Nos universités débordent...Enseignement supérieur
Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres ainsi que les différentes facultés ont adopté plusieurs mesures pour lutter contre l’encombrement dans les classes. Les Universités se sont également focalisées sur le réaménagement du temps d’études et la réorganisation des groupes d’étudiants. Plus de 510 000 étudiants se sont inscrits dans les universités marocaines pour la rentrée 2012/2013, soit une hausse de 16.5% par rapport à l’année dernière. Selon les déclarations récentes du secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Abdelhafid Debbagh, cette augmentation est due à la hausse du nombre de bacheliers qui est passé de 177 490 en 2011 à 210 531 élèves cette année. Afin d’absorber ce flux massif d’étudiants, le ministère a mis en place plusieurs mesures dont les plus importants sont prévus dans le projet de la loi de Finances 2013, relatif à l’enseignement supérieur. En effet, ce projet prévoit l’extension et la réhabilitation des infrastructures des établissements universitaires existants, le lancement des travaux de construction de six nouveaux établissements universitaires et de vingt-quatre amphithéâtres supplémentaires (soit 15 900 nouvelles places pédagogiques assises), ainsi que l’accélération du développement des filières à caractère professionnel dont le nombre devra atteindre 1 160 filières accréditées en 2012-2013. Concernant les services sociaux en faveur des étudiants, l’année universitaire 2012-2013 sera marquée par la valorisation des bourses et l’augmentation du nombre de boursiers pour atteindre 216 800, l’extension de la capacité d’accueil des cités universitaires de 19 000 lits supplémentaires et la mise en service de six nouveaux restaurants universitaires. D’ailleurs dans ses déclarations, le secrétaire général du ministère a affirmé que «les universités s’activent à parachever les travaux d’extension déjà engagés parallèlement à l’exploitation d’autres espaces appropriés, notamment des structures appartenant au ministère de l’Éducation nationale, celui de la Culture ou encore de l’Agriculture, comme c’est le cas à Agadir où le Complexe horticole d’Agadir prête l’un de ses amphis à l’Université afin de réduire l’encombrement des amphis». A noter justement que la plus forte demande est enregistrée au niveau de l’Université Mohammed Ben Abdellah de Fès qui a connu l’inscription de plus de 74 000 étudiants au cours de cette rentrée, suivie de celle d’Ibn Zohr à Agadir qui a enregistré un effectif de 64 000 étudiants. Par ailleurs, le ministère a également prévu, selon Debbagh, de réaffecter plus de 300 professeurs universitaires et de recruter 300 autres enseignants à travers des concours nationaux. En effet, le ministère a réservé 600 postes budgétaires aux enseignants en 2012 dont une grande partie est affectée aux universités les plus encombrées (Fès et Agadir). Des mesures qui sont estimées positives, mais insuffisantes pour cette année. «Les mesures prises par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres vont nous soulager certes, mais leur effet ne sera visible que l’année prochaine», estime Khalid Berjaoui, doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Souissi à Rabat. De leurs côtés, les Universités se sont également focalisées sur le réaménagement du temps d’études et la réorganisation des groupes d’étudiants afin que les établissements universitaires soient mieux exploités. «Nous nous attendions à battre un record d’inscription cette année, c’est pour cela que nous avons pris quelques mesures avant la rentrée des classes», explique Berjaoui, rappelant que la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Souissi a enregistré 12 000 étudiants, alors que l’établissement a une capacité de 5 000. Et de préciser: «Afin de surmonter ce handicap, nous avons mis en place un système de rotation des cours afin d’éviter que les 12 000 étudiants soient ensemble au même moment, parce que les bâtiments dont nous disposons sont d’une capacité réduite. Aussi, nous avons démoli les murs de certaines salles de cours afin d’augmenter leurs capacités d’accueil». Khalid Berjaoui a également augmenté le nombre des groupes de première année «économie» et «droit arabe» de six à huit, afin d’assurer une meilleure rotation des étudiants. Il a aussi consolidé les conditions de transfert. Par ailleurs, l’Université Hassan II Mohammedia-Casablanca accueille cette année plus de 35 000 étudiants, dont 13 117 nouveaux inscrits. «Une orientation massive vers la Faculté des sciences a été enregistrée. Elle s’explique par le nombre croissant des bacheliers inscrits dans les filières scientifiques et techniques et aussi par le fait que la carte de cette université couvre une large zone géographique incluant plusieurs préfectures du Grand Casablanca et la préfecture de Benslimane», a expliqué le président de cette Université, Saâd Charif Ouazzane, lors d’une conférence tenue récemment. Pour pallier le nombre de places manquantes, l’Université de Mohammedia planche sur plusieurs projets qui concernent à court terme, la finalisation des travaux en cours à l’ENSAM, l’ENCG, l’ESAA, l’accélération de la construction de trois bâtiments nouveaux à la faculté des sciences Ben M’Sik. «Nous comptons aussi réaliser une surélévation au niveau de la Faculté des sciences Ben M’Sik et de la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales d’Ain Sebaâ pour l’extension de la capacité d’accueil, construire trois amphithéâtres, créer de nouvelles annexes aux établissements existants et réviser de la carte universitaire pour un meilleur ancrage de l’Université dans son milieu ocioéconomique», a souligné Ouazzane. ________________________________________ Le secteur privé au secours des étudiants En plus de l’encombrement que connaissent les salles de cours et les amphithéâtres dans les différentes universités marocaines, les cités universitaires sont tout aussi débordées. En effet, ces résidences connaissent un déficit de lits depuis des années et le nombre grandissant des étudiants ne fait qu’aggraver la situation. Conscient de ce problème, le ministère a promis 19 000 lits supplémentaires pour la rentrée 2013/2013 et ambitionne de porter la capacité des cités à 100 000 à l’horizon 2016. Afin d’atteindre cet objectif, les pouvoirs publics appellent le secteur privé, les opérateurs économiques et les ONG à mettre la main à la pâte et prendre part à cet investissement. Séduits par l’idée et surtout encouragés par les incitations fiscales qui leur sont accordées, certains entreprises et établissements publics ont d’ores et déjà réalisé plusieurs cités universitaires à Casablanca, Kénitra, Agadir, Rabat et Meknès… Repères •Vu que la rentrée universitaire 2012/2013 coïncide avec la dernière année du programme d’urgence 2009/2012, le ministère a mis en place un projet de plan d’action pour la période 2013-2016 avec pour objectif de développer les réalisations et parer aux défaillances. Publié le : 11 Novembre 2012 – SOURCE WEB Par Hafsa Sakhi, LE MATIN