PLAN MAROC VERT Maroc
La stratégie du Plan Maroc Vert concerne un secteur qui contribue à hauteur de 19% au PIB national, dont 15% dans l'agriculture et 4% en agro-industrie. Ce secteur emploie plus de 4 millions de ruraux et crée environ 100 mille postes d'emploi dans le domaine de l'agro-alimentaire. Ce secteur joue un rôle déterminant dans les équilibres macro-économiques du pays. Il supporte une charge sociale importante, étant donné que les revenus de 80% des 14 millions de ruraux dépendent de l'agriculture. Aussi, il est à rappeler la lourde responsabilité qui incombe à ce secteur quant à la sécurité alimentaire de 30 millions de consommateurs. Ce qui démontre le rôle crucial que joue l'agriculture dans la stabilité économique et sociale de notre pays. L'agriculture nationale se heurte à plusieurs contraintes dont les plus importantes sont : Faible investissement L’investissement dans le secteur agricole se caractérise par : - Une faible utilisation des facteurs de production. Exemple, l’utilisation des engrais à l’hectare au Maroc représente quatre fois moins qu’en France, la mécanisation au Maroc est onze fois moins qu’en Espagne. - Une faible participation du système bancaire au financement des projets agricoles avec seulement 18% d'agriculteurs qui accèdent aux crédits bancaires. - Une Faible subvention du secteur agricole: les subventions accordées à l’agriculture marocaine sont de l’ordre de 8% par rapport au revenu agricole contre 30 à 70% dans d’autres pays. - Une faiblesse du tissu de l'agro-industrie qui ne représente que 24% de l'ensemble des unités industrielles nationales, et transforme à peine le tiers de la production. - le Maroc ne bénéficie que de 60% et 28% des contingents tarifaires accordés par l’Union Européenne, respectivement pour les produits frais et transformés. Faible organisation Le secteur agricole est caractérisé par un très faible niveau d'organisation et une quasi-absence de l'interprofession. Encadrement insuffisant L'agriculture nationale souffre d'une gestion traditionnelle des exploitations, avec des structures d'encadrement inadaptées. Ressources en eau limitées la sécheresse est l'un des plus importants obstacles au développement de l'agriculture nationale qui souffre de la faiblesse et de l'irrégularité de la pluviométrie. La sous-valorisation des eaux de surface et souterraines à cause d'un système d'irrigation non efficient. Foncier morcelé. Le morcellement excessif constitue une contrainte majeure au développement de notre agriculture, étant donné que 70% des exploitations agricoles ont une taille inférieure à 5 hectares. En plus de l’exiguïté de l’exploitation agricole, le foncier est caractérisé par une multiplicité de régimes juridiques constituant une entrave à l’investissement. Le foncier est caractérisé aussi par un faible taux d'immatriculation et d'enregistrement. Assolement dominé par les céréales Les céréales occupent 75% des surfaces agricoles utiles (SAU), et ne participent qu’à concurrence de 10% à 15% au chiffre d’affaires du secteur agricole et ne contribue qu’à concurrence de 5% à 10% de l’emploi du secteur agricole. Face à ces contraintes, l'agriculture marocaine dispose de plusieurs atouts dont les plus importants sont : - La situation géographique du Maroc et sa proximité immédiate du marché européen avec des moyens logistiques en nette progression. - La présence d'un marché national potentiel et dynamique mais souvent négligé, qui peut constituer un débouché important grâce à la croissance démographique et l'augmentation du niveau de vie. - Une main d'œuvre agricole qualifiée et très compétitive par rapport aux concurrents.- Des avantages comparatifs avérés pour plusieurs produits (fruits et légumes, etc.), - La présence au niveau national de plusieurs modèles d'entreprises agricoles et agro-industrielles réussis. - Prenant en compte les contraintes et les atouts précités ainsi que les expériences réussies au niveau national et international, la stratégie du Plan Maroc Vert a adopté, comme équation de succès, l'investissement et l'organisation. - Ainsi la stratégie Plan Maroc Vert a été bâtie sur sept fondements : Premier fondement : Faire de l’agriculture le principal levier de croissance sur les 10 - 15 prochaines années. - L’agriculture doit être érigée au rang de principal levier de croissance, et ce à travers : - Le renforcement de la part de l'agriculture dans le produit intérieur brut (PIB) de 70 à 100 Mds MAD, sachant que le PIB agricole actuel s'élève à 74 Mds MAD. - La création de 1,5 Millions d’emplois