Transparence
Le chef de gouvernement marque son irritation devant les grèves, les occupations de l’espace public, les dégradations des services publics, et d’une manière globale devant les multiples et nombreux désordres de la vie sociale. Rien d’étonnant : les deux principaux alliés gouvernementaux, le PJD et l’Istiqlal, sont des partis des classes moyennes comme de ceux qui aspirent à faire partie de cette classe moyenne. Or, pour les classes moyennes, sécuriser et améliorer le standard de vie passe par l’amélioration des services publics. En effet, parmi les couches moyennes marocaines, les salariés sont minoritaires, et les salariés de l’Etat sont minoritaires parmi ces minoritaires. Le Maroc de 2012 ne ressemble guère à celui des années 1960 où la grille de la fonction publique faisait et défaisait le taux de croissance. En revanche, cette fonction publique est devenue le centre névralgique pour la prestation des services publics. Que sait-on des services publics ? Pas grand-chose, à part qu’ils coûtent anormalement cher pour des résultats décevants. A l’évidence, l’appareil statistique attaché à ces services était bon pour ce qu’on en faisait dans les années 60-70. Il n’est plus à la hauteur des besoins nouveaux de gestion. Il en va de même pour l’appareil budgétaire : il ne sait pas cerner la réalité des prestations publiques. Ce n’est pas un hasard si l’attention se focalise sur les vols et détournements et laisse de côté les immenses gaspillages qu’implique le manque de rendement. La vraie transparence n’est-elle pas là ? Un exemple entre mille : pourquoi manque-t-il des policiers et des gendarmes quand le tiers des employés municipaux démontre son inutilité par voie de grèves répétitives ? Les moyens financiers, immobiliers, matériels… mis à la disposition de ces salariés sans travail ne seraient-ils pas mieux employés à améliorer la sécurité des gens dans les rues et sur les routes? SOURCE WEB Par Nadia Salah L’Economiste