Immobilisme, Attentisme, Routine, le Mal du Maroc

L’année 2018 est à la veille de son quatrième mois et hormis les bonnes nouvelles sur les perspectives de la prochaine campagne agricole, on a le sentiment tenace d’une situation globale en stand-by, d’une atonie et d’une morosité dont l’origine n’a rien à voir avec la fin d’un hiver particulièrement rude cette année.
Certes, le gouvernement gouverne, le parlement parlemente, les ministres administrent, mais l’on est loin d’une atmosphère de mobilisation, d’une conjoncture dynamique, d’une volonté d’action, faute sans doute de ces impulsions « d’en haut » qui, régulièrement, viennent doper les énergies…
Au contraire, ce sont les fake news et les rumeurs qui constituent le gros des préoccupations et des conversations, non seulement du vulgum pecus, mais de l’Administration y compris jusque dans ses échelons les plus hauts, tandis que l’immobilisme étreint bien des départements stratégiques.
Ainsi, alors que le Tourisme enregistre des résultats plus qu’honorables, un office comme l’ONMT est dépourvu de Directeur général depuis le début de l’automne 2017. Certes, le regain d’attrait du Royaume doit beaucoup à des facteurs exogènes, mais est-ce une raison pour laisser cette institution dans l’attente d’un réel patron ?
La même interrogation vaut également pour le Conseil supérieur de la presse, qu’on nous promet depuis des lustres. Tout est prêt assure-t-on au Département de la Communication, sauf que les candidats, hormis les apparatchiks du SNPM, ne sont pas légion, notamment dans le collège des Directeurs de publication, tandis que la presse écrite se meurt à petit feu et que le nouveau contrat programme avec l’État fait la navette entre les différents services administratifs…
Que dire aussi des « grandes causes » qui agitent l’opinion, réduite, la pauvre, à quelques pitreries de certains avocats en mal de publicité personnelle, pour des procès qui s’étirent en longueur, à la faveur de reports qui alimentent le désintérêt et la lassitude…
Que penser des limogeages qui frappent ce que le Maroc compte de meilleur dans l’intelligentsia féminine, à l’image du Dr Asma Lamrabet, coupable, selon de vieux birbes, de mettre son intelligence au service de l’ijttihad en Islam ?
Comment, au-delà des polémiques sur la création d’emplois, compter sur une réelle résorption du chômage quand la croissance du PIB est otage de la pluviométrie et in fine toujours trop faible pour assurer un véritable décollage économique ?
Que dire de la situation sociale, pour le moins tendue comme l’exprime la situation à Jerada, alors que les syndicats haussent le ton à la veille du 1er mai ?
Qu’il s’agisse d’esbroufe ou de réelle volonté d’en découdre importe peu au demeurant, sachant que ni le Budget de l’État, ni les trésoreries des entreprises ne pourront permettre de satisfaire les revendications salariales portées par des organisations travaillistes de moins en moins représentatives et désertées par les militants.
Et que penser de notre patronat, qui a connu des heures flamboyantes sous la férule d’une Dame et qui, aujourd’hui, se retrouve dans l’attente « du candidat de… » ?
Où sont les partis politiques, hormis le PJD qui nettoie ses rangs de la fraction Benkirane de week-end en week-end et du RNI qui se prépare diligemment à assumer un leadership que les autres formations, avachies, amorphes, démobilisées et, parfois, désavouées, ne pourront plus lui contester dans quelques mois ?
Que sait-on de l’évolution de notre cause sacrée d’unité nationale et de défense de notre intégrité territoriale à quelques semaines du rapport que le Secrétaire général de l’ONU fera pour le renouvellement (ou non) du mandat de la Minurso ?
La question du Sahara marocain est-elle « étrangère » à notre peuple ?
Est-on conscient que notre jeunesse se perd dans l’absence de perspectives et d’alternatives, avec pour seule occupation aujourd’hui, celle de vivre en permanence les yeux rivés sur les smartphones pour surfer sur les réseaux sociaux où prolifèrent les vidéos salaces et les fausses informations ?
« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » dit l’adage. No comment !
Le 29 mars 2018
Source Web : lnt
Les tags en relation
Les articles en relation

Quelle stratégie a Hamid Addou pour le Tourisme ?
Hamid Addou a adopté un nouveau look avec... une barbe à présent. Nommé à la tête de la Royal Air Maroc, le 6 février dernier, Hamid Addou s’est...

Avec l’ouverture de la ligne directe Casablanca-Pékin : Le Maroc connecté au plus grand marché
La ligne aérienne directe ouverte entre Casablanca et Pékin se veut un nouveau jalon dans la coopération sino-marocaine. Cette liaison vient en effet consacr...

Voici pourquoi ce sont les bobos, et non le tourisme de masse, qui ravagent certains sites
Plus que le tourisme de masse, qui maintient une vie économique là où il n'y aurait pas grand-chose, ce sont les les bobos qui en fréquentant certains s...

La CNT tire la sonnette d'alarme
Abdellatif Kabbaj, Président de la CNT & Fouzi Zemrani, Vice-Président Général de la CNT La Confédération Nationale du Tourisme a tenu hier à Casab...

Les cinq engagements d’Emmanuel Macron pour le tourisme
Arnaud Leroy, député des Français établis hors de France dans la cinquième circonscription, a présenté hier les grandes lignes du programme d’Emmanuel ...

Transferts MRE et tourisme : moteurs de l'économie marocaine
Les transferts de fonds des Marocains résidant à l'étranger (MRE) et les recettes touristiques continuent de jouer un rôle essentiel dans l'économi...

L'IFTM Top Resa 2020 est officiellement annulé
Le rendez-vous annuel du secteur du tourisme n'aura finalement pas lieu cette année. L'IFTM a annoncé officiellement le report de l'événement à...

Pluviométrie : La campagne agricole 2019-2020 pas si verte que ça
Le Maroc a sorti le grand jeu pour la campagne agricole 2019-2020, afin de redonner un boost à l’économie nationale. Toutefois, il semble que les choses ne ...

Tanger: Les nuitées touristiques stagnent
3% de chute pour 2015, l’international en baisse de 8% Les nationaux sauvent la mise Le secteur touristique tangérois traverse une période de perturba...

Tourisme : Le Maroc redresse un peu la barre
Après un recul important en juin dernier (-34%), les départs vers le Maroc ont repris des couleurs au mois de juillet (+7%), glissement annuel, selon les chif...

Trêve de dilapidation des deniers publics !
Après des mois d’inertie, le service central du département du tourisme a usé du bâton de pèlerin et s’en allait prêcher les versets de la relance du ...

Hamid Bentahar : « Pour multiplier la croissance par 5, il faut multiplier les moyens par 5 »
Lendemain de la première saison estivale post-Covid, Hamid Bentahar, président de la Confédération nationale du tourisme dresse un bilan de la relance du se...