Conférence initiée par l’institut CDG : Des experts prédisent l’avenir des énergies

Au-delà des événements dédiés, de temps à autre de par le monde, aux énergies, le débat autour de celles-ci est censé demeurer toujours d’actualité.
L’institut CDG semble avoir cette idée. D’où l’organisation vendredi dernier à Rabat d’une conférence intitulée «Les énergies du futur». Un événement qui étaie largement l’avenir de ces ressources le temps de deux interventions.
Lumière sur la chaleur à basse température
Intervenant en premier, Christian Ngô, directeur de la société Edmonium Conseil et conseiller au Commissariat à l’énergie atomique en France, établit une comparaison entre l’Hexagone et le Maroc. «La République et le Royaume sont un peu similaires. Aucun de ces pays n’a assez de ressources pour en vivre», précise-t-il. Pour lui, l’énergie est un carburant de développement économique. «L’énergie ne doit pas être chère. Elle doit lutter contre la pauvreté», ajoute l’intervenant. Aussi, l’énergie ne doit pas être gaspillée comme il l’explicite. M. Ngô parle également des pays émergents qui «augmentent leur niveau de vie». Par l’occasion, il ressort la «chaleur à basse température qui est intéressante, mais on n’en parle pas beaucoup. D’autant plus qu’elle existe partout». Le directeur conduit également des chiffres autour des combustibles fossiles qui représentent, selon ses dires, 80% de la consommation de la planète qui consomme également 5 à 6 fois plus de biomasse aujourd’hui qu’il y a 200 ans. «3 fois plus de personnes utilisent cette biomasse comme source d’énergie principale», enchaîne-t-il. Quant au charbon, il va, selon ses dires, devenir plus important dans l’avenir. Cependant, il est, comme le rappelle le conseiller, sale. Le charbon contient tout de même des réserves importantes en fossiles.
De l’avenir des énergies et des défis
A propos de l’avenir des énergies, le conférencier met l’accent sur l’importance des combustibles fossiles non conventionnels comme le gaz et le pétrole de schiste. «Le solaire est une énergie d’avenir», poursuit-il en appelant à ne pas négliger la biomasse. «Les énergies renouvelables risquent d’être une désillusion», avance le conseiller. Il prédit également la prédominance de la Chine sur le marché énergétique. Outre la chaleur à basse température, M. Ngô ressort «l’énergie grise dont on parle peu». De plus, les défis consistent, selon ses dires, à réduire les émissions de gaz à effet de serre. «On émet deux fois plus que ce que la nature peut absorber», détaille-t-il. A leur tour, les énergies intermittentes, dont les photovoltaïques et les éoliennes, ont des inconvénients vu cette intermittence. «Il faut être sobre, soit ne pas consommer quand ce n’est pas nécessaire. Comme il faut être efficace en faisant la même chose avec moins d’énergie», lance-t-il. En urbanisme et bâtiment, la rénovation est, selon ses dires, le problème le plus important. Dans ce cadre, le transport routier sera également le prochain défi. Dans ce sens, les véhicules hybrides et hydrogènes constituent, selon ses dires, une solution. «Dans l’ensemble, il n’existe pas de solution universelle. La solution dépend des pays. En tout cas, l’énergie va devenir plus chère», prévoit-il en mettant l’accent sur la chaleur à basse température.
Des solutions intelligentes
De son côté, Tayeb Amegroud, consultant spécialiste du secteur énergétique, qui aborde les solutions intelligentes, estime que «les infrastructures énergétiques sont marquées par une inertie».
A propos des énergies éoliennes et solaires, il précise que celles-ci sont en passe de devenir les forces de production d’électricité les moins chères. A leur tour, les batteries peuvent devenir, selon ses dires, la source de flexibilité la moins chère. «Les nouvelles technologies peuvent offrir des solutions intelligentes», ajoute-t-il en allusion à la tendance numérique. Pour lui, les technologies numériques permettent le déploiement de systèmes électriques multidirectionnels et hautement intégrés. «La digitalisation favorise la production décentralisée. Il est prévu que le produit décentralisé d’origine solaire PV représente plus de 10% de la production d’électricité dans un grand nombre de pays avant 2030», prédit-il. Une autre tendance étant, selon ses dires, «la dé-carbonisation qui se fait lentement mais sûrement».
Le 10 mars 2019
Source web Par Aujourd'hui le Maroc
Les tags en relation
Les articles en relation

Le Maroc franchit un cap majeur vers un avenir énergétique novateur
En ce début de semaine, le Royaume du Maroc a accompli une avancée significative en matière d'énergie en ratifiant un accord capital visant à étendre ...

#energies_renouvelables_stockages_STEP: Stockage des énergies renouvelables : les STEP manquent à
Avec le nécessaire développement des énergies renouvelables, dont la production est irrégulière dans les cas du solaire et de l’éolien, se pose la quest...

Guelmim-Oued Noun : Un potentiel unique pour les investissements en énergies renouvelables et en é
La région de Guelmim-Oued Noun se démarque par ses vastes étendues et la diversité de ses ressources naturelles. Occupant 6,48 % de la superficie nationale,...

Bruno Le Maire et Nadia Fettah Aloui Révèlent les Ambitions Communes Franco-Marocaines en Matière
Au cours de sa visite à Rabat ce vendredi, le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a dévoilé les objectifs partagés du Maroc et de la France...

Lutte contre le changement climatique : le Maroc au top 10 mondial
L’édition 2024 du Climate Change Performance Index (CCPI) classe le Maroc à la 9e place des pays les plus performants en matière de lutte contre les change...

Mines en Afrique : les USA et l’Arabie Saoudite prêts à investir des sommes records
D’après les informations du Wall Street Journal, les USA ont pour ambition de collaborer avec l’Arabie Saoudite pour mettre en place un ambitieux plan d’...

Sous les rayons de Noor Laâyoune 1, la station solaire géante sise en plein Sahara
Investissement majeur dans les énergies renouvelables au Maroc, la station Noor Laâyoune 1 est aussi l’une des plus grandes structures de son genre dans le ...

Hydrogène vert : des objectifs ambitieux, des défis énormes
Le gouvernement mise sur la région de Guelmim-Oued Noun pour atteindre ses objectifs de développement durable, en investissant dans les énergies renouvelable...

Tesla Morocco : lancement officiel au Maroc
La firme américaine entend déployer au Royaume ses technologies solaires et de stockage, avec un positionnement clair : accompagner la transition énergétiqu...

Energies renouvelables : Londres affirme son soutien à la liaison électrique Maroc-UK
Le projet de câble sous-marin Maroc-Royaume Uni gagne de plus en plus l’intérêt et le soutien actif du gouvernement britannique. En témoigne le nombre d�...

Indicateurs économiques : comment les énergies renouvelables peuvent changer la donne
La stratégie nationale de développement des énergies renouvelables aura un impact certain sur bon nombre d’indicateurs économiques, dont l’inflation, pl...

Energie : les Émirats arabes unis inaugurent un projet pharaonique
Le changement climatique pose des défis majeurs, exacerbés par la perspective de la fin de l’ère du pétrole, soulignant la nécessité impérieuse d’une...