supplémentaires. - La Lutte contre la pauvreté et l'amélioration du revenu agricole de 2 à 3 fois en faveur de 3 millions de ruraux. l’accroissement de la valeur des exportations de 8 à 44 Mds MAD pour les filières où le Maroc est compétitif (agrumes, olivier, les fruits et légumes). - Le lancement d'une nouvelle vague d'investissements estimés à 10 milliards de MAD annuellement par la mise en place de 1506 projets. Deuxième fondement : Adopter l’agrégation comme modèle d’organisation de l'agriculture Le Plan Maroc Vert a été bâti sur le principe de l'agrégation comme outil de développement du secteur agricole, sa mise en œuvre réside dans la création d’un partenariat gagnant-gagnant entre l'amont productif et l'aval commercial et/ou industriel. 1. Pourquoi l'Agrégation ? L'agrégation constitue une solution idoine pour contourner à la problématique de l'exiguïté des exploitations agricoles et pour faire face au manque d'organisation dans le secteur agricole. En effet, les petits agriculteurs qui constituent la majorité des exploitations agricoles au Maroc (70% ont moins de 2 ha) ont des faibles capacités techniques et managériales et ne possèdent pas les moyens financiers pour moderniser leur système de production. De leur côté, les agroindustriels qui ne s'impliquent que très rarement dans l'amont agricole, souffrent d'un approvisionnement irrégulier tant sur le plan quantitatif et qualitatif. 2. Qu'est ce que l'agrégation ? L'agrégation est un partenariat volontaire entre différentes parties pour la réalisation d'un objectif commun. Ce système repose sur le fait d'intégrer un certain nombre d'agriculteurs (agrégés) autour d'un acteur (agrégateur) disposant d'une forte capacité managériale, financière et technique lui permettant d'optimiser le processus de production. 3. Quels sont les avantages de l'agrégation ? a. Pour les agrégés Grâce aux techniques de production modernes apportées par l'agrégateur (encadrement rapproché et fermes de démonstration), l'agrégé est en mesure d'améliorer quantitativement et qualitativement la production, et par conséquent, sa valeur commerciale. Ce transfert est facilité par les intrants et les services apportés par l'agrégateur. L'agrégation constitue également une solution d'accès au financement pour les petits agriculteurs moyennant les avances octroyées par l'agrégateur ou à travers les banques sur la base des garanties offertes par les contrats d'agrégation. L'agrégé bénéficie également de l'opportunité que lui offre l'agrégateur en matière de reconversion vers des filières à haute valeur ajoutée. L'ensemble de ces éléments concoure à l'amélioration du revenu des agriculteurs agrégés, et à leur intégration à l'économie du marché. b. Pour l'Agrégateur De son côté, l'agrégateur bénéficie des effets bénéfiques de l'agrégation à travers : - la sécurisation de l'approvisionnement par des volumes plus importants, plus régulier et de meilleure qualité ; - le développement de ses capacités commerciales pour conquérir des marchés nationaux et internationaux plus importants ; - - l'extension de son périmètre amont face à une offre limitée du foncier au milieu rural libérant ainsi les fonds pour l'investissement productif ; - L'optimisation du coût logistique entre la production et le marché de destination évitant ainsi le recours à une multitude d'intermédiaires et une érosion excessive des marges. 4. Qu'est ce que un périmètre d'agrégation ? La zone d'intervention de l'agrégateur dont l'étendu peut varier selon le projet d'agrégation est appelée périmètre d'agrégation. Il peut s'agir d'une localité, d'une commune rurale, ou de plusieurs communes rurales. 5. Qui peut jouer le rôle d'agrégateur Plusieurs acteurs nationaux jouent déjà le rôle d'agrégateur. Il s'agit par exemple de la COSUMAR dans la filière sucrière, l'ANOC dans la filière ovine et la COPAG dans la filière laitière. Ainsi, toute entreprise agroindustrielle ou organisme stockeur peut jouer le rôle d'agrégateur. Les coopératives et les associations, de part leur statut juridique, sont des agrégateurs potentiels naturels. Des GIE peuvent être formés spécialement pour jouer le rôle d'agrégateur. Une grande exploitation agricole peut également agréger autour d'elle un nombre de petits agriculteurs pour réaliser une opération commune bénéfique à tout le groupe. 