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Enseignement: la semaine de la colère

Enseignement: la semaine de la colère

Une circulaire du ministre de l’Education nationale, relative à la gestion des ressources humaines, a mis dans l’embarras plusieurs partis politiques, syndicats et autres organisations. Cette note de service, qui somme les enseignants détachés à regagner leurs classes, a provoqué une vague de colère chez ceux qui profitaient, jusqu'ici, de la situation. Le ministre lui même n’a pas échappé aux remontrances des enseignants affiliés à son parti, le Mouvement Populaire (MP). Selon certaines sources, les cadres les plus touchés par cette circulaire appartiennent au PJD qui a placé, entre 2011 et 2015, un grand nombre de militants dans les cabinets ministériels, le Parlement et autres départements du gouvernement. Ils sont aujourd'hui contraints, avec leurs pairs de l’Istiqlal et du PPS, à retrousser leurs manches pour retrouver leurs classes et dispenser leurs cours.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 2 octobre, que cette décision vient répondre au grand déficit enregistré, cette année, dans le corps enseignant. Sont dispensés, toutefois, les professeurs bénéficiant du changement de statut, suite à la circulaire 109 dont l’application a été, pourtant, épinglée par la Cour des comptes.

Cette circulaire devrait permettre au ministère de récupérer plus de 4.000 éducateurs, dont la moitié a bénéficié de la mise à disposition. Sans oublier le nombre incalculable de fonctionnaires fantômes parmi les enseignants qui bénéficient, notamment, de la complicité des services extérieurs et des syndicats...

Selon les sources du journal Al Akhbar, le ministère compte revoir les conditions de la mise à disposition des enseignants syndicalisés, en les limitant aux cadres administratifs. Cependant, cette révision sera assouplie pour les dirigeants des syndicats au niveau national, central et régional. Encore faut-il que la loi sur les syndicats soit approuvée pour mettre fin à l’anarchie qui favorise la rente syndicale. Face à cette décision coercitive, les partis politiques et les syndicats se déploient pour éviter à leurs affiliés de retourner à leurs classes, au moment même où les académies s’emploient à recenser les enseignants détachés.

La tension entre les syndicats et le ministère de l’Education nationale est d'ailleurs à nouveau à son comble, et cet un mois seulement après la rentrée scolaire. En effet, les trois centrales les plus représentatives ont décidé d’observer une grève les 4 et 5 octobre prochain, ainsi qu’un sit-in et une marche. Une source syndicale considère que ces mouvements sont une réponse à l’indifférence qu'affiche le ministère face aux revendications des enseignants diplômés: «En plus de la grève, nous allons observer, devant le siège du ministère de l’Education nationale, un sit-in qui sera suivi d'une marche en direction du Parlement», a-t-il été indiqué.

«La décision de la grève a été prise dans le cadre d’une coordination tripartite entre la Fédération libre de l’éducation (UGTM), la Fédération nationale des employés de l’enseignement (UMT) et la Fédération nationale de l’enseignement (UMT). Ces débrayages constituent une réponse au gel de toutes les revendications de la classe enseignante et au rétropédalage du ministère qui rechigne à poursuivre le dialogue sur ce sujet», a déclaré à Al Akhbar, dans un entretien téléphonique, le secrétaire général de la Fédération libre de l’éducation, Youssef Allakouche.

Allakouche a ajouté que les syndicats avaient déposé plus de 11 dossiers sur la table de Said Amzazi, sans que ce dernier n'ait daigné ouvrir un dialogue sur ces sujets. Ainsi, le syndicaliste rend responsable le ministère de tutelle des conséquences sociales de la non satisfaction des revendications de la classe enseignante, ajoutant que le statut de l’enseignant constitue le grand chantier apte à résoudre les nombreux problèmes que connaît ce secteur. Et de conclure en rappelant que le roi Mohammed VI a décoré plusieurs enseignants, un message fort signifiant que la réforme est, plus que jamais, tributaire des professionnels de l’enseignement.

Le 01/10/2018

Source web par: le 360

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