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Le président tunisien veut relancer l’UMA

Le président tunisien veut relancer l’UMA

Moncef Marzouki attendu aujourd’hui au Maroc 2012, année du Maghreb? Pour le président tunisien, Moncef Marzouki, la redynamisation de l’Union du Maghreb Arabe est une priorité « Au beau fixe». C’est en ces termes qu’un diplomate marocain a qualifié les relations entre le Maroc et la Tunisie. La visite officielle qu’effectue au Maroc, à partir d’aujourd’hui, le président tunisien, Moncef Marzouki, est ainsi chargée de symboles confirmant l’entente parfaite qui prévaut actuellement entre Rabat et Tunis. Le président tunisien, nouvellement élu, a tenu à ce que son premier contact téléphonique avec un chef d’Etat étranger soit avec le Roi Mohammed VI. La conversation téléphonique entre les deux chefs d’Etat est riche en enseignements. A commencer par le respect mutuel né du partage des mêmes valeurs: les deux pays ont franchi au même moment une première étape sur le chemin des réformes démocratiques. Sans oublier que Moncef Marzouki a vécu au Maroc où son père est enterré à Marrakech. Mais la visite de Marzouki va au-delà des relations bilatérales. Marzouki a inscrit dans son ordre du jour l’Union du Maghreb Arabe. En effet, la complémentarité entre les pays de la région dans la perspective de concrétiser l’intégration maghrébine figurera au centre des pourparlers entre le Maroc et la Tunisie à la faveur de cette visite. Les intentions de bonne volonté et les positions communes aux responsables au plus haut degré de la hiérarchie étatique des deux pays mettent, il faut le dire, en avant la conviction commune en la nécessité d’adhérer à la concrétisation de l’espace maghrébin. Un espace qui doit être reconstruit sur de nouvelles bases. Et pour cause, les événements et les évolutions qu’a connus la région incitent, voire appellent à une nouvelle vision de cette entité régionale. Le périple maghrébin du président Marzouki va d’ailleurs le conduire également en Mauritanie et en Algérie. Début janvier dernier, il s’était rendu en Libye. A deux semaines de l’anniversaire de la création de l’UMA (17 février 1989), la visite du président tunisien est porteuse, du moins beaucoup d’observateurs le pensent, d’un espoir pour la renaissance de l’espace maghrébin. Rabat et Tunis partagent, d’ailleurs, une «vision claire sur l’avenir de la région maghrébine comme ensemble intégré et capable de faire face aux défis régionaux et aux retombées de la crise économique». En outre, les deux pays affichent une volonté politique commune pour la mise en place des outils à même de leur permettre de surmonter les obstacles qui entravent l’aspiration à un Maghreb uni. En fait, «le Maghreb Arabe constitue aujourd’hui un choix stratégique et une nécessité impérieuse pour tous ses Etats», estime un diplomate. D’autant plus que le projet maghrébin intégré est au cœur des préoccupations de la politique étrangère marocaine». La visite de Saâd Eddine El Othmani à Alger, la première qu’il effectue à l’extérieur après sa nomination à la tête du département des Affaires étrangères, est très significative. Rabat veut dépasser les divergences politico-politiciennes et œuvrer pour atteindre cet objectif en s’ouvrant sur son espace maghrébin. Les déclarations des responsables algériens et marocains quant à l’éventualité de la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays ne sont pas le fruit du hasard. On le sent, quelque chose se prépare et la Tunisie est bien placée pour jouer «l’arbitre réconciliateur» entre les deux pays. Surtout, il faut se rappeler la visite en Algérie du président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, il y a moins d’un mois et quelque temps avant le déplacement officiel d’El Othmani à Alger. L’année 2012 sera-t-elle donc l’année de la redynamisation, pour ne pas dire de la renaissance, du Maghreb Arabe? Le président Marzouki l’a souhaité en soulignant que «la construction maghrébine est la priorité des priorités pour la Tunisie et que 2012 sera l’année du Maghreb». En outre, dans une allocution au cours du dernier sommet de l’Union africaine (UA), il a relevé que «la question du Sahara ne doit pas être une entrave pour réactiver l’UMA». Il a également interpellé les dirigeants africains en affirmant que «l’Union africaine ne pouvait pas se passer d’un pays aussi important que le Maroc», qualifiant l’absence du Royaume «d’anomalie majeure qui doit être corrigée». En outre, Marzouki a déclaré que «la Tunisie, l’Algérie et le Maroc ont un avenir commun dans le grand Maghreb» et que «les pays de la région doivent commencer à rêver, de façon active, d’un Parlement maghrébin et d’institutions maghrébines sur le modèle de l’Europe». Les cinq droits Le président tunisien a appelé dernièrement à la «reconnaissance des cinq droits dont doivent bénéficier les ressortissants maghrébins à l’intérieur des Etats de l’Union». Il s’agit de la circulation des biens et des personnes, des investissements, du travail, de la propriété et du vote pour les élections municipales. Selon Marzouki, «ces droits permettront de redynamiser le Maghreb Arabe, devenu une nécessité et non seulement un slogan politique». SOURCE WEB Par Jamal Eddine HERRADI L’ Economiste