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Tourisme à Agadir : L’éternel problème de l’animation

Tourisme à Agadir : L’éternel problème de l’animation

Agadir s’est emparée de son titre de première station balnéaire marocaine depuis les années soixante avec l’ouverture du Club Med. Depuis, la ville s’est enrichie de plusieurs unités hôtelières qui ont augmenté sa capacité litière.

Le tourisme allait tellement bien que le taux de remplissage a dépassé souvent les 60%. Les spots publicitaires de l’époque vantaient, à juste raison, l’ensoleillement 300 jours par an. Sauf que le soleil, à lui seul, ne suffisait nullement pour attirer les touristes.

L’animation qui est une composante essentielle dans le tourisme manquait terriblement si on excluait ce que faisait le Club Med pour ses clients. Il a fallu attendre l’arrivée d’un grand stratège de l’économie et en particulier du tourisme et l’ouverture des dunes d’or avec 480 chambres en 1977 pour que les choses commencent à se décanter. Alami, puisque c’est de lui qu’il s’agit s’est attelé à créer un conseil du tourisme pour élaborer une stratégie de communication et d’animation de la ville. L’homme était un visionnaire puisque c’est à lui que revient l’initiative de créer le tournoi ATP annuel de tennis d’Agadir. La capitale du sud avait alors connu une belle animation et un développement palpable du tourisme.

Mais après son départ d’Agadir, tout s’est écroulé. L’ATP d’Agadir a disparu du circuit international du tennis et avec, l’animation a cédé la place à la morosité. Au fil des années les prédateurs, les bras cassés et les faux professionnels ont mis main basse sur la ville. Actuellement la capacité d’Agadir est de 28000 lits sauf que les touristes ne viennent pas pour dormir après avoir baigné sous le soleil et sous l’eau. L’ennui est total à Agadir car à part les boites de nuit où les décibels crèvent les tampons, il n’y a pas où se distraire. Certes les aléas sont connus que ce soit au niveau de l’infrastructure, de l’environnement ou d’une promotion adéquate. Mais il est vraiment aberrant que depuis des décennies tout le monde mette la main sur la plaie de l’animation sans jamais lui trouver le remède. C’est vraiment un cas spécifique pour Agadir où à chaque réunion du CRT, le même problème revient sur la table sans lui trouver une solution. Les autorités locales, les élus, les professionnels, les ministres de tutelle, les professionnels et autres ne cessent depuis des années de nous rabâcher les oreilles par le problème numero un d’Agadir : l’animation. Mais tout ce petit monde s’accroche à l’inanité et reste éternellement inanimé dans l’esprit et dans l’action. Ils ont tous préféré l’inaction jusqu'à nuire d’une manière gravissime à la réputation d’une station balnéaire. Et pour boucler la boucle, deux intervenants de taille dans la ville ignorent leurs responsabilités dans l’animation de la ville.

Il s’agit des élus et des professionnels du tourisme qui se chamaillent à déterminer qui doit s’occuper de l’animation dans la ville. Mais bon sang, vous êtes tous les deux responsables !!! Les élus comme les professionnels ont beaucoup d’intérêt à ce que leur ville ne soit pas un dortoir. La commune comme les professionnels profitent de la manne de tourisme soit comme recettes directes, soit comme impôts. Et puis franchement les élus doivent sortir de carcan des prérogatives pour penser aux intérêts de la ville et donc de ses habitants.

Ceux-là mêmes qui les ont placés dans ces postes pour gérer d’une manière rentable cette entreprise qui s’appelle la ville. Et au lieu de jeter la responsabilité sur les professionnels, ils doivent s’atteler à construire les structures et les infrastructures à même de servir de lieux d’animation. Car l’animation n’est pas seulement le festival de Timitar mais un touriste a besoin d’un musée, d’un zoo, d’une piscine couverte, d’un parc d’attraction, d’un théâtre et bien d’autres. Il faut aussi inventer des manifestations culturelles, sportives et autres qui s’échelonnent sur toute l’année. La station balnéaire qu’est Agadir est ouverte toute l’année avec un ensoleillement unique dans le monde, aux responsables de la ville d’inventer une animation permanente.

Depuis que ce problème dure, on a l’impression que du coté des intervenants institutionnels d’Agadir, l’inventivité a quitté tous les esprits. Dans ce cas là, il faut aller voir ailleurs comment les responsables des stations balnéaires animent leurs villes. A moins que l’on ne soit même pas incapable de copier coller, ce qui serait un malheur.

Le 02 Août 2016
SOURCE WEB Par La Vie Touristique

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