Les clients marocains revitalisent le secteur touristique
La contraction des flux des touristes étrangers a été contrebalancée par une dynamique du tourisme interne. C’est ce qui a permis d’atténuer le ralentissement de la contribution du secteur touristique à l’économie nationale, sous l’effet de la crise mondiale, d’après le HCP. Les recettes touristiques ont avoisiné la barre des 60 milliards de DH en 2011. Si la contribution du secteur touristique à l’économie nationale est toujours importante, elle n’est toutefois plus sur la même tendance haussière soutenue que par le passé. En effet, au cours de l’année dernière, l’évolution de cette contribution a plutôt ralenti, sinon baissé, comme en témoigne l’évolution de deux indicateurs clés à ce sujet. Il s’agit en premier lieu de la valeur ajoutée du secteur du tourisme qui n’a progressé en 2011 que de 1,1%, alors que son rythme d’évolution a frôlé 9%, une année plus tôt, passant ainsi de 46,3 milliards à 46,6 milliards de dirhams en 2011, d’après le Haut-commissariat au Plan (HCP). Ce qui s’est répercuté sur sa part dans la valeur ajoutée globale de l’économie nationale qui a reculé de 0,4 point pour atteindre 6,3% au lieu de 6,7% en 2010. De même, l’évolution du PIB du tourisme a été plutôt lente, se situant à 56,7 milliards de DH au lieu de 55,9 milliards de DH en 2010. De ce fait, sa contribution à la formation du PIB global s’est repliée pour en représenter 7,1% en 2011 contre 7,3% une année auparavant. Ce ralentissement de la contribution du secteur touristique à l’économie nationale s’explique, d’après le HCP, par un contexte marqué par une conjoncture mondiale difficile qui a impacté les principaux marchés émetteurs de touristes à destination du Maroc. Globalement, relève la même source, la consommation intérieure du tourisme récepteur, en l’occurrence les touristes non-résidents étrangers et les MRE en visite au Maroc, et du tourisme interne et émetteur a atteint 94,8 milliards de DH en 2011, en amélioration de 5,7% au lieu de 8,4% une année plus tôt. Cet accroissement est dû notamment au tourisme interne, dont la part a progressé, passant de 26,6% à 27,5% d’une année à l’autre, au moment où la part du tourisme récepteur a perdu 0,9 point, se situant à 72,5% l’année dernière. En effet, la consommation intérieure du tourisme récepteur a atteint 68,7 milliards de DH au cours de l’année passée, progressant ainsi de 4,5% au lieu de 7,7% une année auparavant. Pour la consommation du tourisme interne et émetteur, elle s’est accrue de 9,1%, atteignant 26,1 milliards de DH. Il est à noter, comme le précise le HCP, qu’il s’agit ici des touristes résidents séjournant au Maroc en dehors de leur environnement habituel et des touristes qui partent en voyage en dehors du Maroc pour qui les dépenses touristiques prises en compte sont celles réalisées au Maroc. Par ailleurs, d’après les autorités touristiques du pays, ce ralentissement ne signifie pas que le Maroc a subi de plein fouet l’impact de la crise mondiale. Bien au contraire, d’après le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, qui a affirmé récemment que le secteur touristique marocain, basé sur des fondements solides, n’a pas été «largement affecté par la crise mondiale». Le tourisme, deuxième source de devises pour le Maroc, a prouvé son immunité et sa résilience face à la récession au niveau international, a indiqué M. Haddad, qui était mardi l’invité d’une émission, sur la première chaine nationale de télévision, et dont les propos ont été rapportés par la MAP. Rappelant que les recettes touristiques ont approché les 60 milliards de DH en 2011, le ministre a estimé que le secteur touristique a «retrouvé sa bonne santé grâce à la stabilité politique du Maroc et ses orientations économiques» et il est prévu que le nombre d’arrivées touristiques au Royaume atteigne environ 9,7 millions. Accord entre le Maroc et l’UE Un protocole d’accord sur «Le renforcement du dialogue dans le domaine du tourisme» a été signé cette semaine à Rabat, entre le Maroc et l’Union européenne (UE), visant à promouvoir la coopération touristique et renforcer le mécanisme de consultation bilatérale. Cet accord, signé par le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad et le vice-président de la Commission européenne, Antonio Tajani, ambitionne également d’échanger des pratiques sur des sujets relatifs à la croissance économique, la création d’emploi et le développement du tourisme durable. Repères • Au total, sur la période 2004-2010, le taux de croissance annuel moyen des entrées des non résidents étrangers s’établit à près de 9,1%. Toutefois, l’activité touristique nationale est très dépendante de l’Europe, au détriment des autres marchés émetteurs. • De même, cette activité reste concentrée dans certaines villes, notamment Marrakech et Agadir qui se sont accaparées 62% des nuitées, contre 68% en 2008 et Marrakech a généré près de la moitié des nuitées additionnelles en 2010. • Les recettes touristiques ont également connu une augmentation significative, passant de 41 milliards de DH en 2005 à 56,1 milliards de DH en 2010, soit une hausse de 37% sur cinq ans. Publié le : 30 Novembre 2012 – SOURCE WEB Par Lahcen Oudoud, LE MATIN