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Le Tourisme Sous Pression : Pourquoi Certaines Villes Se Replient face au "Surtourisme"

 Le Tourisme Sous Pression : Pourquoi Certaines Villes Se Replient face au

Autrefois accueillis avec enthousiasme, les touristes semblent désormais de moins en moins bienvenus dans de nombreuses destinations. Plusieurs mesures visant à limiter leur afflux apparaissent un peu partout. Sommes-nous devenus moins tolérants envers le tourisme de masse ? Quelques éléments de réponse.

Venise est récemment devenue la première ville à instaurer un billet d'entrée de 5 euros pour les visiteurs d'une journée, appliqué lors des périodes de forte affluence. Cette mesure vise à rendre la vie dans la Cité des Doges «plus vivable» selon les autorités locales, et pourrait inspirer d'autres destinations. Des discussions sur la mise en place de taxes de séjour sont en cours dans des villes comme Édimbourg et des régions comme le Pays de Galles et le Kent. Pendant ce temps, aux îles Canaries, des manifestations expriment l'exaspération des habitants, tandis qu'au Japon, un village près du mont Fuji a même installé un filet pour empêcher les photographies touristiques. Le motif récurrent ? Contrer une «invasion» de visiteurs.

Déjà à l'été dernier, ces types de réactions avaient suscité beaucoup de débats. Aujourd'hui, les annonces de nouvelles restrictions se multiplient, donnant parfois l'impression d'un rejet généralisé du tourisme de masse. Claudio Visentin, professeur au «Master in International Tourism» de l'Université de la Suisse italienne, confirme cette tendance : «De plus en plus de localités, autrefois accueillantes, réagissent aujourd'hui de manière plus critique.» Les protestations locales illustrent ce changement d’attitude. Dans les années 1980, le tourisme était vu comme un levier de progrès et de prospérité. Mais cette perception a changé, et la prise de conscience des impacts négatifs du tourisme, renforcée par les enjeux climatiques, est désormais plus forte.

Un Tournant depuis 2010

Ce «point de rupture» dans la perception du tourisme s'est accentué vers 2010, estime Visentin. Des villes comme Barcelone et Amsterdam ont alors commencé à limiter activement le tourisme. Amsterdam est même devenue la première ville à cesser toute promotion touristique pour alléger la pression exercée sur ses infrastructures et ses habitants.

L'essor du nombre de touristes, passé de 25 millions en 1950 à environ 1,5 milliard aujourd'hui, n’explique pas tout. En parallèle, un nouveau modèle touristique s’est développé, favorisé par des acteurs comme les compagnies low-cost, les plateformes d’hébergement type Airbnb, et les croisières géantes. Le rôle des réseaux sociaux a également modifié la nature du voyage : ce qui était auparavant une expérience personnelle est devenu une expérience sociale, poussant les gens à se concentrer sur quelques destinations « instagrammables». Le résultat ? Une pression insoutenable pour certains lieux.

Venise : Une Ville qui Devient un Parc d'Attractions ?

Pour Visentin, les 5 euros d'entrée symbolisent la transformation de Venise en un parc d'attractions. Avec moins de 50 000 habitants et plus de logements Airbnb que de maisons résidentielles, Venise s’apparente aujourd'hui à un musée vivant, où la vie locale s'est éteinte. «Quand le tourisme devient la principale industrie d'un lieu, il finit par tuer son identité», déplore le professeur.

Vers un Tourisme Responsable et Durable

Malgré les restrictions croissantes, le tourisme n’est pas mort, souligne Visentin. Si certaines taxes touristiques n’ont pas eu l’effet escompté, l’enseignant entrevoit une solution dans un modèle de voyage plus responsable. Pour Visentin, «Il est toujours possible de découvrir de nouveaux pays et de vivre des expériences enrichissantes sans réduire le tourisme à une simple pratique sociale.» Selon lui, le défi consiste à explorer les destinations de manière à ne pas étouffer leur essence et leur culture.

En fin de compte, «le tourisme n’est pas mort, mais notre approche est peut-être devenue plus standardisée», conclut-il, invitant à revaloriser un tourisme plus authentique et respectueux des communautés locales.

Le 08/11/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani

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