Réglementation parasismique Pour une meilleure sécurité dans les bâtimen
Moins de dix ans depuis l’application du RPS 2000, le ministère de l’Habitat a initié l’actualisation de ce règlement. La nouvelle version «RPS 2011» dispose de deux cartes sismiques, introduisant en plus de l’accélération, la vitesse sismique du sol. Cela fait aujourd’hui 52 ans que le tremblement de terre a terrassé la ville d’Agadir, un certain 29 février 1960, faisant pas moins de 15.000 victimes. Dans le cadre de la commémoration de cet événement tragique, le Centre technique régional Sud relevant du Laboratoire public d’essais et d’études (LPEE) a organisé, en partenariat avec l’Ordre national des architectes, la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics et la Fédération marocaine du conseil et de l’ingénierie, une Journée d’étude, le 29 février dernier à Agadir, sur «La sécurité et la qualité dans l’acte de bâtir». L’objectif est de sensibiliser sur les bonnes pratiques en matière de construction notamment, la préservation de la qualité et la sécurité des infrastructures dans un environnement sujet à des secousses sismiques. Ainsi, les acteurs publics et privés, conviés à cette journée, ont débattu de plusieurs problématiques liées aux domaines de la construction, entre autres, la nouvelle Réglementation parasismique, les études géotechniques en milieu sismique, les nouveaux procédés et normes, etc. Pour la petite histoire, il faut savoir que la sismicité de notre pays est liée à la convergence subméridienne de la plaque africaine et de la plaque eurasienne. Cette spécificité géotectonique fait que le Maroc connaît, régulièrement, diverses secousses sismiques, les plus destructrices durant ces deux derniers siècles ont eu lieu en 1046, 1624, 1730, 1755, 1960, 1992, 1994 et 2004. Cependant, le séisme d’Agadir reste de loin le plus meurtrier que le pays ait connu. En effet, le tremblement qui a secoué la ville avec une magnitude de 5,7 sur l’échelle de Richter a fait entre 12.000 et 15.000 morts (ce qui représente le tiers de la population de la ville à cette époque) : au moins 35.000 personnes ont été laissées sans foyer et 60% à 95% des bâtiments ont été détruits ou sévèrement endommagés. À la suite de cette catastrophe, le Maroc a établi le premier Règlement parasismique nommé «Normes d’Agadir 1960», sauf que ce dernier ne concernait que la capitale du Souss. Il était donc primordial d’instaurer un Règlement de construction parasismique au niveau national. Même s’il aura fallu attendre 42 ans pour que ce Code voie enfin le jour. Il s’agit du «RPS 2000», qui fixe les règles de calcul et de dimensionnement des structures pour renforcer la tenue des bâtiments aux secousses sismiques. Il édicte également les dispositions techniques de Génie civil et de conception architecturale nécessaires afin de garantir aux bâtiments une résistance optimale aux intensités de secousses. Toutefois, les normes parasismiques rendues obligatoires par le «RPS 2000» sont loin d’être généralisées. C’est du moins l’une des principales conclusions d’une étude diligentée par la direction technique du ministère de l’Habitat pour évaluer l’applicabilité de ces normes. «Les principales modifications apportées par le nouveau “RPS 2011” ont été définies à la suite d’une approche de concertation élargie avec les partenaires institutionnels et professionnels du ministère et ce, entre autres, par le lancement d’une enquête en 2008 auprès des professionnels du secteur de l’Habitat et de la construction (architectes, bureaux d’études, bureaux de contrôles, laboratoires de BTP, promoteurs immobiliers et entrepreneurs). Cette enquête avait principalement pour objectif d’évaluer l’avis des professionnels concernant le “RPS 2000” et de détecter les difficultés rencontrées lors de son application», affirme le ministère. C’est dans cette perspective que l’on a vu établir le «RPS 2000» version 2011. Cette actualisation a pour objectif de palier aux problèmes d’application détectés quant à l’application du «RPS2000» auprès des professionnels du BTP et accompagner l’évolution incessante du Génie parasismique ; mettre à jour le contenu technique du «RPS 2000», ainsi que de redéfinir une nouvelle classification des bâtiments selon leur importance et leurs fonctions. Pour l’heure, la nouvelle mouture du Règlement parasismique n’est pas encore entrée en vigueur, vu que les décrets d’application ne sont pas encore finalisés. Reste que le seul segment qui doit se plier à cette réglementation, en dehors des équipements publics, est le logement social dont le prix plafonné à 250.000 DH. Selon le cahier de charge, comme indiqué dans la loi de Finances 2010, sur le volet «Gros œuvre», la conception des structures et des fondations doit respecter la Réglementation parasismique en vigueur (en l’occurrence «RPS 2000» et règles de calcul du béton armé «BAEL 91»). Pour les autres segments (moyen de gamme et luxe), la loi n’est pas appliquée par la majorité des promoteurs immobiliers, faisant fi de la sécurité des habitants et des riverains. ____________________________________ Modifications apportées par le «RPS 2011» Les principales modifications apportées au «RPS 2011» ont porté sur trois axes principaux : la carte de zonage, les classes de bâtiments et les types de sites. Dans l’ancienne version du RPS, la carte de zonage dépendait seulement de l’accélération sismique du sol. Avec la version 2011, deux cartes sismiques ont été prises en considération, introduisant en plus de l’accélération, la vitesse sismique du sol. Aussi, contrairement au «RPS 2000» qui ne concernait que deux classes de bâtiments (les constructions destinées à des activités sociales et économiques vitales et les bâtiments courants à usage d’habitation, de bureaux ou à usage commercial), le nouveau Code parasismique consacre quant à lui, trois classes de bâtiments. En effet, en plus des deux classes déjà citées, le «RPS version 2011» touche également, les constructions présentant un risque en raison du grand public qu’elles abritent (bibliothèques, centres universitaires, salle de sport, salles de fêtes…). Enfin, le «RPS 2011» compte cinq types de sites au lieu de trois ; sols fermes épaisseur 30 m, sols meuble 15m, sols mous de 10 m et des conditions spéciales. Publié le : 29 Février 2012 – SOURCE WEB Par Hafsa Sakhi, LE MATIN