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Au Maroc, juifs et musulmans célèbrent plusieurs fêtes sacrées en même temps

Au Maroc, juifs et musulmans célèbrent plusieurs fêtes sacrées en même temps

Pétards en fumée dans les rues, rayons spécial jouets dans les grandes surfaces, fruits secs à gogo dans les marchés... Au Maroc, l'ambiance était à la fête ces derniers jours, surtout du côté des enfants, pour la célébration d'Achoura, le dixième jour du calendrier musulman, tombé cette année le mercredi 12 octobre.

A Casablanca, le quartier Verdun connaît en ce moment un mouvement inhabituel. La raison? Les quelques dizaines de familles juives qui y habitent encore ont également entamé il y a quelques jours une période de célébrations importantes, avec Yom Kipour et Soukkot, entre autres.

Les musulmans ne sont, en effet, pas les seuls pour qui cette période de l'année est particulièrement sacrée. Cela a commencé il y a une dizaine de jours avec l'avènement de la nouvelle année hégire, qui est tombé cette année en même temps que le début de l'année juive.

1er Moharram et Rosh Hashana

Lundi 3 octobre, les Marocains fêtaient le 1er Moharram, qui marque pour les musulmans le début de la nouvelle année hégire 1438, mais aussi le début d'un des mois les plus sacrés de l'islam. Le premier jour commémore le voyage qu'a fait le prophète Mohamed de la Mecque à Médine, pour fuir les Quraychites.

Le même jour, la communauté juive marocaine, estimée aujourd'hui à moins de 3.000 personnes, célébrait Rosh Hashana, littéralement "tête de l'année".

Cette fête a lieu le premier et deuxième jour du mois Tishri et marque aussi pour les juifs le début de la nouvelle année dans le calendrier hébreu. Elle représente le début de dix jours de pénitence durant laquelle les juifs doivent repenser aux mauvaises actions qu'ils ont commises durant l'année écoulée et attendre le grand pardon de Dieu accordé aux repentis.

Le Grand pardon

Une fois les dix jours passés, c'est Yom Kipour qui est célébré. Appelée également le Jour du Grand pardon, cette fête est considérée comme la plus sainte de l’année juive. Elle est célébrée le 9 Tchiri, quelques minutes avant le coucher du soleil, jusqu'après la tombée de la nuit le 10 du même mois.

"Elle tire son origine de la faute du Veau d'Or qui fait référence à l'histoire de Moché (Moïse), passant deux séjours de quarante jours au Mont Sinaï pour plaider le pardon du peuple juif auprès de Dieu. Cette célébration d'une durée de 25 heures est, de fait, consacrée à l'expiation (kippour), à la demande du pardon auprès de Dieu pour les péchés commis à son encontre. (...) C'est l'occasion d'une réconciliation entre les hommes mais aussi entre les fidèles et leur créateur", rappelle un article du Figaro.

Cette célébration inclut également le respect d'un jeûne avec l'abstention de nourriture et de boisson, de relations sexuelles ainsi que l'interdiction de porter des chaussures de cuir, d'utiliser des produits cosmétiques et de se laver le corps, à l'exception des yeux et des mains.

Achoura, journée de fête au Maroc

Chez les musulmans, cette journée était synonyme d'Achoura, le dixième jour de Moharram. Au Maroc, comme dans plusieurs autres pays musulmans sunnites, cette fête a commencé le soir du mardi 11 octobre pour se terminer le lendemain. C'était surtout l'occasion pour les enfants de faire la fête autour de "Chouâlats" (des feux de camps improvisés dans la rue) et de faire exploser des pétards.

La tradition veut aussi qu'un dîner soit préparé la veille de Achoura pour être partagé en famille. Pendant cette période, fruits secs et friandises sont sur toutes les tables.

En journée, les enfants s'amusent avec des pistolets à eau avec lesquels ils aspergent les passants. Ils se voient aussi offrir de nouveaux jouets, surtout des taârijas et bendirs (petits tambours traditionnels).

Deuil chez les chiites

Chez les chiites, cette journée est plutôt consacrée à la commémoration du martyre du petit-fils du prophète Mohammed, Houssein, et de ses partisans par le califat omeyyade. En Irak par exemple, des centaines de milliers de pèlerins se rassemblent chaque année dans la ville sainte de Kerbala pour célébrer, par des actes d'autoflagellation, cette journée.

Si pour les musulmans, les célébrations sacrées s'arrêtent là pour le mois d'octobre, c'est loin d'être le cas chez les juifs.

A partir du 16 octobre prochain et jusqu'au 23, la communauté juive du Maroc a rendez-vous avec Soukkot, appelée également la fête des Cabanes.

Durant cette fête, les fidèles doivent construire une Soukka: une cabane dont le toit est réalisé avec de produits issus du sol.

Ils y habitent, mangent dedans et y reçoivent même leurs amis. Un hommage aux tentes construites par leurs ancêtres pendant l'Exode. Cette fête est directement suivie de Chemini Atseret, célébrée le huitième jour à compter du début de la fête de Soukkot. Et à l'instar des fêtes qui la précédent, aucun travail n'est permis pendant cette journée.

Le 14 Octobre 2016
SOURCE WEB Par Huff Post Maghreb

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