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Remise en question du All Inclusive à Agadir

Remise en question du All Inclusive à Agadir

Publié le 07/05/2012 C’est une première bien particulière dans le secteur de l’hôtellerie à la destination balnéaire Agadir. «Odyssée Park» est le premier établissement à ne plus vendre le All Inclusive (le Tout Compris). C’est vraiment une première puisque c’est le contraire qui est «la règle» ces dernières années. De ce fait, l’établissement remet en question la fameuse formule qui permet au client de manger et boire à volonté de 6h du matin à minuit. Les TO avaient contraint les hôteliers à se mettre en All Inclusive, devant leur permettre un certain remplissage et par là une certaine rentabilité. Or avec le temps, seuls les établissements qui sont gérés par des TO arrivent à sortir du lot avec un bon remplissage. Les autres pataugent, baissent les prix et par là les prestations sans vraiment tirer profit de la formule. Rappelons que le All Inclusive, a été adopté par les TO aux Iles Caraïbes et autres îles isolées de toute agglomération urbaine. Agadir est une destination urbaine se trouvant en plein centre ville, qui ne devrait en aucun cas «accepter» d’être commercialisé et envahi par le Tout Compris. Malheureusement, la destination y est en plein dedans. Sur les 50% de la capacité commercialisée de la destination, pratiquement plus de 80% l’est en All Inclusive. Les 50% de la capacité restante ne sont pas commercialisables du fait de la vétusté et de la situation des établissements en 3ème et 4ème zone loin de la plage. On a vu des établissements hôteliers, non conçus pour le All Inclusive, se transformer pour «satisfaire» la volonté des TO qui prétendent défendre le désir des clients, engendrant des produits hôteliers bâtards. L’hôtel Odyssée Park (un Best Western), depuis ces derniers mois, vient prouver le contraire, en se débarrassant de cette formule trop contraignante. En effet, les mêmes clients qui y séjournaient en All Inclusive, ne se sont pas plaints que la formule ne soit plus adoptée par l’établissement. Au contraire, la demande ne fait qu’augmenter, les prévisions plus prometteuses encore. Les observateurs avertis, y compris des hôteliers chevronnés, s’accordent à dire que la formule All Inclusive, présente plus de conséquences négatives que positives. Cela commence d’abord par la casse du matériel sollicité toute la journée. Le personnel, du fait qu’il ne touche plus de pourboire, fait un service minimum, sans grand plaisir. Au niveau des excursions, la baisse chez les voyagistes est de plus de 60 à 70% dans la mesure où les clients ne quittent plus l’hôtel, puisqu’ils ont tout payé à l’avance, alors ils en profitent au maximum. La conséquence sur le commerce en ville est néfaste dans la mesure où les touristes sont présents dans les établissements mais volontairement séquestrés, ne mettant pratiquement les pieds dehors que rarement pour ne pas dire exceptionnellement. Bref, le tourisme est ainsi relégué à une chambre, des restaurants, la piscine, et la plage. De l’anti tourisme pur et dur loin de tout contact avec une autre culture, un autre patrimoine, une autre civilisation. En optant pour la suppression du All Inclusive et son remplacement par les formules hôtelières normales: demi pension, chambre et petit déjeuner, Odyssée Park vient de lancer un vrai pavé dans la marre en hôtellerie à Agadir. Mohamed Daïfi, directeur de l’établissement, en est conscient et à la fois satisfait pour les bons résultats acquis à quelques mois de la transformation. Il a osé le faire, il a gagné le pari et pour cela mérite bien des félicitations car il a démontré que cela est faisable mais aussi rentable. Les responsables du tourisme doivent en tirer la leçon car le All Inclusive ne cadre nullement avec une destination balnéaire urbaine comme Agadir. Le cas de Marrakech, première destination culturelle africaine, qui a adopté aussi ces dernières années la formule Tout Compris, frise le scandale marketing. Il est grand temps de revoir tout cela pour redonner au tourisme, à l’hôtellerie et aux voyages leurs lettres de noblesse, loin de tout séquestration volontaire dans des établissements hôteliers isolés dans le temps et dans l’espace. Le tourisme, n’est-il pas d’abord le contact avec l’autre ? SOURCE WEB Par L’Opinion.ma / Fmdt