Formation professionnelle Un plan... sans argent
66 milliards de DH à mobiliser
10 millions de personnes ciblées à l’horizon 2021
La stratégie officiellement lancée demain mercredi 30 mars
La stratégie gouvernementale ambitionne de former 10 millions de personnes, dont 20% de salariés par an et 52% de stagiaires en milieu professionnel
La stratégie de la formation professionnelle 2016-2021 sera officiellement lancée demain, mercredi 30 mars, par le chef du gouvernement. Ce dernier signera, notamment avec la CGEM, plus d’une vingtaine de conventions impliquant les fédérations et différents départements ministériels. La stratégie vise à offrir une formation en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi. Dans le schéma actuel, les entreprises doivent se contenter d’une offre de formation parfois loin de leurs attentes. Le plan du gouvernement a pour ambition de former 10 millions de personnes à l’horizon 2021 dans différents métiers, branches et régions. A cette échéance, 20% des salariés d’une entreprise et 50% des stagiaires en milieu professionnel auront bénéficié d’une formation. La stratégie table sur l’insertion d’au moins 75% des lauréats.
La stratégie se décline à travers cinq objectifs. Elle ambitionne de réduire le gap en termes de compétences tant au niveau sectoriel, local que national. Au total, l’implémentation de la stratégie nécessitera des dépenses de près de 66 milliards de DH à l’horizon 2021. Une charge supportée par l’Etat, les entreprises, les recettes de la taxe de la formation professionnelle et les bénéficiaires. L’on s’attend à ce que la CGEM ressorte le dossier des recettes de la taxe qui ne sont pas utilisées pour financer la formation continue et qui sont réinjectées dans le budget de l’OFPPT.
Il y a un gros volet apprentissage dans la stratégie qui vise les jeunes de «10 à 14 ans» qu’ils soient en cours de scolarisation ou de décrochage scolaire. L’objectif étant d’apporter une réponse à l’abandon scolaire qui touche chaque année plusieurs dizaines de milliers de jeunes. La stratégie a également pour objectif de renforcer le dispositif actuel de la formation professionnelle via une ouverture à de nouvelles cibles de la population âgée de 15 ans et plus. Ainsi, les salariés et les ex-détenus pourront réintégrer le circuit de la formation. L’offre devra être redimensionnée par rapport aux besoins de cette nouvelle population. Ce qui suppose la mise à contribution des opérateurs privés sur le modèle du partenariat public-privé.
La formation en cours d’emploi a toujours été jusqu’ici réservée aux salariés des entreprises assujetties à la taxe de formation professionnelle, qui bénéficieront d’un crédit formation. Elle sera désormais ouverte à tous les salariés en activité et à ceux en cours de changement d’emploi, de reconversion ou de perte d’emploi. Les personnes exerçant une activité non salariée (artisanat, pêche, agriculture…) bénéficieront également du dispositif.
L’étude réalisée par le gouvernement indique qu’il y a d’énormes disparités entre les attentes des entreprises et l’offre de formation actuelle sur les plans quantitatif et qualitatif. La mise en œuvre des stratégies sectorielles n’a pas permis d’adapter les programmes aux besoins. La stratégie 2016-2021 compte remédier à ce retard via la mise en place d’un système intégré d’identification des besoins économiques et sociaux du marché de l’emploi. Ce qui permettra d’adapter de manière continue la formation pour anticiper les évolutions de l’économie nationale.
La formation dispensée devra faire régulièrement l’objet d’une évaluation continue pour déterminer si les compétences des lauréats et des bénéficiaires correspondent exactement aux besoins du marché de l’emploi. Ce qui passe par l’élaboration d’un cadre national de référence pour le développement et l’implantation des programmes de formation sur la base d’une approche basée sur les compétences, l’élaboration de référentiels de formation par secteur. Le challenge sera également de former le personnel d’encadrement pédagogique et administratif.
