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Tourisme: La COP22 sauve la mise à Marrakech

Tourisme: La COP22 sauve la mise à Marrakech

Mais zéro visibilité pour les prochains mois

La COP22, le festival du film... ont permis de remonter la pente

La dégringolade des taux d’occupation reste toujours alarmante

Au meilleur des cas, ce TMO se situerait  autour de 48% à la fin de l’année, très loin des objectifs de 65% qui permettrait à l’industrie hôtelière de s’en sortir  (Ph. L'Economiste)

COP22, festival du film, salon Pure Life, le Grand prix, Marrakech du Rire… L’agenda événementiel de Marrakech aura permis d’atténuer les revers de la crise du tourisme. Si certains marchés ont connu des baisses significatives, d’autres ont pu se distinguer. En effet, la France, premier marché émetteur (60% des arrivées) est toujours en recul, alors que les marchés allemand et britannique continuent leur progression.  De belles avancées ont aussi été réalisées sur le marché chinois depuis la décision de suppression du visa. En revanche, le mois de décembre reste très calme et la visibilité pour 2017 est quasi inexistante.   Bien évidemment, c’est la COP22 avec ses 40.000 participants qui a permis de remonter la pente. Marrakech a réalisé ses meilleurs scores en termes d’arrivées, de nuitées et de taux moyen d’occupation en novembre dernier et une augmentation estimée respectivement à 15%, 35 et 58%.  Ce rebondissement de novembre amortit  donc la chute du taux moyen d’occupation (TMO).  En cumulé et au meilleur des cas, ce TMO se situerait  autour de 48% à la fin de l’année, très loin des objectifs de 65% qui permettrait à l’industrie hôtelière de s’en sortir. Depuis deux ou trois ans, ce taux connaît une dégringolade et ce, en dépit des efforts consentis par les hôteliers au niveau des prix. Le taux d’occupation demeure le paramètre le plus décisif pour mesurer l’efficacité de toute destination et qui se répercute directement sur le chiffre d’affaires. «La baisse de ce taux pour une industrie capitalistique, dont les charges fixes accaparent 75% du CA, est plutôt alarmante», estime un hôtelier de la place.  Les trésoreries sont plus que tendues, confirme de son côté Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH). La capacité grandissante de la ville y est pour quelque chose. Marrakech continue d’attirer les investissements chaque année, quelque 1.000 nouveaux lits s’ajoutent à la capacité actuelle qui dépasse les 80.000 lits. L’effet ciseaux entre l’offre de la capacité augmente plus vite, alors que les nuitées sont  en panne de croissance, impactant fortement le business du segment hôtelier.  En gardant le même nombre de touristes, il est clair que les écarts se creuseront. Comme il est évident aussi que Marrakech a besoin d’un plan de marketing plus agressif.  D’abord de la promotion tous azimuts sur les marchés traditionnels, dont notamment la France. En recul depuis 2 ans déjà, ce marché touristique ne s’est jamais aussi mal porté. La destination Maroc y compris ses villes phares, Marrakech et Agadir, ont perdu du terrain. A l’origine de cette débâcle, de nombreuses raisons. Elles sont d’abord conjoncturelles avec la montée de l’insécurité dans la région qui pénalise l’activité touristique et reporte sine die les décisions et budgets voyages. Elles sont aussi structurelles en l’absence d’une promotion agressive. Ici, les professionnels entendent une plus grande présence dans les médias audiovisuels.  Or, les moyens affectés à l’ONMT ne le permettent pas. On craint même une réduction de ce budget. Il ne faudra pas s’attendre à des miracles pour 2017, indiquent les professionnels. Les agendas électoraux en France et en Allemagne risquent d’affecter une nouvelle fois le tourisme à Marrakech. Le marché anglais sera aussi sous pression du fait du Brexit et les contrats vont certainement être revus à la baisse.

Centre d’expositions

Le véritable gain de la COP22 reste cette capacité qu’a démontrée Marrakech dans l’organisation d’un méga événement de cette envergure. Elle a aussi démontré la nécessité pour une ville touristique de disposer d’une infrastructure comme  celle montée à Bab Ighli pour la conférence climatique. «Cela pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour Marrakech et transformer la basse saison en haute saison et retrouver les niveaux de croissance habituels», insistent les professionnels. Une infrastructure que les opérateurs locaux ne cessent de réclamer pour développer davantage la niche de l’événementiel. L’idée est d’aménager un  espace de 8 hectares qui comprendra aussi bien le premier parc d’expositions que des salles de conférences.

Le 21 Décembre 2016
SOURCE WEB Par L’économiste

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