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Quel cap et quelle vision pour les relations France Maroc ?

Quel cap et quelle vision pour les relations France Maroc ?

Dans le contexte de double alternance au Maroc et en France Le Conseil de développement et de solidarité, «CDS», think tank indépendant d’une force de proposition et de réflexion, fédération des énergies privé-public, comme aime a le rappeler son président, Mohamed Benamour, a tenu sa quatrième session, marquée par les interventions de son SG, M. Madani, de Moulay Hafid Elalamy et par celle de l’invité de marque convié pour la circonstance, l’ambassadeur de France, et par un débat sur les problèmes de l’heure… sans concession. Mohamed Benamour, président du CDS, et Charles Fries, ambassadeur de France au Maroc. Charles Fries (notre photo), spécialiste des affaires européennes, qui a été conseiller à Matignon avant d’être nommé, il y a six mois à Rabat, a retracé dans son exposé les lignes de force de la relation entre la France et le Maroc, notamment à travers les deux nouvelles alternances politiques, celles du gouvernement de Benkirane et de la nouvelle présidence française. Après l’état des lieux politiques, diplomatiques et économiques dans un contexte particulier, celui du Printemps arabe et dans un monde qui bouge, il présente une «feuille de route» qui permettrait de se projeter dans un futur marqué par l’émergence de l’Asie et de l’Afrique et l’atonie de l’Europe, avec de nouvelles possibilités d’actions et d’innovation. Plus qu’un exposé, on aura entendu un passionnant plaidoyer pour la continuité d’une «relation exceptionnelle» qu’il convient, en ces temps de tensions, de rupture et de chocs, de nourrir d’idées et de pratiques nouvelles. Où en est-on de ce partenariat d’exception franco-marocain ? Quels sont les facteurs de proximité et quelles sont les perspectives pour les prochains mois, et ce, à la veille de la réunion de la grande commission mixte qui sera présidée par les deux chefs de gouvernement Abdelilah Benkirane et Jean-Marc Ayrault le 12-12-2012 à Rabat et, surtout, à l’heure d’un rapprochement entre Paris et Alger ? Charles Fries, Énarque, mais aussi diplômé de l’École normale de musique de Paris, a apporté des réponses en introduisant un «supplément d’âme» à son exposé que nous avons essayé de reproduire fidèlement. «Un contexte particulier de double alternance au Maroc et en France» Je suis arrivé en poste à Rabat, il y a six mois, dans un contexte particulier, celui d’une double alternance. Alternance au Maroc avec la mise en place d’un nouveau gouvernement depuis janvier, alternance en France avec un nouveau Président, un nouveau gouvernement et une nouvelle Assemblée nationale. Nous avions deux équipes politiques qui se connaissaient peu : le PJD qui conduit le gouvernement marocain est peu connu en France, même si des contacts ont été pris et que la connaissance s’améliore. À l’inverse, les socialistes français n’étaient plus au pouvoir depuis 10 ans. Il y a eu, de part et d’autre, une volonté de prendre contact avec ces nouvelles équipes, de faire connaissance. Il fallait insuffler une nouvelle dynamique et pour l’ambassade c’était là une opportunité formidable d’aider à la mise en relation et de réussir cette mission d’intermédiaire en expliquant bien à Paris ce qui se passe au Maroc, avec cette coalition politique inédite dans l’histoire du Royaume et avec cette nouvelle Constitution qui a changé le paysage institutionnel marocain. Je suis arrivé à Rabat en ayant bien conscience que la position de la France au Maroc était à bien des égards exceptionnelle. Nous avons tous en tête les pages d’histoire commune entre la France et le Maroc, qui perçoit son passé de manière apaisée, décomplexée, dans une relation bien assumée. Ceci facilite bien sûr les relations bilatérales. J’avais aussi en tête l’importance des communautés. La communauté marocaine en France qui représente près d’un million de marocains, sans compter les binationaux, et côté français 100 000 français qui résident sur le sol marocain, si l’on compte les touristes qui se rendent massivement dans ce beau pays. La France est le premier ami politique à New York et j’ai en tête le dossier capital pour le Maroc du Sahara occidental, comme à Bruxelles où la France est depuis longtemps l’avocat du Maroc pour l’aider à faire