L’entreprise au cœur du dispositif
L’entreprise, client final des lauréats de la formation professionnelle, verra son rôle renforcé dans la mise en œuvre de la stratégie. En effet, elle est appelée à contribuer au développement des modules qui font de l’entreprise un espace de formation alternée et par apprentissage. L’entreprise devra jouer un rôle direct dans la gestion des établissements de formation et les instances qui seront créées. Des partenariats seront développés entre les entreprises, notamment les écosystèmes, les PME, les TPE, les artisans en plus de l’ouverture de centres de formation par apprentissage inter ou intra-entreprise (CFA-IE).
La stratégie 2021 consacrerait le droit à la formation continue pour les salariés tout au long de la vie via deux dispositifs. Le premier consiste en un crédit temps formation (CTF) permettant aux salariés de bénéficier d’une durée de deux jours, cumulables sur cinq ans. 15% des salariés sont concernés. Le second mécanisme consiste en l’établissement du bilan de compétences pour l’identification des besoins en formation continue des bénéficiaires. Les salariés sans diplômes, mais qui disposent d’une expertise pourront valider les acquis de leur expérience professionnelle et obtenir un diplôme ou un certificat professionnel reconnu.
Le 29 Mars 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
Les tags en relation
Les articles en relation
Dounia Taârji revient aux affaires publiques
L’ex-gendarme des marchés financiers a été nommée au poste de présidente du directoire du Fonds Hassan II pour le développement économique et social. ...
Salaheddine Mezouar appelle à une relance du secteur du Tourisme
Candidat à la Présidence de la CGEM dont les élections sont prévues le 22 mai prochain, Salehddine Mezouar est venue à la rencontre des opérateurs du réu...
Le patronat annonce un dépistage massif «obligatoire», dans le secteur privé
Alors que le secteur privé reprend ses activités progressivement, la CGEM a annoncé le lancement d’une «large» campagne de dépistage, pour garantir une ...
Les TPME face au défi digital
Une étude sur le phénomène 4.0 dans l'entreprise marocaine vient d'être rendue publique. L'idée est de faciliter la compréhension des enjeux e...
Crise Covid-19: la CGEM demande le report de l'augmentation du SMIG
La CGEM appelle le gouvernement à reporter l’augmentation du SMIG prévue en juillet, en raison des difficultés que vivent les entreprises actuellement à...
Lors du Conseil national de l’entreprise, tenu jeudi 24 septembre au siège de la CGEM
Lors du Conseil national de l’entreprise, tenu jeudi 24 septembre au siège de la CGEM. Moulay Hafid Elalamy a présenté durant cette rencontre les principau...
Banques: le dispositif de notation des entreprises bientôt disponible
Bank Al-Maghrib et le Groupement professionnel des banques du Maroc peaufinent les derniers ajustements en vue de la mise en place du dispositif de notation des...
Maroc : la nouvelle hausse du salaire minimum légal actée
Le Conseil de gouvernement a approuvé, ce jeudi, le projet de décret n°2.23.799, fixant le salaire minimum légal pour les activités agricoles et non agrico...
[WebTV] Retour des sacs plastiques : Un bilan d’étape avec Mounir El Bari
L’une des lois qui continuent de susciter le débat celle portant interdiction de la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l�...
Tourisme : La CGEM mandatée pour fédérer le secteur
La CGEM parviendra-t-elle à mettre d’accord tous les principaux intervenants du secteur du tourisme. Suite aux divers "conflits" qui ont touché la Confédé...
Chakib Alj: "La francophonie doit apporter une valeur ajoutée palpable pour les entreprises"
Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj a indiqué, mardi, lors de la Rencontre des entrepreneurs francophone...
Tourisme : une femme aux commandes de l’AIH Agadir
Najia Ounassar est la nouvelle présidente de l’Association de l’industrie hôtelière d’Agadir (AIHA). Fraichement élue en fin de semaine dernière, ...