6. Autour de quoi peut-on s'agréger ? L'agrégation peut s'effectuer autour de différentes opérations ou services liés au processus de production et de valorisation d'un produit tel que : - L'acquisition ou l'utilisation groupée d'un matériel agricole ; - L'équipement en commun en systèmes d'irrigation, en système collectif d'avertissement et de lutte contre les aléas climatiques ; - La réalisation d'une prestation commune (labour, traitement phytosanitaire, irrigation, récolte…) ; - Le stockage en commun ; - La valorisation de la production ; - L'idéale, serait l'agrégation autour de l'ensemble du processus de production de l'amont à l'aval pour bénéficier de la marge de l'ensemble des chaînes de valeur. 7. Quel rôle peut jouer l'agrégateur (modèles d'agrégation) ? Selon le degré de son implication dans le processus de production et de valorisation, l'agrégateur peut jouer un rôle différent. Ainsi, d'un simple contrat commercial liant l'agrégateur et l'agrégé, ce rôle peut évoluer vers : - l'encadrement technique rapproché ; - la fourniture d'intrants et de service ; - le préfinancement de certains investissements (matériel, plantation….). 8. Quel engagement pour l'Agrégé ? En contrepartie de l'apport de l'agrégateur, l'agrégé s'engage dans un cadre contractuel, à respecter certaines dispositions telles que : - la mise en place de l'itinéraire technique préconisé par l'agrégateur ; - l'utilisation des intrants fournis par l'Agrégateur ; - la livraison des volumes de production arrêtés avec l'Agrégateur. 9. Quel est l'accompagnement de l'Etat à l'agrégation ? L'agrégation est une initiative volontaire, encouragée et accompagnée par le Ministère de l'Agriculture et notamment l'ADA et les directions régionales. Cet accompagnement consiste notamment en la préparation d'une banque d'idées de projets d'agrégation (1500 projets) couvrant l'ensemble des régions et filières agricoles. Cette banque de projets et mise à la disposition des agrégateurs potentiels. Au cas où plusieurs agrégateurs sont intéressés par le même projet, l'ADA peut lancer un appel d'offres pour le choix du meilleur agrégateur. Par la suite, l'agrégateur retenu est accompagné pour finaliser son projet. Une fois le projet est formalisé, l'agrégateur signe une convention avec l'Etat qui peut apporter son soutien consistant en : - un soutien préférentiel « package agrégation » ; - l'accès préférentiel au foncier ; - l'accès préférentiel au financement ; - l'accès privilégié aux avantages de l'interprofession. Troisième Fondement : Assurer le développement de l’agriculture marocaine dans son ensemble sans exclusion aucune Le Maroc se caractérise par deux types d'agriculture : - Une agriculture moderne, localisée au niveau des zones irriguées et du bour favorable, elle occupe 20% des superficies cultivées et se caractérise par une forte productivité grâce à l'utilisation de techniques modernes. - ne agriculture traditionnelle et vivrière, localisée au niveau du bour défavorable et les zones de montagne et oasiennes. Cette agriculture occupe 80% de la SAU - Compte tenu de cette grande diversité de l'agriculture nationale, le Plan Maroc Vert a adopté deux approches: - la première dite « Pilier I », dont les projets reposent sur les principes suivants : L’investissement est privé et vise le développement d’une agriculture moderne à haute productivité ou à forte valeur ajoutée (lait, viandes rouges et blanches et les céréales en bour favorable). - Le Projet est réalisé notamment dans des zones à fort potentiel agricole (zones bour favorable ou irriguées) - → Le projet doit être conforme aux objectifs du Plan Agricole Régional → Le projet est entrepris, soit à titre individuel ou dans le cadre d’un projet d’agrégation → Un projet d’agrégation permet le groupement des agriculteurs autour d’un agrégateur (personne physique ou morale ou toute organisation professionnelle) et dont l’objectif principal est l’optimisation du processus amont-aval d’une filière agricole. Cette agrégation est effectuée généralement autour d’une unité de valorisation → La superficie d’un projet Pilier I varie selon les régions et les filières concernées. Cela dit, la superficie minimale d’un projet d’agrégation doit être suffisamment importante pour justifier l’investissement en aval. → L’accompagnement de l’Etat pour la mise en œuvre des projets porte notamment sur le soutien aux investissements à travers le Fond de Développement Agricole (FDA), avec un soutien spécifique aux projets d’agrégation. La stratégie du Pilier I se traduit par la réalisation de 961 projets d'agrégation et vise 562 000 exploitants moyennant un investissement global de 75 milliards de MAD La deuxième dite « Pilier II » La stratégie s'est référée pour le développement de l'agriculture solidaire, aux expériences