valoir en particulier son statut avancé octroyé sous la présidence française en 2008. Sur les grandes crises internationales, la Syrie, le Sahel, la crise iranienne, le processus de paix au proche Orient, nous avons avec le Maroc des approches communes et une convergence de vue entre nos deux diplomaties. La France est le premier partenaire économique du Maroc, nous sommes son premier client, depuis quelques mois, nous ne sommes plus que son deuxième fournisseur, après que l’Espagne est devenue le premier fournisseur du Maroc et c’est une saine émulation. La France est le premier investisseur, elle représente plus de la moitié du stock d’investissements étrangers au Maroc. Il y a 750 filiales françaises au Maroc, avec tout le CAC 40 représenté, ce qui donne, selon les estimations, quelque 120 000 emplois. Avec ces chiffres, on voit bien combien la France, à travers ses entreprises, contribue au développement économique du Maroc, qui est le premier pays d’intervention de l’Agence française de développement, l’AFD. Le Maroc c’est aussi la première enveloppe de coopération culturelle, universitaire et scientifique du ministère français des Affaires étrangères. Le Maroc c’est le plus gros Institut français avec 11 sites et deux Alliances françaises, et c’est au Maroc qu’il y a le premier réseau scolaire dans le monde avec 31 000 élèves scolarisés ! «Le Maroc, un allié stratégique qui change dans un monde qui bouge» J’ai souvent évoqué la première place qui montre la relation exceptionnelle existant entre nos deux pays, une relation portée par l’une des plus grandes ambassades de France à l’étranger, l’autre étant l’ambassade de France aux États-Unis. C’est une lourde responsabilité pour le chef de poste que je représente, car nous avons 6 consulats au Maroc, et de gros effectifs répartis à travers tout le pays et c’est là aussi une grosse responsabilité en termes de management. À travers ces exemples, j’ai voulu rappeler que le Maroc était un allié stratégique est un pays avec lequel la France a une relation sans équivalent dans la région. À l’inverse, je crois que la France est perçue par le Maroc comme son premier partenaire et souvent comme sa référence. J’ai en tête l’exemple de la régionalisation, qui est un grand chantier pour Sa Majesté le Roi, pour le gouvernement, avec des échéances importantes prévues l’an prochain, et notre objectif est de voir comment appuyer au mieux ce processus de régionalisation en apportant notre savoir-faire, notre expertise, puisque nous-mêmes avons vécu il y a une trentaine d’années une profonde décentralisation. Nous pouvons, dans ce sens, aider, pour voir ce qu’il faut faire, mais aussi ce qu’il ne faut pas faire, car dans ce transfert d’expérience, il y a des choses positives et d’autres qui ne le sont pas, parce que nous avons fait suffisamment d’introspection pour savoir ce qui a marché ! La relation entre la France et le Maroc est exceptionnelle, ce n’est pas seulement une relation d’État à État, c’est une relation entre deux peuples, une relation marquée par une grande intimité et complicité, avec une part affective importante que j’ai ressentie depuis mon arrivée et avec l’accueil chaleureux qui m’a été réservé d’emblée par tous mes interlocuteurs marocains. Après six mois de rencontres, de prises de contact, mon objectif est que la France reste la référence du Maroc et son partenaire de cœur. Ce n’est pas original, mais ce n’est pas un objectif facile, car comme en sport, il est plus difficile de rester premier que de le devenir. Moulay Hafid Elalamy a fait une allusion à la concurrence économique, c’est une bonne chose qui prouve que l’économie du Maroc s’internationalise, s’ouvre à l’extérieur, fait venir des compétiteurs. Les positions de nos entreprises ne sont pas acquises au Maroc, elles font face à la concurrence des pays européens, à la concurrence américaine, turque, chinoise, des pays du Golf… Cela montre qu’au Maroc les choses bougent, que le Maroc change et c’est à nous Français de nous adapter en permanence, d’être à l’écoute des besoins des autorités marocaines, de leurs attentes. Il faut savoir entretenir la confiance, ne pas se reposer sur ses lauriers, comprendre les préoccupations des autres et savoir innover, être réactifs dans notre coopération. Pour être premier, il faut être en phase avec une réalité marocaine que je