Sondages: la menace du Brexit se précise et inquiète les milieux économiques
Deux nouveaux sondages ont donné gagnant, ce 16 juin, le scénario d'un Brexit, renforçant l'inquiétude à Bruxelles et dans les milieux économiques, à une semaine du référendum sur l'avenir du Royaume-Uni au sein de l'UE.
Ils étaient très attendus et il sont arrivés comme une douche froide pour les partisans d'un maintien dans l'UE: publiés coup sur coup, les sondages Ipsos-Mori et Survation ont tous deux donné le camp du Brexit vainqueur, à 53% contre 47% pour le premier, à 52% contre 48% pour le second. Si ces deux enquêtes, réalisées par téléphone, étaient autant guettées, c'est parce qu'ils pointaient jusque-là nettement en faveur d'un maintien dans l'UE.
Il y a un mois encore, Ipsos-Mori donnait le camp du "remain" (rester) vainqueur avec le score écrasant de 57% contre 43%. "Le retournement de situation est sensationnel", a constaté le Evening Standard, qui a publié le sondage.
Le quotidien insiste toutefois sur le fait que "20% des sondés ont déclaré qu'ils pouvaient encore changer d'avis". Le sondage Survation englobe également 13% d'indécis. Mais l'inquiétude s'installe, que ce soit dans les salles de marché de la City de Londres ou les couloirs de Bruxelles, même si le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a estimé que l'Union européenne ne sera pas "en danger de mort" si le Brexit l'emporte.
"Il est très difficile pour nous aujourd'hui d'être optimistes, nous connaissons les derniers sondages", a commenté le président du Conseil européen Donald Tusk depuis Helsinki où il était en déplacement.
"Acte gratuit d'automutilation"
A Londres, la Banque d'Angleterre a rappelé qu'elle considérait le référendum comme le "plus gros risque immédiat" pour les marchés financiers britanniques et mondiaux.
Les foyers différeraient leurs dépenses de consommation et les entreprises leurs investissements, ce qui provoquerait une baisse de la demande de main d’œuvre et donc une hausse du chômage, a prévenu l'institution dans un communiqué accompagnant l'annonce d'un maintien de son taux directeur à 0,50%.
"Le taux de change de la livre continuerait de tomber, peut-être sévèrement". La trajectoire de la croissance serait "considérablement plus faible" et celle de l'inflation "particulièrement plus élevée", a ajouté la banque centrale.
La Bourse de Londres a de nouveau ouvert en baisse jeudi matin. Les positions des grandes banques britanniques étaient fragilisées et les gens se ruaient sur des valeurs refuge comme les obligations ou l'or.
"Abandonner la cause d'une réforme constructive d'une Europe, il est vrai imparfaite, serait plus que défaitiste. Ce serait un acte gratuit d'automutilation", a averti le Financial Times, le quotidien des affaires, qui s'est déclaré sans surprise jeudi en faveur d'un maintien dans l'UE.
Le gouvernement britannique continue, lui, de multiplier les mises en garde pour dissuader les électeurs d'opter pour un Brexit le 23 juin.
"Il n'y a plus de favori"
Le ministre des Finances, George Osborne, a affirmé, mercredi 15 juin, qu'une sortie pourrait déclencher la mise en place d'un "budget d'urgence" qui entraînerait hausses d'impôts et réduction des dépenses pour compenser un trou de 38 milliards d'euros.
Le chancelier de l'Echiquier devait maintenir la pression lors de son discours annuel devant la City jeudi soir.
Révoltés par les déclarations de M. Osborne, 65 députés conservateurs pro-Brexit l'ont accusé d'avoir ourdi un budget de "punition" en cas de sortie du bloc des 28, avertissant qu'ils s'y opposeraient.
Quatre poids lourds du parti conservateur, dont deux anciens ministres des Finances, ont dénoncé une "tentative ridicule et désespérée d'effrayer" les gens.
Norman Lamont, Nigel Lawson, Iain Duncan Smith et Michael Howard ont également accusé le Trésor britannique et la Banque d'Angleterre d’êtres "malhonnêtes" et de "colporter des prévisions faussées".
"Très inquiétant que la campagne du +leave+ critique la Banque d'Angleterre, qui est indépendante. Nous devrions écouter les experts lorsqu'ils nous alertent sur les risques qui pèsent pour notre économie si nous quittons l'Union européenne", a aussitôt répliqué David Cameron sur Twitter.
Mais les sondeurs estiment de plus en plus que les incessantes mises en garde n'ont pas l'effet escompté. "J'ai l'impression que ça ne marche tout simplement pas", a souligné Damian Lyons Love, le directeur général de Survation.
"Jusqu'à ce matin, je considérais le camp du +remain+ comme favori du référendum. Je pense désormais qu'il n'y a plus de favori", a déclaré John Curtice, expert en sondages, à la BBC.
Le 17 Juin 2016
SOURCE WEB Par Médias 24
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samedi 18 juin 2016
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