Tourisme solidaire: Le Maroc a toutes les cartes en main
La richesse géographique, le patrimoine et les valeurs humaines sont là
Le combat pour l’environnement, l’instauration d’une économie solidaire... incontournables
La tutelle engagée dans le développement de territoires écotouristiques
Le commerce équitable se pratique directement auprès de la population, incluant artisanat, produits de terroir et bénéficie en particulier aux femmes (Ph. SB)
Le Maroc le sait. Il sait qu’il dispose de tous les atouts nécessaires pour faire du tourisme solidaire, un véritable levier de développement et de croissance. Sa diversité géographique, son terroir, son patrimoine humain particulier, présentent un produit touristique unique. Il a été précurseur dans le domaine du tourisme durable et peut profiter de la tendance internationale allant vers le tourisme solidaire. L’intérêt croissant des voyageurs, en particulier les européens, envers les régions où le travail social a de l’impact, est une opportunité à développer davantage.
Plus encore, le tourisme solidaire a un impact économique réel et visible, qui se reflète directement sur la population de la zone de destination, aussi bien sur le court que le long terme. «Le Maroc est un cas d’école en matière de tourisme solidaire. Il faut garder à l’esprit que c’est un long processus, que les projets se construisent dans le temps et que le gouvernement peut apporter certainement une part de contribution», note Mike McHugo, co-fondateur de l’auberge Kasbah de Toubkal dans la Vallée d’Imlil aux environs de Marrakech. Le tourisme solidaire devient ainsi un levier de développement économique et social, en particulier pour le milieu rural et les zones reculées du pays. Le dernier rapport établi par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur les défis du monde rural a montré que la pauvreté et la marginalisation de ces zones, constituent des situations à risques.
Avec 40% de la population marocaine vivant dans les zones rurales et les régions montagneuses où les conditions de vie sont extrêmes, le tourisme solidaire est une porte d’entrée pour instaurer un développement tourné vers l’humain. «La réception d’un petit groupe de 10 touristes pendant 2 à 3 jours fait travailler jusqu’à une trentaine de personnes (cuisiniers, muletiers, hébergement). Cela représente le revenu d’une semaine voire plus pour la famille de chaque travailleur», affirme Youssef, organisateur de voyages. Cette réalité montre l’impact important d’une telle activité. Le tourisme devient ainsi un facteur de stabilité qui améliore le niveau de vie et limite l’exode rural en retenant la population jeune. Mais l’impact de ce type de tourisme va encore plus loin.
Pour l’Association pour le tourisme équitable et solidaire (ATES), un réseau d’acteurs et de spécialistes du tourisme équitable et solidaire en France, le tourisme équitable et solidaire est fondé sur trois piliers: le commerce équitable, la solidarité internationale et l’économie sociale et solidaire. Le premier pilier permet ainsi à une communauté d’être rémunérée sur ses produits d’une manière directe sans que l’argent aille dans les poches d’intermédiaires. Appliqué au tourisme, le commerce équitable établit un partenariat équilibré entre le voyagiste et ses partenaires locaux qui bénéficient ainsi d’une rémunération juste. «Grâce à cette démarche, l’accueil des voyageurs constitue une opportunité de générer une source de revenus complémentaires aux activités quotidiennes des populations locales», explique l’ATES. Car il ne s’agit pas de faire abandonner aux populations leurs activités d’origine, mais d’apporter un complément générant du bénéfice supplémentaire.
Les produits de terroir, l’artisanat et les produits culinaires constituent ainsi une source de revenu supplémentaire, en particulier pour les femmes. Vient ensuite le deuxième pilier qui est la solidarité internationale. Celle-ci constitue la prise en compte et la compréhension des inégalités économiques entre les pays pour rechercher, en concertation, des solutions. Elle s’illustre par l’action des ONG, des organisations internationales et par l’aide au développement (privée et publique). Quant à l’économie sociale et solidaire qui constitue le troisième pilier, elle défend une manière d’entreprendre innovante, axée sur les profits sociaux plus que sur les seuls profits économiques. Elle s’illustre par exemple par l’insertion de populations marginalisées par l’activité économique, le développement durable, la mutualisation de services, etc. Cette niche touristique à haute valeur ajoutée et à impact social direct est à échelle humaine. Elle se construit donc non pas autour du gain mais autour d’une éthique respectueuse des hommes et des cultures.
Si l’année 2017 a été décrétée l’année internationale du tourisme durable pour le développement, c’est pour mettre en avant les retours bénéfiques de l’activité touristique sur les communautés et sur l’environnement. Et le Maroc a tous les atouts pour tirer son épingle du jeu. Il dispose d’atouts indéniables pour se distinguer et conforter sa position en tant que destination internationale de tourisme solidaire. Chose importante à retenir: le Maroc est souvent une première destination pour découvrir le tourisme équitable et solidaire et faire d’autres séjours de ce type par la suite. C’est une opportunité précieuse pour créer des liens avec ces voyageurs, notamment avec la contribution aux projets communautaires, dont le pays regorge d’exemples.
Mettre en place les bons mécanismes
Au Maroc, la tutelle est pétrie de bonnes intentions concernant le tourisme solidaire. Si les ingrédients sont là pour réussir cette transition, dans laquelle tous les acteurs ont un rôle, du voyagiste au voyageur en passant par l’hôte, il faut que les volontés s’accordent. Respecter l’environnement, participer au développement local, à travers des service collaboratifs (comme les coopératives, associations de femmes, structures d’accueil...)parfois aller jusqu’à prendre en charge une partie des frais de séjour pour que l’alchimie fonctionne... De nombreux mécanismes doivent encore être mis en place pour y parvenir. De par le monde, le tourisme solidaire est une activité encore marginale, mais elle suscite néanmoins de vrais espoirs car elle peut générer des ressources incontestables pour l’arrière-pays, les populations rurales et une visibilité sans pareille pour le pays.
En attendant l’application des textes...
DANS la nouvelle stratégie de la vision touristique 2020 du Maroc, deux des huit territoires touristiques sont présentés comme les vitrines en matière de développement durable. Il s’agit du territoire du «Grand Sud Atlantique», centré autour du site de Dakhla et qui se base sur une offre exclusive combinant nature préservée et niches sportives. L’autre territoire est celui de «l’Atlas et vallées», incluant Ouarzazate, les vallées et les oasis, ainsi que le Haut Atlas. Ce dernier devrait se positionner en tant que destination phare de l’écotourisme et du développement durable méditerranéen. La vision prévoit la création de la Haute autorité du tourisme (HAT), une instance nationale de pilotage public-privé-régions avec une Commission «tourisme durable». Le Maroc dispose également d’une charte pour le tourisme durable. Lors de la célébration de la 1re édition de la journée marocaine du tourisme durable et responsable en janvier 2016, une charte marocaine du tourisme durable a été signée.
Le 05 Mars 2017
SOURCE WEB Par L’économiste
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mardi 7 mars 2017
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