de plusieurs pays et au projet MCC financé par l'USA. L'objectif visé est l'accroissement de la production des filières végétales et animales des zones défavorisées en vue d'améliorer le revenu agricole des exploitants. Les Projets pilier II sont des projets agricoles économiquement viables reposant essentiellement sur une intervention directe de l’Etat au niveau de certaines zones marginales (zones bour défavorable, de montagne ou oasienne) et ce, en prenant en considération la sauvegarde des ressources naturelles. Pour atteindre cet objectif, la stratégie propose la mise en œuvre de 3 catégories de projet pilier II 1- Les projets de reconversion : ils visent d'induire une transformation profonde au niveau des systèmes actuels de production dominés essentiellement par la céréaliculture vers des cultures à haute valeur ajoutée, notamment l'oléiculture avec 77% des terres céréalières ciblées, Amandier (9%), Figuier, etc. L'objectif est de reconvertir 400 000 ha répartis sur 200 000 exploitations. L'organisation de ce type de projet nécessite la constitution de 30 à 40 groupements de 100 agriculteurs par groupement, et ce pour atteindre une superficie globale de 6 000 à 7 000 ha par projet. 2- Les projets d'intensification ont pour objectif d'améliorer les acquis existants sur les filières animales (exemple ANOC) et les filières végétales. Et ce, par l'encadrement des agriculteurs pour leur permettre de disposer de meilleures techniques et d'améliorer considérablement leur productivité et la valorisation de leur production. Cette catégorie concerne 400.000 ha. 3- Les projets de diversification consistent en l'appui à la promotion des produits spéciaux ou de terroirs afin de créer des revenus agricoles complémentaires avec des productions additionnelles (safran, miel, plantes médicinales, etc.). Ces 3 catégories de projets reposent sur les principes suivants : 1- Un territoire délimité par projet Le projet pilier II doit être réalisé, conformément au PAR, au niveau d’un territoire délimité en concertation avec la population concernée et répondant à la vocation agricole requise pour la filière proposée par le projet. - En terme de choix du territoire : le territoire proposé pour les projets pilier II doit répondre à des critères établis au préalable pour justifier la faisabilité technique de l’installation du projet (pluviométrie, niveau de puits, type de sol, etc.) - En termes de nombre de communes rurales (C.R.) : un projet pilier II peut concerner une ou plusieurs communes rurales. Le nombre de communes faisant partie du même projet doit être choisi de telle manière à rationaliser la mise en œuvre des composantes du projet et à optimiser notamment l’utilisation des unités de valorisation. - 2- Une filière par projet Le projet concernera une seule filière qui répond à la vocation agricole du territoire retenu par le projet. - En termes de taille de projet : la taille d’un projet (superficie) peut varier selon les régions et la filière retenue. Cette taille doit être substantielle et économiquement viable. 3- une intégration des interventions Le projet pilier II doit intégrer l’ensemble des actions à mettre en œuvre dans le territoire du projet, et ce en vue de valoriser au mieux la filière retenue (actions de PMH, de valorisation, d’appui aux associations professionnelles, etc.). L’intervention intégrée doit prendre en considération la nécessité d’assurer, par la population bénéficiaire, la pérennisation des objectifs et des acquis du projet Concernant les projets pilier II, on doit préalablement s’assurer que : - Les bénéficiaires adhèrent au projet et s’organisent pour le mettre en œuvre. - Les bénéficiaires s’organisent en coopératives ou en associations pour assurer le rôle de représentant unique des bénéficiaires lors des différentes phases de négociation et de mise en œuvre des composantes du projet. - les organisations professionnelles prendront en charge, elles-mêmes ou sous forme d’unions ou de fédérations, la gestion des unités de valorisation et les opérations de commercialisation de la production agricole. - Ce type d’organisation n’exclue pas la possibilité d’associer un agrégateur privé au projet pilier II dans un cadre contractuel avec les coopératives concernées afin de contribuer à une meilleure valorisation et commercialisation de la production issue du projet. Ces projets « pilier II » seront soutenus par le secteur financier marocain (Banques, sociétés de microcrédits), et les bailleurs de fonds internationaux dans le cadre de partenariat à long terme. Leur mise