52e conférence des ministres des Finances africains: Le continent est très loin des ODD
Le Maroc préside la Commission économique d’Afrique de l’ONU
Une politique fiscale appropriée, commerce intra régional et une stratégie numérique pour le futur. Ce sont les défis de l’Afrique et c’est autour de ces axes que se poursuivent à Marrakech les travaux de la conférence des ministres pour la 52e session de la commission économique d’Afrique qui fête d’ailleurs 60 ans d’existence.
Les travaux ont été précédés par ceux du comité d’experts sur les mêmes thématiques. C’est aussi une occasion pour faire un plaidoyer de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et examiner les politiques fiscales nécessaires à sa mise en œuvre. Objectif: Ne laisser aucun pays de côté tel que c’est mentionné dans les Objectifs du développement durable (ODD) à l’horizon 2030.
Plus qu'une décennie avant la fin de ce programme et le continent est encore très loin des objectifs. Pour les atteindre, il faut des moyens et déverrouiller les financements nécessaires, appelle Aminata Mohamed, vice-secrétaire générale des Nations-Unies. Une seule issue: le continent doit numériser ses économies, élargir sa base fiscale, empêcher la détérioration de ses recettes fiscales et l’augmentation de sa dette, et viser un taux de croissance à deux chiffres.
Ce sont d’ailleurs les recommandations du rapport économique sur l’Afrique publié à l’occasion de la conférence des ministres. Alors que la croissance économique en Afrique demeure modérée, à 3,2 % en 2018, Vera Songwe, secrétaire exécutif de la CEA estime que le continent doit faire plus, et trouver un juste équilibre entre l’augmentation des revenus et l’incitation aux investissements, afin de stimuler la croissance. Aujourd’hui, l’Afrique est plurielle. Si à l’Est, la croissance est passé de 6,1 % en 2017 à 6,2 % en 2018, en Afrique de l’Ouest a affiché un taux de croissance de 3,2 % en 2018 contre 2,4 % en 2017.
Pour la CEA, les pays africains peuvent accroître les recettes de l’État de 12% à 20% en adoptant un cadre politique qui renforcera la collecte des recettes, notamment grâce à la numérisation des économies africaines – celle-ci pouvant accroître la mobilisation des recettes de 6 %. «L’économie numérique représente actuellement 15,5 pour cent du PIB mondial et elle devrait atteindre 25% du PIB mondial d’ici moins de dix ans.
Le nombre de pôles d’innovation numérique a progressé sur le continent, comme Silicon Savannah à Nairobi et Kumasi Hive au Ghana, sans oublier les technologies plus orientées sur les solutions telles que Flutterwave qui permet le règlement de paiements internationaux au Nigeria au moyen d’une plateforme unique. En 2018, cette application a traité 1 milliard de dollars de transactions», souligne Songwe.
«A travers le recours à l’innovation technologique, les pays du continent peuvent fluidifier les échanges et la lutte contre la fraude, l’informel et les lourdeurs administratives tout en mobilisant davantage de recettes», détaille de son côté Mohamed Benchâaboun, ministre marocain des Finances et nouveau président de la Commission économique de l’Afrique. Le secteur privé a un rôle important dans ces stratégies et est le plus grand gagnant, insiste Benchâaboun.
Planification de la main d’œuvre de demain
SI l’Afrique a besoin de nouveaux modèles de développement, elle a surtout besoin d’une génération confiante et prête à affronter la concurrence mondiale pour créer un tout nouvel écosystème économique. Et le potentiel existe. Avec près de 60% de moins de 25 ans et l’arrivée annuelle sur le marché du travail de 10 à 15 millions de jeunes, le continent est aujourd’hui obligé de procéder à une réorganisation urgente de ses systèmes d’enseignement général et de formation professionnelle.
L’Afrique a-t-elle les moyens de fournir une main d’œuvre adaptée aux besoins de demain? Réunis en marge de la 52e Session de la Conférence des ministres de la CEA à l’initiative du Haut-commissariat au Plan du Royaume du Maroc et le Policy Center for the New South, les participants insistent sur la nécessaire adéquation du système éducatif et de formation africaine.
«Il y a des séries de questions qui se posent pour les politiques publiques encore centralisés comme le système d’enseignement qui ne sont plus adaptées aux défis d’aujourd’hui et de demain», analyse Karim El Aynaoui, président de Policy Center for the New South.
«Deux tiers des emplois de demain ne sont pas connus parce qu’ils n’existent pas encore, mais le numérique, va certainement en créer et il faut se préparer sur le plan de la formation. En planifiant la main d’œuvre pour demain, on trouvera des solutions pour ces millions de jeunes et femmes qui arrivent sur le marché du travail», ajoute El Aynaoui.
Le 26/03/2019
Source web : l’économiste
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mercredi 27 mars 2019
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