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Oued Chbika Un lieu unique à préserver

Oued Chbika   Un lieu unique à préserver

«Peu d’endroits dans le monde offrent cette caractéristique de Oued Chbika : la rencontre de la mer et du désert.» Cette déclaration d’Henry Giscard d’Estaing, président du Club Med, donne toute sa dimension au projet de la station balnéaire Chbika ensoleillée toute l’année et située à quelques encablures de Tan Tan, à 400 km d’Agadir et à une heure de vol de Fuerteventura et des îles Canaries ou se «précipitent» chaque année 5 à 6 millions de touristes de l’Europe du Nord en mal de soleil. Le mariage mirifique entre l’océan Atlantique et le désert a donné naissance à de nombreux oueds. Si le site apporte une valeur ajoutée indéniable au Club Med qui permet de réconcilier le bonheur et la nature, selon les mots de son président, il appelle à une plus grande vigilance de tous les acteurs pour préserver l’environnement. Le mariage mirifique entre l’océan Atlantique et le désert a donné naissance à de nombreux oueds dont les embouchures accueillent les oiseaux migrateurs et les flamands roses, les ibis chauves, espèce unique au monde que l’on retrouve dans quelques rares lieux du sud du Maroc. La biodiversité en matière de faune et de flore est le résultat de ce positionnement géographique exceptionnel qui constitue, à coup sûr, un des éléments clefs de la mise en valeur touristique de cette région. C’est dire l’impérieuse nécessité de préserver, de sauvegarder la région des effets du tourisme de masse. On retiendra l’engagement du ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, qui a rappelé que dans la vision 2020, le Maroc est appelé à devenir une destination de développement durable, avec étude d’impact sur le milieu et sur la communauté locale, l’interdiction des constructions bétonnées qui ont fait des ravages sur les côtes espagnoles, filtrage et réutilisation de l’eau… Samih Sawiris, président d’Orascom Dévelopement Holding AG, grand aménageur des stations touristiques dans le monde, a évoqué de son côté le cas d’El Gouna, station réalisée en Égypte il y a 20 ans, qui s’est enrichie d’une université, d’un hôpital, d’un musée, d’écoles, d’hôtels... Le président du Club Med s’est engagé, lui, à faire de Chbika «la première ville au monde sans excès de CO2 et à l’inscrire sur la carte touristique mondiale. Le projet, dit-il, s’inscrit dans le développement de la stratégie haut de gamme et attirera des milliers de familles, durant toute l’année, offrant une gamme complète d’activités sportives de bien-être et d’espaces réservés aux enfants.» Moussem de Tan Tan, inscrit au patrimoine immatériel mondial Des familles qui pourront s’extasier devant la richesse de la culture régionale mise en exergue chaque mois de septembre au moussem de Tan Tan, qui réunit des centaines de tentes de Sahraouis de toute la région et qui fait vibrer les cœurs au rythme des musiques locales, des pas de chameaux ou de la richesse des joutes poétiques hassanies. Le moussem de Tan-Tan, qui réunit plus d’une trentaine de tribus nomades du Sahara, est un témoignage vivant des cultures orales et artistiques sahraouies. Il a été reconnu en 2008 par l’UNESCO comme faisant partie du patrimoine immatériel mondial. Un patrimoine qui doit être préservé malgré la sédentarisation des populations et l’érosion de la culture traditionnelle. Le sommet de Rio, qui se tient dans quelques jours, a Rio de Janerio, a défini les règles de cette forme de tourisme durable : «l’exploitation de manière optimum des ressources de l’environnement en préservant les processus écologiques essentiels et en aidant à sauvegarder les ressources naturelles et la biodiversité, le respect de l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil, et la conservation des atouts culturels bâtis et vivants et des valeurs traditionnelles, l’assurance d’une activité économique viable sur le long terme offrant à toutes les parties prenantes des avantages socioéconomiques équitablement répartis, notamment des emplois stables, des possibilités de bénéfices et des services sociaux pour les communautés d’accueil, et contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté. Cette approche, c’est le tourisme solidaire qui vise à maîtriser et valoriser l’économie touristique au profit des communautés d’accueil. Il se construit à partir de leur espace de vie, dans le respect de leur culture, de leurs traditions et de leur environnement. Il repose sur une implication et une participation des populations, sur une capacité à tisser des partenariats avec des structures locales pour mettre en œuvre des projets de développement et de solidarité, sur la sensibilisation des voyageurs aux principes de la démarche». ________________________________________ «Akabar», la voie du moussem de Tan tan, par Ahmed Joumani et Mounya Nejjar L’Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces du sud du Royaume vient de publier «Akabar», un ouvrage dédié au moussem de Tan Tan, qui comme son nom l’indique retrace les itinéraires des beidanes, les maures, dans des périples fascinants vers la région de Tan Tan, aux rivages de l’oued Draâ, au nord du Maroc saharien. Depuis l’Adrar et depuis l’Oued Noun, les hommes et les femmes peuplent ces pistes fréquentées depuis les temps immémoriaux, cheminant vers cette escale prodigieuse, d’une richesse exceptionnelle en biodiversité, en faune et en flore. On y apprend, au fil des parcours, la vie des dromadaires, montures exceptionnelles qui ont permis avec leurs facultés d’adaptation de vaincre l’hostilité du désert. On apprend également sur la khayma, tente noire du désert, habitat transportable et démontable, qui constitue à la fois un abri, une identité, mais surtout le réceptacle de l’ingéniosité et de la légendaire hospitalité des nomades maures. Les étapes nous renseignent sur les pâturages, ceux qui ont rendu possible une tradition pastorale ancestrale des suiveurs des nuages. Cette richesse est aussi singulière par la parfaite connaissance des formations botaniques sahariennes. Publié le : 29 Mai 2012 – SOURCE WEB Par Farida Moha, LE MATIN