Des étudiants de la gauche radicale rasent les cheveux d'une employée de l'université de Meknès. Premières réactions

Ce qui s'est passé à Meknès va au-delà du simple fait divers et met à nu des pratiques inquiétantes dans les universités marocaines. La victime a été lynchée, son crâne et ses sourcils rasés par un groupe d'étudiants appartenant à la faction de la gauche radicale.
Elle s'appelle Chaimae. Elle travaille à la cantine de l'université Moulay Ismail de Meknès. Mardi dernier, elle a été victime d'une condamnation publique par une faction d'étudiants d'extrême gauche appelée "al barnamaj al marhali", qui l'ont accusée de délation pour le compte d'un autre groupe d'étudiants.
Dans une interview accordée à nos confrères d’alyaoum24, la jeune victime raconte sa version des faits: "j'étais à l'extérieur quand les étudiants sont sortis, munis d'armes blanches. Ils m'ont traînée de force, en me tirant par les cheveux, dans la cours de la faculté. Les étudiants et les camarades se sont ensuite rassemblés autour de moi. C'est à ce moment là que ma condamnation a commencé."
La suite du récit fait froid dans le dos: "L'un d'eux a jugé qu'il fallait m'amputer d'une main et un autre a proposé de me raser les cheveux et les sourcils. Les camarades filles sont ensuite arrivées, et ensemble ils ont opté pour le deuxième jugement." Selon les dires de la victime, deux personnes répondant aux noms de Zakia et Zouheir ont été chargés d'appliquer le châtiment. D'après le même témoignage, ces personnes lui ont bandé les yeux et l’ont rouée de coups. Les accusés s’en seraient même pris à sa sœur.
Un communiqué de la direction générale de la sûreté nationale, diffusé le 19 mai, indique que deux personnes ont été arrêtées, le même jour, au quartier Marjane 2 situé à proximité de la cité universitaire de Meknès. Elles étaient en possession d'armes blanches. Les mis en cause seraient directement liés à l'agression de la jeune Chaimae, annonce le communiqué. On ignore pour l'heure s'il s'agit des mêmes personnes identifiées par la victime.
D'après une source proche des mouvements estudiantins, ce fait divers est loin d'être un cas isolé. Les condamnations selon les coutumes des factions, en dehors du cadre légal, sont assez courantes. Leur degré de gravité diffère en fonction de la nature de l'acte sanctionné.
En tout état de cause, ce qui s'est passé mardi à Meknès interroge sur la capacité de l'Etat à assurer la sécurité des étudiants, des enseignants et du personnel dans les universités marocaines. A ce propos, le groupe parlementaire de l'USFP a adressé une correspondance au président de la Chambre des représentants, lui demandant de programmer cette question lors de la prochaine séance des questions orales au Parlement.
Dans un communiqué publié ce vendredi 20 mai, le PAM rappelle qu'il a " alerté plus d'une fois sur la gravité de la situation dans certaines universités marocaines", indiquant qu'il n'a "cessé de prévenir que la violence verbale débouche inévitablement sur la violence physique." Le parti appelle à ouvrir une enquête sur l'affaire en question, mais aussi sur "d'autres faits" similaires, "ainsi qu'à la prise des mesures à l'encontre des personnes impliquées, et ce conformément à la réglementation en vigueur."
D'un autre côté, un communiqué de l'association Bayt Al Hikma, diffusé ce jeudi 19 mai, dénonce vigoureusement cette agression et appelle à l'instauration de règles saines de débat en milieu universitaire, loin de la violence.
Ce qui s'est passé à Meknès n'est pas sans rappeler le fléau des violences en milieu universitaire. On se souvient de la disparition, en janvier 2016, de deux jeunes étudiants après l'affrontement de deux groupes (amazighs et sahraouis) dans les villes de Marrakech et Agadir.
Est-il nécessaire de rappeler que l'université est un espace où le savoir et les lumières sont censés triompher sur la violence et l'obscurantisme? En de pareilles circonstances, il convient d'emprunter cette phrase du poète québécois Gilles Vigneault: "La violence, c'est un manque de vocabulaire."
Mise à jour:
Dans un nouveau communiqué publié ce vendredi 20 mai, la DGSN indique avoir arrêté quatre autres étudiants universitaires, soupçonnés d’avoir participé directement à l'agression.
Parmi les personnes interpellées figure une étudiante de 24 ans qui faisait l’objet avec un autre étudiant, d’un avis de recherche pour menace, lancé par la police judiciaire à Meknès.
Les quatre étudiants, ainsi que les deux autres arrêtés jeudi matin, ont été placés en garde à vue à la disposition de l’enquête menée sous la supervision du parquet général, conclut le communiqué.
Le 22 Mai 2016
SOURCE WEB Par Médias 24
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