en œuvre s'appuiera sur le tissu d'opérateurs sociaux (coopératives, associations, GIE, associations professionnelles, ONG). Aussi, le Pilier II envisage la réalisation de 545 projets sociaux en faveur de 855 000 exploitants pour un investissement de 20 milliards de MAD. - Quatrième Fondement : Promotion de l'investissement privé. - Il porte sur la nécessité de promouvoir l'investissement privé, accompagné de l'aide publique. Pour les projets pilier II ,70 à 80% seront supportés par les bailleurs de fond nationaux et étrangers, le reste sera en grande partie pris en charge par le fond de développement agricole (FDA) - Pour les projets pilier I, et pour encourager les investissements privés, l'Etat accorde, dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA), des aides financières sous forme de subventions et de primes. - L'objectif est de drainer un investissement annuel de 10 milliards de MAD autour d'une offre Maroc ciblée. - Cinquième Fondement : Adopter une approche contractuelle pour réaliser le Plan Maroc Vert. - La mise en œuvre du Plan Maroc Vert nécessite la mobilisation de l'ensemble des acteurs des différents secteurs, notamment, l'administration, les élus régionaux et locaux, les professionnels et les associations. - Tous ces acteurs opéreront dans un cadre de partenariat qui détermine le champ d'action et la responsabilité de chaque intervenant. - Plusieurs types de partenariat seront conclus : - Régions / Chambres d'Agriculture / Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime - Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime / Profession ; - Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime / Agrégateurs ; - Agrégateurs / Agrégés. - Sixième fondement : Pérenniser le développement de l’agriculture marocaine. La stratégie prévoit pour la réalisation de ses objectifs, la sauvegarde des ressources naturelles afin d’assurer une agriculture durable et ce à travers les balisages suivants: - L’intégration à la dimension «Changement climatique » au niveau de la conception des projets Plan Maroc Vert - La reconversion de près de Un Million d’hectares de céréales vers les plantations fruitières qui sont de nature à protéger les espaces agricoles. - L’expérimentation des Semi-directs pour une utilisation beaucoup plus vaste. - L’appui à l’utilisation des systèmes d’irrigation à économie d’eau (de 154 000 actuellement à 692 000 ha). - L’appui au développement de l’utilisation des énergies renouvelables dans le domaine agricole (solaire, éolien et biogaz). - Septième fondement : Préparer la refonte du cadre sectoriel. - Pour réussir les deux piliers de cette stratégie, la refonte du cadre sectoriel s'avère d'une importance capitale. Cette refonte concerne les axes transverses suivants : - Le foncier La nouvelle politique foncière se caractériserait par : - La mise en gestion privée des terres publiques, collectives et habous ; - La mise en place des conditions cadres favorisant l'agrégation et le partenariat public-privé ; - La poursuite des efforts de réformes structurelles (immatriculation, enregistrement) ; - L’accélération massive de la titrisation. - L'eau La nouvelle politique de l’eau se caractériserait par : - La mobilisation de nouvelles ressources ; - La maintenance et extension des périmètres existants ; - La mise en gestion déléguée de l'eau d'irrigation ; - La tarification incitative ; - La coordination des différents intervenants ; - La généralisation des techniques d'irrigation moderne ; - L’utilisation de l'eau pour des cultures à haute valeur ajoutée. - La fiscalité - a mise en place d’une politique fiscale adaptée en tenant compte des spécificités régionales et économiques du secteur agricole à l'horizon 2013. - Le marché national - La stratégie prévoit la modernisation des circuits de distribution et l’amélioration de l’accès aux marchés de gros et aux abattoirs. - L'accompagnement et suivi/évaluation - La mise en œuvre du Plan Maroc Vert nécessite la restructuration du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime dans l’objectif d’un redéploiement des ressources de l’Etat afin de s’aligner sur la nouvelle dynamique créée par l’avènement d’acteurs privés structurés, la refocalisation sur les fonctions de régulation et le transfert accru des fonctions opérationnelles vers le privé et la création de deux nouvelles structures , l’Agence pour le Développement Agricole (ADA) et l’Office National pour la Sécurité Sanitaire des Aliments (ONSSA), capables d'attirer les hauts potentiels et de jouer le rôle de renouveau et d'impulsion.