Changement climatique La métrique de l’adaptation fait débat à l’Université Polytechnique Mohammed VI de Benguerir

À la différence de l’atténuation du changement climatique, pour laquelle des outils de mesure existent déjà, la métrique de l’atténuation, quant à elle, fait toujours l’objet de réflexion. L’Université Polytechnique Mohammed VI de Benguerir accueille experts du climat et financiers pour se pencher sur les secteurs de l’agriculture et de l’eau dont les conclusions seront transmises au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat relevant des Nations unies.
«L’adaptation est le processus d’ajustement au changement climatique afin d’en modérer les dangers et exploiter les opportunités». Cette définition donnée, à Benguerir le 6 octobre, par la directrice générale adjointe Afrique du Nord de la Banque africaine de développement (BAD), Yacine Fal, parait simple. La difficulté réside, cependant, dans sa traduction en projets économiques résilients et surtout banquables. «La question de l’atténuation des changements climatiques a été tranchée, reste l’adaptation qui a été, pendant longtemps, négligée, car l’on considérait que c’est une problématique régionale qui concerne essentiellement les pays en développement. Il y a des enjeux économiques et parfois des intérêts divergents. La présidence marocaine a engagé la réflexion sur le financement de cet aspect et le renforcement des capacités», a indiqué Salaheddine Mezouar président en exercice de la COP 22 à l’Université Polytechnique
Mohammed VI de Benguerir qui abrite, jeudi et vendredi, la 2e conférence internationale sur la métrique de l’adaptation. En l’absence d’une mesure universellement admise, l’adaptation ne bénéficie que de 6% de la finance climat, le reste allant pour l’atténuation. Mais depuis l’Accord de Paris, «la donne a changé. L’adaptation fait désormais partie des préoccupations des négociations sur le climat. En cela, c’est une victoire qu’il faut transformer en méthodologies de mesure», estime Mohamed Benyahia, secrétaire général du secrétariat au Développement durable. Mais il faut faire vite. Si l’Accord de Paris ambitionne de limiter le réchauffement planétaire en 1,5 et 2°C, la tendance générale augure, en revanche, d’un réchauffement au-delà des 3°C. «Il est plus facile de s’adapter à un réchauffement de 2°C qu’à 4°C ; la fourchette des possibilités s’en trouvera réduite et plus onéreuse», a souligné Abdellah Mokssit, secrétaire du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat relevant des Nations unies. Dans un rapport rendu public en mai 2016, le Programme des Nations unies pour l’environnement avait souligné le caractère «difficile à résoudre» de l'équation financière de l'adaptation et avait révélé que les coûts devraient être 2 à 3 fois plus élevés à partir de 2030, et potentiellement 4 à 5 fois plus élevés à partir de 2050.
Pour l’Afrique, Yacine Fal a indiqué que les investissements du climat de la BAD évolueront de 40% en 2020 contre 14% en 2015. La BAD a ainsi investi 12 milliards de dollars entre 2015 et 2020. Pour l’adaptation des secteurs de l’eau et de l’agriculture, les Nations unies recommandent d’augmenter la récupération de l'eau de pluie, le stockage et la protection des ressources. Pour l’agriculture, il faut ajuster les dates de plantations et les variétés de cultures, déplacer des cultures. La conférence de Benguerir fait suite à celle de Skhirat en septembre 2016 et traduit l’appui de la présidence marocaine aux pays les plus vulnérables, appui
autour duquel s’articule sa feuille de route entre la COP 22 de Marrakech et celle à venir qui se tiendra dans deux semaines à Bonn sous présidence fidjienne. Les conclusions de la conférence de Bengeurir seront transmises au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
Le 06 Octobre 2017
Source web par Le Matin
Les tags en relation
Les articles en relation

L’hydrogène pour sauver le climat : une fausse bonne idée selon certains scientifiques
Face à l’engouement actuel des gouvernements et des groupes industriels pour l’hydrogène, plusieurs équipes de scientifiques préviennent : cette énergi...

Climat, une affaire de religion également...
Et si la réponse aux changements climatiques passait plutôt par la religion ? C’est la thèse défendue par les intervenants d’une rencontre organisée ...

#MAROC_ENERGIES_RENOUVELABLES_AFRIQUE: - Le soutien au projet «Desert to power» réitéré
«Les participants, dont ceux du secteur privé, ont échangé sur des sujets majeurs comme l’intégration régionale des marchés de l’énergie et le rôle...

A Skhirat, Akhannouch en défense de son Plan Maroc Vert
Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture, présentant les résultats du PMV à Skhirat le 18 décembre 2018. AIC PRESS Le ministre de l'Agriculture a...

SIAM 2016 : L’agriculture doit être perçue comme étant une partie de la solution pour le récha
L’agriculture doit être perçue comme étant une partie de la solution pour la lutte contre le réchauffement climatique et non pas un problème, a relevé, ...

La BAD veut créer 25 millions d'emplois pour les jeunes Africain(e)s
La Banque africaine de développement (BAD) a lancé, à Abidjan lundi 27 novembre 2017, un groupe consultatif des jeunes destiné à proposer des idées et des...

Les Prévisions de Croissance du Gouvernement pour 2025 : Une Optimisme Sous Contrôle ?
Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, le gouvernement marocain prévoit un taux de croissance de 4,6%. Ce chiffre dépasse largement les estimations ...

La France toujours premier créancier du Maroc
Avec un encours de 37,8 milliards de dirhams, soit 39,2% du total de la dette bilatérale, la France devient le premier créancier bilatéral du Maroc, à fin d...

Croissance économique du Maroc et de l'Afrique : Perspectives positives pour 2025 et 2026
Les données géopolitiques actuelles déterminent en effet que le taux de croissance moyen du PIB du Royaume se situerait à 3,8% en 2025 et 2026, contre 2,9...

Un magazine de l’ONU met en avant le potentiel du Maroc
Le potentiel et les multiples atouts touristiques dont dispose le Maroc, son climat, sa culture, le charme de ses villes et sa position géographique, ont été...

Najat Vallaud-Belkacem attendue à Marrakech, voici pourquoi
15 ministres et anciens ministres, dont Najat Vallaud-Belkacem, sont attendus à Marrakech pour la 8ème édition de sa Conférence annuelle “Atlantic Dialogu...