trouve extraordinairement en mouvement. Nous ne resterons à cette position dans le cœur des Marocains que si nous restons en veille et en phase avec leurs préoccupations, les souhaits de Sa Majesté et les souhaits du gouvernement, pour voir comment répondre aux mieux aux attentes. «Le premier chef d’État étranger à avoir été reçu à l’Élysée, c’est le Roi du Maroc» Après six mois de poste au Maroc, il serait intéressant de procéder à un premier bilan tel que je le conçois pour voir où on en est de ce partenariat d’exception franco-marocain, quels sont les facteurs de proximité et quelles sont les perspectives pour les prochains mois. Ce qui a été le plus important ces six derniers mois, côté français et côté marocain, c’était de réaffirmer la continuité de ce partenariat d’exception entre les deux pays et ceci a été fait rapidement. Le Président de la République a été élu le 6 mai, il a pris ses fonctions le 15 mai, et le premier Chef d’État étranger à avoir été reçu à l’Élysée, c’est le Roi du Maroc, le 24 mai. Il ne pouvait y avoir de meilleur symbole pour illustrer la part éminente, singulière et privilégiée que le Maroc représente pour la France et dans le cœur des Français. L’ambassade a pris toute sa part dans ce contact très important dans le symbole, car dans les relations d’État à État, le symbole compte. Il y a eu également une rencontre entre le Président de la République et le Chef du gouvernement, M. Benkirane, à Malte, début octobre en marge du sommet 5+5. S’il y a eu une continuité réaffirmée très vite, au plus haut niveau, c’est parce que la relation franco-marocaine ne fait pas débat au sein du paysage politique français. Il y a un consensus trans-partisan, il y a un capital, un héritage, un patrimoine sur le Maroc, dans la classe politique française à tous les niveaux et dans tous les partis, qui transcende les clivages partisans et les alternances. Cela a été réaffirmé avec l’alternance que nous avons vécue en mai et retranscrit par les autorités marocaines, car il n’y a eu aucun infléchissement ou changement dans notre relation. Depuis mai, nous avons eu 5 visites ministérielles au Maroc, plusieurs visites de parlementaires, dont celle d’Elizabeth Guigou, qui considère le Maroc comme sa deuxième patrie, celle très récente du président du Sénat, qui est le deuxième personnage de l’État. Nous avons, les 12 et 13 décembre, la rencontre de haut niveau de la Commission mixte présidée par les deux Chefs de gouvernement. Jean-Marc Ayrault inaugurera le 12-12-2012 le tramway de Casablanca et une grande rencontre du Club des affaires France-Maroc, présidé par Mme Saida Lamrani et M. Kettani, côté marocain, et par Jean-René Fourtou, côté français. Autre belle séquence dans nos relations, le Président de la République François Hollande a répondu positivement à une invitation de Sa Majesté pour une visite au Maroc au début de 2013. Contrairement à ce que certains ont pu craindre, l’arrivée d’un nouveau gouvernement conduit par le secrétaire général du PJD ne s’est en rien traduite par un début de distanciation à l’égard de la France, bien au contraire. M. Benkirane avait, en début d’année, dit que les Français seraient agréablement surpris, nous le sommes et sommes très heureux de voir la continuité d’un partenariat d’exception réaffirmé au plus haut niveau et illustré de manière concrète par une série de projets. Un partenariat illustré aussi par la continuité de la position française dans le dossier du Sahara, une position de soutien au Plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007. Ce plan est une proposition réaliste, crédible, sérieuse pour parvenir à une solution négociée sous l’égide des Nations unies. Comme le Maroc, nous souhaitons la fin de ce conflit qui pèse depuis trop longtemps sur les économies de toute la région, avec un coût du non-Maghreb qui représente 2 points de PIB pour chaque pays, extrêmement lourd ! La visite de Christopher Ross devrait permettre la relance du processus politique de négociation dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité. C’est d’autant plus nécessaire que la situation au Sahel se dégrade de manière préoccupante et l’on ne peut plus se permettre une impasse telle qu’elle existe depuis trop longtemps au Sahara. Christopher Ross viendra à Paris la semaine prochaine au terme de sa tournée au Maroc, en Algérie et