Le gouvernement ponctionne les salaires des grévistes

Après plusieurs semaines de grève, certains fonctionnaires passent à la caisse. Le gouvernement a procédé à des ponctions allant de 800 à 2.000 dirhams sur leur salaire du mois de mai.
Aïd ou pas, rien ne privera le gouvernement d’appliquer la loi. Les fonctionnaires grévistes viennent de l’apprendre à leurs dépens. Des milliers de fonctionnaires ont en effet été surpris de constater des ponctions sur leur salaire du mois de mai, portant sur un montant allant de 800 à 2.000 dirhams selon les cas, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du week-end des 1er et 2 juin. Et ce sont les fonctionnaires de l’Education nationale et du ministère de la Santé qui ont été essentiellement touchés.
La décision du gouvernement est une conséquence logique d’une série de grèves observée dernièrement par le personnel de ces deux départements. Dans certains cas, précise le quotidien, ces coupes, au demeurant inattendues par les personnes touchées, ont porté sur la moitié des salaires. C’est le cas notamment des enseignants classés échelle 9 qui ont suivi un mouvement de grève étalé sur presque un mois et qui ont vu leurs émoluments allégés de quelque 2.000 dirhams, soit exactement la moitié de leur salaire mensuel, de l’ordre de 4.000 dirhams.
Le quotidien prétend que ces ponctions opérées par le gouvernement sur les salaires des fonctionnaires grévistes ne sont pas légalement fondées, étant donné que la fameuse loi encadrant le droit d’exercice du droit de grève n’a pas encore été promulguée. Seul ce texte législatif pourrait définir, soutient le journal, les conditions et les procédures accompagnatrices de l’exercice de ce droit. Ce qui, faut-il le préciser, est un vieux débat, tout aussi infondé d’ailleurs.
Cela dit, citant Abderrazak El Idrissi, secrétaire national de la Fédération nationale de l’enseignement (syndicat affidé au parti d’extrême gauche d’Annahj), le quotidien rapporte que «la ponction sur les salaires des fonctionnaires grévistes a démarré avec le gouvernement Benkirane. Ce dernier a édité un décret en ce sens, considéré comme anticonstitutionnel, vu que la loi organique relative à la grève n’a pas encore été promulguée et que la Constitution confère aux fonctionnaires et salariés le droit de faire grève. Celle-ci ne doit pas par conséquent être assimilée à une absence pour être sanctionnée par une retenue sur les salaires».
D’après la même source, poursuit Al Akhbar, «alors que les fonctionnaires s’attendaient à la concrétisation de l’accord du 23 avril dernier, signé entre le gouvernement et les syndicats, et donc à une augmentation de leur salaire, ils ont été surpris par ces ponctions». Dans cette même logique, soutient le responsable syndical, repris par Al Akhbar, le principe selon lequel «un salaire doit être versé contre un travail effectué», mis en application par l’ancien gouvernement, serait «une violation flagrante de la Constitution» et «du droit des fonctionnaires à la grève».
Le 31 mai 2019
Source Web Par Le 360
Les tags en relation
Les articles en relation

Accord gouvernement-syndicats : Aziz Akhannouch loue les mérites et les efforts des enseignants
Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, s’est dit ravi que le gouvernement et les cinq syndicats les plus représentatifs de l’enseignement soient parvenu...

Ce que coûtent les fonctionnaires de l'Administration au contribuable marocain
Les 570.000 fonctionnaires civils de l'Administration absorbent plus de 100 milliards de DH par an, hors cotisations patronales de retraite et d’assurance...

Enseignement à distance : Echec cuisant du département d’Amzazi
A l’approche de la rentrée scolaire 2021-2022, la Fédération Nationale de l’Enseignement (FNE) a fait part de son refus « catégorique » d’opter pour...

Benmoussa annonce une stratégie innovante pour renforcer le soutien pédagogique
Le ministre de l'Éducation nationale dévoile une initiative visant à optimiser l'apprentissage des élèves pendant les vacances intermédiaires. ...

Grève des fonctionnaires de l'Education nationale, du 4 au 7 mars
Les fonctionnaires du ministère de l'Education nationale, titulaires de diplômes d'études supérieures, s'apprêtent à observer une grève de 4 ...

Droit de grève au Maroc : tensions syndicales après la validation de la nouvelle loi
Le climat social au Maroc s’annonce tendu après la validation par la Cour constitutionnelle de la loi organique sur le droit de grève. Malgré leurs réserv...

Nouveau pacte
Et si les syndicats changeaient de discours et de philosophie ? Depuis au moins deux décennies, leur plaidoyer et lutte infatigable autour de la loi organique ...

Face au Hirak, les forces démocratiques veulent créer un front social au Maroc
"Le Maroc vit une tension sociale sans précédent et risque d’aboutir à une explosion à tout moment”. “Notre rôle n’est pas d’attiser le feu, m...

Crise des enseignants : vers la fin du statut contractuel ?
La réforme éducative a franchi un nouveau cap : le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports et les principaux syndicats du secteu...

Travail domestique. Employeurs, voici vos nouvelles obligations!
Le projet de loi n° 19-12 sur le travail domestique a été adopté mardi 31 mai à la Chambre des représentants. Vous employez ou comptez embaucher un employ...

#MAROC_BENMOUSSA_CSMD: dernière séance plénière avant la présentation du rapport début 2021
La Commission spéciale pour le modèle de développement a tenu, samedi 19 décembre, sa dernière séance plénière pour examiner les derniers détails et fi...

Enseignement : le gouvernement disposé au dialogue dès que les syndicats le souhaitent
Le gouvernement est disposé à engager rapidement un dialogue au sujet des problématiques du secteur de l’enseignement “dès que les syndicats et tous les...