la situatio...
Le besoin de financement s’accroît fortement
L’épargne nationale a baissé de 1% en 2018, alors que l’investissement brut et la consommation nationale ont augmenté respectivement de 6,6% et 4,8%, en ...
Le Maroc devrait connaître une croissance de 4,1% en 2017
Bonne nouvelle pour l’économie marocaine. Le Maroc devrait connaître une croissance de 4,1% durant l’année 2017, d’après le Centre marocain de conjonc...
Protection sociale : les défis de la réforme selon Abdellatif Jouahri
VERBATIM. Gardien du temple financier et monétaire, indépendant dans ses positions, franc dans ses discours, le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif J...
Flexibilité du dirham: «Le Maroc peut mener sa réforme en douceur»
La monnaie nationale n’est pas surévaluée, selon le FMI Les fondamentaux économiques sont bons et la dette peut résister aux chocs Nicolas Blancher,...
Indicateurs démographiques et économiques des zones de déconfinement
Indicateurs démographiques et économiques des zones de déconfinement Le 15/06/2020 Source Web Par Patrick Simon AMDGJB ...


mercredi 2 octobre 2019
0 
















Découvrir notre région