Ifrane Rencontre nationale sur les montagnes LAnti Atlas présent
Il fallait le faire jour. Débattre sérieusement du château d’eau du pays. Les zones de Montagne marocaines méritaient ce grand penchant, à tous les niveaux. Il s’agit de 21% du territoire national, de 20 % de la population marocaine, de 31 provinces et 650 communes rurales. Ce n’est point fortuit, ni anodin. Et avec tout ce que cela implique en matière de désenclavement, de développement, d’infrastructure, d’éducation, d’établissement de santé … l’affaire est sérieuse. La participation du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) est significative. Une approche était nécessaire, sinon indispensable. L’Association des Populations des Montagnes du Monde (APMM), section Maroc, a ainsi bien fait d’organiser une rencontre nationale sur la montagne du Maroc sous le thème : « Ensemble pour de nouvelles perspectives de progrès et de préservation de la montagne marocaine». Cette manifestation scientifique qui s’est déroulée à Ifrane les 25 et 26 mai 2012 est ainsi intervenue à point nommé. On devait aussi avoir présent les expériences internationales, pour en tirer grandement profit. La rencontre a connu, du coup, la participation d’une délégation de l’APMM Internationale dont Gérard Logié, Jean Bourliaud, vice-président de ladite Association et Mr MELISE Jean Maire et vice Président du Département Aveyron, de plusieurs associations et de sections de l’APMM-Maroc relevant des différents massifs montagneux du Maroc (le Rif, le Haut, Moyen et Anti-Atlas), des chercheurs et des acteurs concernés par le développement des montagnes. Initiée en collaboration avec l’Institut National de la Recherche Agronomique, l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès, les Facultés des Sciences et des Lettres de l’Université MY Ismail de Meknès avec le soutien du Centre de Renforcement des Compétences, cette rencontre a mis sous examen les ressources naturelles de cette zone constituant le moteur du secteur agro-sylvo-pastoral, sans oublier les multiples activités industrielles. La montagne marocaine se caractérise également par la présence forte des organisations socio-institutionnelles et des pratiques ingénieuses de gestion des ressources naturelles et des affaires sociales. « Aujourd’hui, avec des nouvelles approches de gestion concertée, la montagne marocaine doit faire renaitre en son sein des territoires qui, sous les termes de la modernité, inventent une nouvelle vision d’échanges dans laquelle le territoire, la culture et le produit sont indissociables », fait savoir Hrou Abou Charif, vice-président de l’APMM, section Maroc, ajoutant que « c’est dans ce sens que plusieurs alternatives de développement, introduites de façon généralement improvisées par différents acteurs, doivent être soumises à une analyse concertée en vue de bâtir sur les succès cumulés et d’éviter la reprise à l’infini des erreurs du passé. Le menu a été riche et varié. Trois principales thématiques ont été au cœur du débat à savoir : la gestion et utilisation des ressources naturelles et patrimoniales, le développement humain et durable en zones de montagne et le Droit, Institutions, culture et langue. Il fallait aussi passer au crible les expériences-pilotes en termes de développement local et les résultats des études menées en montagne. Et ce sont les ateliers qui allaient approfondir le débat, mais donner aussi ce qui est pratique, adéquat et convenable à la Montagne marocaine. L’on a ainsi examiné les besoins des montagnes et opportunités de développement, les perspectives d’un projet de loi de la montagne au Maroc et Dans ce cadre, il a été décidé la création d’un comité multidisciplinaire de suivi et l’organisation des ateliers à l’échelle de chaque massif montagneux auxquels participeront tous les acteurs concernés par la montagne en vue d’élaborer, au cours d’une année de travail , un projet de loi de la montagne à proposer au Gouvernement marocain. Une recommandation à suivre de très près, puisqu’elle serait à même de pousser l’approche développement sur toutes les pistes possibles. Mercredi 6 Juin 2012 SOURCE WEB Par Mustapha Elouizi