L'INDH change de méthode, voici comment l'Intérieur veut réussir cette nouvelle phase
Pour les premières assises nationales de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), qui se sont déroulées les 18 et 19 septembre, les participants sont revenus sur le défi du préscolaire à destination de la petite enfance.
Il faut tout un village pour élever un enfant. » Ce proverbe africain a été inlassablement répété par les intervenants aux assises nationales de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Quatorze ans après le lancement de l’initiative, et une année après le démarrage de sa troisième phase, c’est la première fois que les autorités se livrent à un exercice de réflexion sur les objectifs de l’INDH. Le sujet de ces assises était « la petite enfance », une priorité fixée par le roi Mohammed VI. Dans sa lettre aux participants, le souverain a appelé à « une bonne mise en œuvre du programme dédié à la petite enfance, étape charnière dans la vie de chaque individu », qui permettra « de remédier aux facteurs responsables des inégalités, par un ciblage rigoureux des catégories concernées, issues de milieux pauvres et démunis. »
Fenêtre d’opportunité
« La petite enfance est notre fenêtre d’opportunité », a expliqué Noureddine Boutayeb, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur. Selon lui, la tranche d’âge située entre trois et cinq ans est déterminante dans la formation des capacités mentales de la personne. « Si l’enfant est mal nourri, ou s’il grandit dans un environnement qui ne permet pas son épanouissement, on en subira les conséquences vingt ans plus tard » a alerté le ministre délégué. Pour promouvoir le préscolaire -un type d’éducation spécialement destiné à la petite enfance- l’INDH va investir 2,3 milliards de dirhams sur cinq ans. L’objectif est de créer 10.000 unités de préscolaire en réhabiliter 5.000, pour une capacité d’accueil global de 300.000 enfants.
« Le préscolaire ne peut pas juste être deux années de plus dans la scolarité de l’enfant, il faut de la qualité », a souligné Noureddine Boutayeb. « Notre défi est d’aller dans le rural et de laisser l’urbain à l’éducation nationale », a ainsi expliqué le ministre délégué. Pourquoi ce département va-t-il se charger d’un projet loin de ses compétences ? « Parce que le ministère de l’Intérieur est le ministère le plus capillaire, qui a la plus forte pénétration dans le territoire, et qui permet, grâce au dévouement de ses fonctionnaires, l’implémentation des programmes de l’INDH », a-t-il souligné.
L’évaluation, talon d’Achille de l’INDH
Le préscolaire ne peut pas réussir sans des enseignants qualifiés et compétents. Or, pour le président du CESE Ahmed Réda Chami, le plus grand problème de l’enseignement au Maroc est la qualité des enseignants. Il a aussi rappelé le rapport de 2016 du CESE «L’effectivité des droits de l’enfant, la responsabilité de tous ». L’institution avait alors recommandé de mettre en place le préscolaire, et ça tombe bien : « le préscolaire fait partie de la vision 2015-2030 du ministère de l’Éducation nationale », a-t-il fait remarquer.
Ahmed Réda Chami a ainsi donné plusieurs recommandations pour réussir la mission du préscolaire : gestion normalisée et unifiée du domaine, avoir un système de formation des éducateurs, contrôler les associations qui vont collaborer avec l’INDH dans le préscolaire, la gouvernance et la mise en place d’un système de veille pour évaluer le projet. Ahmed Reda Chami a ainsi critiqué le manque d’évaluation de la phase I de l’INDH. « Je voyais des projets financés et je me demandais où était le développement humain là-dedans », a-t-il insisté. Sur ce dernier point, Noureddine Boutayeb a assuré que « c’est l’un des premiers programmes qui fera l’objet d’évaluation, et il faut être exigeant avec nous-mêmes, si ça ne marche pas, il faut se demander pourquoi »
Pour Ahmed Réda Chami, il faut opérer un changement de paradigme pour développer le royaume. « Le Maroc doit devenir le pays du citoyen anonyme », a-t-il estimé. Avant de poursuivre : « Le citoyen anonyme est le citoyen qu’on a formé, qu’on a épanoui, à qui on a donné les chances de construire son avenir lui-même, à qui on a garanti ses droits, qui n’est pas fils de ou frère de, et qui arrive à construire de la richesse pour lui-même et c’est le sigma de ces richesses qui font la richesse d’un pays. ».
Le 20 septembre 2019
Source web Par telquel
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lundi 23 septembre 2019
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