dans la région. «Le Maroc a su gérer avec intelligence le Printemps arabe» Le troisième élément de continuité, c’est le soutien de la France apporté au processus de réformes politiques, économiques, sociales au Maroc depuis plus d’une décennie et accéléré depuis 2011 avec la nouvelle Constitution. La France appuie et est engagée dans tous les plans sectoriels lancés par le Maroc, Plan Émergence industrielle, Plan tourisme, Plan Maroc vert, Plan OCP, Plan solaire et éolien… La France participe activement à tous les chantiers d’infrastructures publiques, le TGV avec Alsthom, Tanger Med avec Bouygues, tramway de Rabat et de Casablanca. On note aussi une forte poussée de l’investissement privé avec un symbole fort, le projet de Renault à Tanger, l’une des plus grosses usines jamais construites au Maroc. Si je réaffirme clairement le soutien de mon pays au processus de réforme, c’est aussi parce que pour la France, le Maroc est une référence, un exemple à suivre dans la région en matière de démocratisation et de modernisation. C’est ce que Laurent Fabius, notre ministre des Affaires étrangères, avait déclaré dans un grand discours à Paris, fin juin, en soulignant que le Maroc était une voie à suivre dans la région en matière de démocratisation. Lorsque l’on compare ce qui se passe au Maroc avec les autres pays du monde arabe, il y a une singularité du Maroc que l’on peut expliquer par 4 facteurs : une dynamique des réformes enclenchée depuis plus d’une décennie par le Roi Mohammed VI, un Souverain respecté et aimé par son peuple, la victoire des islamistes qui a contribué d’une certaine manière à la stabilisation du pays, car il y avait un besoin d’alternance très fortement ressenti par la jeunesse marocaine. Il y avait la volonté de laisser à un parti, qui n’avait jamais exercé de responsabilité gouvernementale, l’opportunité de le faire pour surmonter les défis en mettant l’accent sur la gouvernance. Cette deuxième alternance dans l’histoire du pays a contribué à la stabilité du Royaume et ceci a été vécu positivement. Dernier élément, la volonté de stabilité de la société marocaine, comme en témoigne cette réaction de la société civile après l’attentat de l’Argana à Marrakech, qui avait brandi ce mot d’ordre : «Touche pas à mon pays !» Nous saluons, comme l’a fait Mme Guigou, M. Bel et bien d’autres responsables français, les avancées politiques et démocratiques qui se font dans la stabilité, avec le rôle fondamental de Sa Majesté qui est le ciment de l’unité du pays, le moteur des changements et le garant des traditions. Le Maroc a su gérer avec intelligence son Printemps arabe, dans le sens d’une évolution dans la paix. J’ai évoqué les éléments de continuité dans notre relation au cours de ces six derniers mois, où les nouvelles équipes ont appris à se connaître. J’évoquerais aussi les changements apparus dans la gestion de la relation bilatérale. Les nouvelles autorités françaises qui souhaitent une plus grande fluidité dans les échanges avec les étudiants ont mis fin à la circulaire Claude Guéant adoptée en 2011 qui avait été très mal ressentie par les 31 000 étudiants marocains en France. Deuxième exemple de mobilité bien appréciée, c’est la visite de notre ministre de l’Intérieur Emmanuel Valls qui a annoncé des mesures d’assouplissement en matière de délivrance de visa : exemption de visa pour les titulaires de passeports de service, assouplissement de délivrance de visa pour les chercheurs, les universitaires, les opérateurs économiques… Concernant la polémique sur les centres d’appels, un sujet sensible relatif à la délocalisation qui touche à la question tout aussi sensible de l’emploi en France, mais aussi au Maroc où 50% du marché est francophone, les choses se sont apaisées avec l‘idée que le potentiel de croissance de ce secteur ne devrait pas se faire au détriment du Maroc. «Si nous améliorons notre relation avec l’Algérie, cela sera bénéfique pour toute la région» Autre élément de préoccupation ressentie actuellement dans les médias, c’est le rapprochement avec l’Algérie, qui est un autre grand partenaire. Le réchauffement des relations Paris-Alger ne se traduira pas par un rééquilibrage de nos relations avec Rabat. Si nous améliorons notre relation avec l’Algérie, cela sera bénéfique pour toute la région. Il n’est pas question que le Maroc soit la barrière d’ajustement