La réserve des barrages se dégrade
Le taux de remplissage à 60%, y compris l’envasement
Situation tendue dans le Haouz, Souss-Massa et le Sud
Urgence de rationaliser l’utilisation de la ressource
Sur les deux derniers mois, la réserve des barrages s’est déjà inscrite en baisse tendancielle. Par rapport à fin janvier 2015, cette réserve a perdu 2 milliards de m3. Et face au retard des pluies, les prélèvements pour les besoins d’irrigation vont encore s’accentuer
Baisse inquiétante des réserves hydriques. Au 27 janvier, le taux moyen de remplissage de l’ensemble des barrages s’est établi à 60% contre 74% à la même période de 2015. En une année, la réserve globale en eau, estimée par le ministère délégué en charge de l’Eau, a perdu 2 milliards de mètres cubes, passant de 11,5 à 9,5 milliards de m3. Ceci, sans compter le niveau d’envasement des barrages qui, selon différentes évaluations, dépasse le quart de la capacité nominale. Et la situation est promise à la dégradation. Mais elle ne semble pas inquiéter outre mesure. Jusqu’à présent aucune action de sensibilisation quant à l’économie de la ressource n’a été lancée. Or, le risque de sa raréfaction se précise au jour le jour.
L’explication tient, bien évidemment, au déficit pluviométrique de cette année. Le cumul des précipitations ayant atteint 70 mm, en retrait de près de moitié par rapport à une année normale. Du coup, des ouvrages de barrages à usage agricole ont été relativement affectés selon les régions. Ceux au sud d’Oum Errabii ayant subi le plus l’impact du déficit pluviométrique et partant la baisse du disponible en ressource hydrique. C’est ainsi que le taux de remplissage du barrage Abdelmoumen, qui irrigue le Souss-Massa, est à moins de 40% contre 64,7% en janvier 2015. Le grand barrage Al Wahda dont la réserve nominale est de l’ordre de 3,7 milliards de m3 a vu sa retenue baisser à 44%.
En revanche, Bin El Ouidane maintient son taux de remplissage au même niveau que l’année dernière. Ces deux barrages font l’objet de pression soutenue, en raison des cultures arboricoles, maraîchères et industrielles qui sont pratiquées dans leurs périmètres respectifs. Le premier, situé dans la région du Gharb, est sollicité pour irriguer les fruits, légumes et canne à sucre. Mais doit répondre également aux besoins des populations des agglomérations urbaines et de l’industrie. C’est le cas aussi de Bin El Ouidane qui domine la plaine de Béni Mellal mais dont les eaux sont également utilisées pour subvenir aux besoins de la zone des Doukkala. Dans ces zones l’irrigation concerne la betterave à sucre, les cultures fourragères, les céréales et les agrumes. Parmi les grands ouvrages, seul Al Massira affiche un taux de remplissage de près de 70%. Ce barrage alimente, pour la majeure partie, les villes de Casablanca, de Rabat et de Mohammedia en eau potable.
Gros potentiel, petite mobilisation
Le Maroc a certes réalisé d’importants efforts en termes de construction de barrages mais beaucoup reste à faire en ce qui concerne l’usage rationnel de la ressource. Le contexte hydrologique reste influencé par une variabilité très marquée et mal répartie des précipitations. En moyenne, le pays reçoit 140 milliards de m3. Volume qui varie entre 50 et 250 milliards de m3, selon une étude du ministère en charge de l’Eau. Or seulement, 17 à 18 milliards sont stockés. C’est dire le gap entre les précipitations et les capacités de stockage. De plus, le pays subit, depuis quelques années, de plein fouet le changement climatique avec ses manifestations extrêmes: sécheresse et inondation.
Sur les trente dernières années, l’effet de ces changements sur le régime des précipitations a fait perdre au pays 20% des eaux recueillies par les barrages. Sur l’ensemble des ressources en eau disponibles, résultant de la pluie, 13,1 milliards de m3 sont mobilisables dans des conditions techniques et économiques acceptables. Le potentiel en eaux souterraines renouvelables s’élève à un peu plus de 3,8 milliards de m3 répartis sur 80 nappes dont 48 sont superficielles. Malgré cette fragilité, le gaspillage de la ressource reste une dominante aussi bien chez les individus qu’au niveau de la politique de gestion de l’eau. Des cultures trop exigeantes en eau sont toujours encouragées à coups de subventions et une tarification pas du tout dissuasive.
Le 28 Janvier 2016
SOURCE WEB Par L’ économiste
Les tags en relation
Les articles en relation
SIAM 2019 : C’est parti !
Le rideau se lève sur la 14eme édition du Salon international de l’agriculture, qu’abrite, du 16 au 21 avril 2019, la capitale ismaélite. Le SIAM a été...
Agriculture: Les engrais pour rattraper les retards africains
Notamment pour la région subsaharienne Les producteurs mondiaux réunis à Marrakech pour la 85e conférence de l’IFA 75 pays et plus de 1.400 particip...
Des agriculteurs ont créé un carburant non polluant à base de fumier
Dix agriculteurs vendéens se sont associés pour valoriser les effluents de leurs élevages en biométhane. Résultat, ils ont ouvert la première station-serv...
Bonne orientation de l’activité économique nationale Un dynamisme conforté par les baromètres
L’activité économique nationale affiche une conjoncture globalement favorable, a relevé la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) sou...
Campagne oléicole 2018-2019 : 1,1 million de DH pour le suivi des performances
Le département de l’Agriculture compte assurer un suivi de la campagne oléicole 2018-2019. Celui-ci portera sur les volumes d’olive transformés et la qua...
Concours: Le SIAM récompense les meilleurs produits
Véritable outil de renforcement de la visibilité et la notoriété des produits du terroir, ce concours vient témoigner de la richesse et du savoir-faire loc...
Campagne céréalière 2018-2019 : les mesures du gouvernement
Le prix de référence cible du blé rendu moulin a été fixé à 280 dh/quintal (ql) pour une qualité standard, selon une décision conjointe visant la mise ...
Les partenariats public-privé, un outil de promotion de l’agriculture et des TIC en Afrique
Casablanca accueillera la deuxième édition du Forum PPP Afrique prévue les 12 et 13 novembre 2018 Créer un environnement propice aux échanges et un cadr...
#MAROC_AMO_AGRICULTEURS: Après les commerçants, le chantier de l'AMO des agriculteurs démarre
Après avoir trouvé des accords avec les commerçants, les médecins et les architectes, le gouvernement entame les concertations avec les acteurs du secteur a...
#MAROC_ESSAOUIRA_FESTIVAL_GASTRONOMIE: Gastronomie 2021? : Essaouira à l’honneur le temps d’un
Célébrer le patrimoine culinaire Marocains qu’il soit amateur ou professionnel, promouvoir la gastronomie en tant qu’outil de développement économiqu...
Nouvelles technologies : les agriculteurs marocains sont à la traîne
Les agriculteurs marocains sont à la traîne sur les nouvelles technologies, qui sont pourtant essentielles pour l’amélioration de la productivité. L‘...
Le Souverain procède à la commune Tamesloht à la mise en service d’un bassin de décantation de
Sa Majesté le Roi lance dans la commune Saâda à Marrakech la mise en service d'un système d’irrigation goutte-à-goutte sur 500 ha au niveau du secteu...