Lutte contre la pauvreté : Impératif d’un modèle de croissance durable et dynamique
En dépit de l’amélioration observée en matière de réduction de la vulnérabilité
Il faudrait 42 ans au Royaume pour s’aligner au niveau de développement du Portugal. Cependant pour arriver au développement actuel de la France, il faudrait attendre 53 ans.
Les efforts du Maroc en matière de réduction de la pauvreté et de la promotion du niveau de vie des citoyens portent leurs fruits. Le Royaume a fait un énorme pas en avant pour lutter contre la précarité et améliorer le niveau de vie de la population.
Ces résultats fructueux ont été salués par les experts de la Banque mondiale en marge d’une rencontre tenue, mardi 28 novembre en partenariat avec le Haut- Commissariat au Plan. Les deux institutions ont présenté lors de cette rencontre les grandes lignes de deux études élaborées conjointement par le HCP et la Banque mondiale portant respectivement sur la pauvreté et la prospérité partagée ainsi que sur le marché du travail (voir l’article). «Les deux études qui se basent sur les données statistiques et les analyses produites par le HCP, aussi bien que sur les travaux conduits à travers le monde par la Banque mondiale sur ces sujets, identifient les facteurs et les mécanismes de nature à contribuer au renforcement de l’efficacité des politiques publiques dans les domaines de l’emploi et de l’équité sociale au Maroc», apprend-on du Haut-Commissariat au Plan.
Malgré l’amélioration observée, d’importants défis restent à relever pour soutenir le progrès atteint. Le Haut-Commissariat au Plan et la Banque mondiale appellent le Royaume à rester attentif à la croissance durable, la croissance inclusive et au rôle du gouvernement. Les deux institutions ont tracé un scénario de développement pour le Maroc l’interpellant ainsi aux enjeux qui l’attendent.
La finalité étant d’établir un modèle de croissance durable et dynamique pour rattraper les pays avancés. Toutefois, la situation actuelle est loin de favoriser cette projection. Les deux institutions concluent dans leur étude qu’au vu du taux de croissance actuel, des décennies sont à parcourir pour situer le Maroc au niveau requis.
Ainsi, il faudrait 42 ans au Royaume pour s’aligner au niveau de développement du Portugal. Cependant pour arriver au développement actuel de la France, il faudrait attendre 53 ans. «Si l’économie nationale augmentait de 2 points de pourcentage son taux de croissance actuel, le PIB par habitant du Maroc serait, en 2035, similaire à celui des pays à revenus intermédiaires élevés», relève-t-on de l’étude.
Le HCP et la Banque mondiale indiquent dans ce sens que «pour enclencher un rattrapage plus rapide avec les pays avancés, le Maroc doit non seulement soutenir sa croissance, mais aussi passer à une trajectoire de croissance plus élevée».
Pour ce faire, de nombreux problèmes structurels sont à résoudre, notamment ceux liés à la faible qualité de la gouvernance, à l’insuffisante accumulation du capital physique et à la faiblesse du capital humain.
«La réduction continue, voire l’éradication, de la pauvreté monétaire requiert le maintien d’une croissance soutenue et le renforcement des mécanismes d’équité sociale via notamment la réduction de l’effet adverse des inégalités sur la répartition des revenus», relève-t-on de l’étude. Celle-ci démontre également qu’en dépit de la réduction de la pauvreté monétaire et multidimensionnelle, la pauvreté subjective est en augmentation particulièrement chez la femme et les jeunes ruraux.
En outre, les améliorations apportées à la prestation des services doivent s’aligner aux progrès réalisés dans la réduction de la pauvreté.
Il faudrait également agir sur la gouvernance qui, selon l’étude du HCP et la Banque mondiale, continue de handicaper la croissance économique au Maroc avec une perte d’un point de croissance.
La pauvreté en chiffres
Après avoir atteint 15,3% en 2001, le taux de pauvreté est descendu à 4,8% en 2014 tout en restant concentré en milieu rural. Par résidence, l’incidence de la pauvreté est de 1,6% en 2014 en milieu urbain contre 7,6% en 2001. En zone rurale, elle est évaluée à 9,5% en 2014 alors qu’elle se hissait à 25,1% en 2001. Ainsi, l’effectif de la population pauvre s’est nettement retracté pour atteindre 1.605.000 personnes en 2014, enregistrant ainsi une baisse annuelle moyenne de 7,7% sur la période 2001- 2007 et 7,8 % entre 2007 et 2014. De même, le taux de croissance du niveau de vie a augmenté de 3,3 % entre 2001 et 2007 à 3,6 % entre 2007 et 2014. En dirham, la progression du niveau de vie moyen est estimée à 15.876 dirhams en 2014, contre 11.233 dirhams en 2007 et 8.280 dirhams en 2001.
Le 30 Novembre 2017
Source Web : Aujourd'hui le Maroc
Les tags en relation
Les articles en relation
Le Maroc compte 5 millions de MRE de par le monde
On estime à plus de cinq millions les Marocains résidant à l’étranger. Plus des quatre-cinquièmes sont en Europe, souligne le HCP qui poursuit que la mig...
Les commentaires de Jouahri sur le rapport de l’OCDE
Rendement des investissements, dépenses publiques, éducation, chômage et financement de l’économie, le gouverneur de la Banque centrale a commenté, à sa...
Maroc : les politiques sont morts, vive les technocrates !
Que le Maroc traverse une crise politique fait l'unanimité. Mais les remèdes à cette crise cristallisent les tensions entre la monarchie qui souhaite ré...
Info en images. Énergie verte : Le défi du financement au Maroc
78 milliards de dollars. C’est le montant total des investissements nécessaires pour ancrer solidement le Maroc sur une trajectoire de résilience et bas car...
Direct. Séisme au Maroc : le suivi de la situation au mardi 19 septembre 2023
Dans la nuit du vendredi 8 septembre, le Maroc a été frappé par un séisme dévastateur, de magnitude 6,8 sur l’échelle de Richter, entraînant un lourd b...
Pourquoi les filles quittent-elles l’école et quelles sont les conséquences de leur déscolarisa
Dans le monde, neuf filles sur dix terminent l’école primaire, mais elles ne sont que trois sur quatre à achever le premier cycle de l’enseignement second...
Tanger Med voit encore plus grand : un nouvel investissement de 7 milliards de dirhams
Tanger Med Port Authority planche sur un plan d’investissement majeur d’environ 7 milliards de dirhams. Il est principalement axé sur l’extension de la c...
Le FMI et la Banque mondiale maintiennent leurs assemblées à Marrakech
Nouveau gage de confiance des partenaires internationaux du Maroc. Un communiqué conjoint de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international a été pu...
La Banque mondiale met au point un nouvel indice du capital humain Mesurer les pertes de productivit
Le capital humain, à savoir l'ensemble des connaissances, des compétences et des conditions de santé que les personnes acquièrent au cours de leur vie, ...
#MAROC_Coronavirus généraliser la vaccination contre le Covid-19 doperait l'économie mondiale sel
Vacciner en masse la population mondiale contre le Covid-19 permettrait de doper la croissance de 9.000 milliards de dollars d'ici 2025, a calculé le Fonds...
Des jeunes en mal d’emploi, d’éducation et de formation
Près de huit actifs occupés sur dix ne bénéficient pas de couverture médicale au Maroc, selon le HCP La part des jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ne so...
Prendre le pouls de l’économie africaine
Réalisé par le bureau de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, le rapport Africa’s Pulse présente semestriellement les perspectiv...