de la relation franco-algérienne. Les visites au plus haut niveau du Premier ministre en décembre prochain et du Président de la République au début de l’année 2013 montrent bien le caractère exceptionnel de notre relation et de notre partenariat. Mon objectif est de préparer ces visites pour faire du couple franco-marocain un couple moteur de la Méditerranée des projets. L’idée de l’Union pour la Méditerranée (UpM) est une bonne chose, mais au-delà de l’institutionnel, nous sommes dans la même démarche que celle voulue par le SG de l’UpM, Fathallah Sijilmassi, de lancer des projets concrets comme l’Erasmus de la Méditerranée, l’autoroute transmaghrébine, au niveau du plan solaire méditerranéen...Au niveau de l’Union européenne, et après l’accord agricole, il y a des négociations en cours sur des sujets parfois complexes comme la pêche, la mobilité, les services... Il y a la négociation prévue dans quelques mois, d’un accord de libre-échange complet qui va conduire le Maroc à reprendre les normes communautaires qui lui permettront d’avoir accès au marché de 500 millions de consommateurs. Cela pourrait être un facteur de compétitivité pour l’économie marocaine. Autre piste de réflexion : comment travailler ensemble la carte des implantations franco-marocaines en Afrique pour faire du Maroc un hub, une plateforme sahélo-saharienne ? Nombre de grandes entreprises françaises travaillent avec leurs filières marocaines pour se projeter vers l’Afrique subsaharienne, en particulier en Afrique occidentale. Beaucoup de choses se font déjà ensemble et l’on peut faire davantage pour que le franco-marocain puisse être utilisé comme un facteur de développement commun en Afrique. Le Maroc souhaite développer ses partenariats en Afrique, dans les pays du Golfe et il est dans l’intérêt de la France d’accompagner cette dynamique. «La colocalisation ou le partenariat gagnant-gagnant dans l’espace euro-méditerranéen» Nous avons une autre piste : comment mettre en avant ces concepts de compétitivité partagée et de colocalisation, sujets essentiels qui seront traités au cours du forum d’affaires ? Le Maroc est une terre de croissance où les entreprises veulent investir et il est aussi un levier de compétitivité. Nous devons raisonner en termes d’espaces communs euro-méditerranéens qui permettraient aux investissements réalisés au Maroc d’avoir davantage de retombées positives en termes de recherche et développement, en termes de balance des paiements, et en matière d’emplois. Plutôt que de parler de délocalisation, nous devons parler de colocalisation et raisonner en termes de chaînes de valeur qui renforcent la compétitivité des entreprises et leur permettent de remporter des marchés et donc de créer des emplois. Ce sont là des partenariats gagnant-gagnant pour des entreprises qui considèrent le Maroc non comme un marché, mais comme un partenaire, avec transfert de savoir-faire, formation, création d’emplois, etc. Cela permettrait d’inscrire l’activité dans une chaîne de valeur internationale en mettant en connexion les sites marocains, les sites français et autres au bénéfice de tous. Dans ce sens de co-développement, il faudrait renforcer le partenariat agroalimentaire pour valoriser davantage et sur place les matières premières, renforcer le partenariat dans le domaine des énergies renouvelables, le solaire et l’éolien et renforcer le partenariat dans le secteur de l’éducation et la formation professionnelle, en mettant l’accent sur la formation des enseignants et des formateurs et en aidant à l’implantation des établissements d’enseignement supérieur, des instituts de formation ferroviaire, aéronautique, d’automobile, des établissements dans le domaine de la santé, de la gestion, l’architecture, l’ingénierie… où pourraient se former les jeunes marocains, mais aussi africains. Notre relation connaît une forte dynamique dans nombre de secteurs économiques, scientifiques, culturels, portée par de nombreux projets et qui seront davantage impulsés par les prochaines visites au Maroc du Premier ministre et du Président de la République. Notre partenariat mérite son caractère d’exception et mon ambassade sera un outil qui permettra de mener à bien tous ces nombreux projets et qui fera que la France restera le partenaire de cœur du Maroc. Publié le : 11 Novembre 2012 – SOURCE WEB Par Farida Moha, LE MATIN