Nouveau pacte
Et si les syndicats changeaient de discours et de philosophie ? Depuis au moins deux décennies, leur plaidoyer et lutte infatigable autour de la loi organique relative au droit de grève n’a manifestement pas encore porté ses fruits. Et visiblement, la solution n’est pas pour demain.
Alors, en attendant de concrétiser, pourquoi les syndicats ne dépenseraient-ils pas désormais cette énergie dans un autre combat tout aussi important, à savoir l’emploi ? Ce sont en fait les deux faces d’une même pièce.
Le droit de grève, en théorie du moins, a pour finalité de préserver les acquis et les emplois. Mais encore faut-il en créer bien entendu. Or, force est de constater que depuis quelques années, la création d’emploi est en panne avec des volumes de créations annuels moyens nettement en baisse par rapport à ce qu’ils étaient entre 2000 et 2011. Et les syndicats peuvent jouer un rôle central dans le redémarrage de la machine à emploi.
Le secteur privé, à l’image de ce que nous a donné à voir la CGEM récemment, semble lui aussi privilégier une démarche rénovée basée sur la concertation et la participation de tous. Lors de la deuxième édition de l’Université d’été de la CGEM (lire article en page 14), qui s’est déroulée la semaine dernière à Casablanca, les chefs d’entreprises ont clairement reconnu assumer leurs responsabilités tout en manifestant leur volonté de rebâtir le modèle sur de nouvelles bases faites de participation, d’implication collective et de concertations.
La remise en marche de la machine à emploi passe inévitablement par la relance de l’investissement, surtout privé, qui, lui-même, est tributaire d’un paramètre central : la confiance.
L’épée de Damoclès que constitue une loi organique dont personne ne sait de quoi elle sera faite et quelle sera sa portée, n’est pas forcément de nature à instaurer un climat de confiance ni à rassurer l’investisseur quant à l’avenir. En focalisant depuis des années leur débat sur ce droit de grève, les syndicats ne renvoient pas un signal positif aux opérateurs économiques, qu’ils soient publics ou privés, marocains ou étrangers.
Leur raison d’être est de défendre l’emploi, certes, mais il est de leur responsabilité aussi de contribuer à la création de ces emplois.
Dans la foulée de la grande réflexion qui s’amorce au sujet du modèle de développement, les syndicats, comme tous les autres acteurs d’ailleurs, tiennent là une occasion historique et inédite pour se réinventer et surtout pour s’engager car le nouveau modèle ne pourra pas se construire sans un pacte véritable et sincère entre tous les acteurs de la société.
Le 20 septembre 2019
Source web Par la vie eco
Les tags en relation
Les articles en relation
CGEM. Agenda: ce qui attend Salaheddine Mezouar
Entre rencontres avec les partenaires politiques et sociaux, préparatifs de la Loi de finances 2019 et renouvellement des instances de gouvernance, l’agenda ...
Employabilité des personnes en situation de handicap La CGEM édite un guide pour les entreprises
Selon la CGEM, la question de l’inclusion et de l’employabilité de personnes en situation de handicap interpelle de plus en plus d’entreprises dans leur ...
Conseil d’Administration de la FNTT (Cgem)
Bon élève de l’industrie touristique nationale, la FNTT déplore tout de même le retard mis par le Comité de vigilance économique à réagir aux recomm...
Dakhla : un tournant majeur du partenariat Maroc-France
Le Forum économique Maroc-France tenu à Dakhla le 9 octobre 2025 marque une étape historique dans la coopération entre les deux pays. Organisé par la CGEM ...
Vidéo. Terres collectives. El Othmani reconnaît aux femmes le droit d'héritage
Saâd-Eddine El Othmani a reconnu que le droit des femmes à l'héritage des terres collectives étaient bafoués, rappelant qu'ils sont reconnus par la...
Climat : la mobilisation du secteur privé se concrétise par des actes
Le Side-event de la COP28 a permis de présenter des solutions climatiques innovantes, significatives et impactantes menées par les autorités locales, le sect...
Tourisme: Miriem Bensalah pointe les incohérences du secteur
Alors qu'elle s'apprête à quitter son fauteuil, la présidente de la CGEM n'a pas hésité à soulever les incohérences dont souffre le secteur t...
Débat sur le projet de loi du droit de grève au Maroc
Le projet de loi organique sur le droit de grève, présenté jeudi à la Chambre des conseillers en présence du ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, a sus...
#Maroc_Tourisme : La précarité de l’emploi, une fatalité ?
Salaire très bas, incertitude, conditions de travail difficiles, le tourisme est l’une des débouchées les moins attractives pour les jeunes recrues. Pourta...
Formation professionnelle Un plan... sans argent
66 milliards de DH à mobiliser 10 millions de personnes ciblées à l’horizon 2021 La stratégie officiellement lancée demain mercredi 30 mars La s...
Relance économique : Benchaaboun détaille la répartition des 120MMDH annoncés dans le discours d
Le ministre de l’économie, des Finances et de la réforme de l’Administration, Mohamed Benchaaboun, a détaillé la répartition des 120 milliards de dirha...
Règle n°1 : ne rien céder aux Marocains
La réaction des patrons à la tête des marques visées par le boycott ne laisse aucun doute sur la coupure radicale qui sépare désormais le Marocain moyen e...


vendredi 20 septembre 2019
0 
















Découvrir notre région