Safran de Taliouine : Plus qu’une épice
Le Maroc est connu pour sa richesse en produits du terroir dont chaque région possède sa part spécifique en genre, diversité, et qualité. Le Souss-Massa ne déroge pas à ce constat. Il est réputé pour ses nombreux produits locaux, dont le safran, l’une des épices les plus convoitées et les plus chères au monde, qui vaut aujourd’hui de l’or. Le Royaume en est aujourd’hui le quatrième producteur mondial derrière l’Iran, l’Inde et la Grèce.
Cultivé depuis des siècles dans les zones montagneuses de la région de Taliouine-Taznakht, le safran est la principale source de revenus pour les ménages de cette zone. C’est une activité pourvoyeuse d’emplois, notamment pour les femmes, et représente une voie prometteuse pour la réduction de la pauvreté et des inégalités des revenus dans cette région.
Connu pour sa saveur exceptionnelle, mais aussi pour sa couleur et ses qualités médicinales, le safran est très utilisé dans les produits de soin et beauté. Il contient la vitamine B12 qui agit efficacement sur la peau et permet de la nettoyer.
Le safran figure parmi les produits retenus dans le cadre de cette nouvelle stratégie de développement des produits du terroir, étant donné qu’il constitue un pilier économique important pour les populations des zones montagneuses de la région de Taliouine-Taznakht. En effet, depuis 2007, des efforts importants ont été déployés par le ministère de l’agriculture, le Conseil régional Souss-Massa, les associations et coopératives locales et plusieurs partenaires internationaux en vue d’organiser la filière et valoriser le safran.
A Taliouine seulement et d’après les chiffres du ministère de l’agriculture, plus de 1.600 hectares sont consacrés à cette agriculture, alors que la production annuelle dépasse les 7,5 tonnes. Le Plan Maroc Vert a déjà consacré une enveloppe de 140 millions DH en guise d’appui à cette filière. L’objectif est d’améliorer la production pour passer de 2 à 6,5 kg l’hectare.
Cette fleur représente plusieurs spécificités : elle ne sort de terre qu’une fois par an au mois de novembre, et elle n’accepte d’être cueillie qu’à la main, c’est dire le travail pénible qu’elle nécessite. Ainsi, pour récolter un seul kilo de safran il faut se baisser 150 mille fois. L’opération dure un mois, puis il faut attendre l’année suivante.
«Avant les premiers rayons du soleil les femmes récoltent l’or rouge, qui n’est pas seulement un simple métier dans la région du Taliouine mais aussi une passion, qui se perpétue d’une génération à une autre. Puis c’est le tri des différentes parties de la fleur mauve, pour y extraire le trésor. Cette cueillette manuelle et quotidienne dure de 3 à 5 heures, et permet à la femme notamment d’avoir un revenu, et de gagner sa vie dignement, surtout que cette fleur est le pilier économique de cette région à économie fragile», confie Lahcen Ait Chebli, jeune acteur associatif basé à Taliouine.
D’après lui, certes, l’or rouge n’enrichit personne, mais il est comme un cadeau du ciel, qui donne aux villageois l’occasion de doubler leur revenu de l’année. Dans ce sens, chaque famille possède sa petite parcelle de safran. Tout le monde participe dans l’entretien, même les plus jeunes.
Le safran est généralement cultivé sur de petites parcelles situées sur des terrasses construites dans le sens des courbes de niveau des montagnes afin de lutter contre les pertes en eau et en sol. Cette pratique de terrasses assure la durabilité des systèmes de production dans les zones de montagne de cette région.
Par le passé, il se vendait d’une manière traditionnelle sur le marché sans connaître l’origine réelle de l’épice. Aujourd’hui plusieurs coopératives ont vu le jour et qui commercialisent mieux le produit à l’échelle locale, nationale et internationale.
Et pour valoriser ce produit du terroir, ce dernier est doté aujourd’hui d’une Indication géographique protégée et ce pour assurer sa traçabilité et permettre de maîtriser la qualité de ce produit du terroir reconnu au niveau mondial.
La commercialisation du safran au niveau de Taliouine passe par plusieurs étapes dont ; le circuit traditionnel informel dans les souks et douars, et qui est considéré comme le plus ancien avec la moindre valeur ajoutée.
Le circuit traditionnel formel avec l’apparition de sociétés de commerce de safran, qui fixent le prix d’achat pour ses courtiers dispersés dans les douars. Enfin le circuit des coopératives, qui ont la possibilité d’accéder au financement public, et qui sont devenues aujourd’hui de véritables entreprises créatrices de richesse au profit de ses adhérents au niveau de la région, et une barrière contre la pauvreté.
Et pour donner une notoriété internationale à ce produit, la province de Taliouine abrite annuellement le Festival international du safran, durant lequel les habitants de cette région et des zones avoisinantes des provinces de Taroudant et d’Ouarzazate viennent pour vendre leur produit et tisser de nouveaux partenariats.
Il se veut principalement une plate-forme d’échange entre les différents opérateurs de la filière.
Le 8 avril 2018
Source Web : Aujourd'hui le Maroc
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lundi 9 avril 2018
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