Ce que propose le PJD Economie Un taux de croissance à 7%
Un Smig à 3.000 DH 30% des grands projets publics aux PME Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement, Abdelillah Benkirane, qui avait déjà dévoilé son programme économique au Club de L’Economiste, est depuis hier le nouveau chef de gouvernement. En tant que tel, sa tâche ne sera pas facile au vu des répercussions sur le Maroc de la situation économique dans le monde Ce n’est certainement pas d’une baguette magique que le Parti de la justice et du développement (PJD) aura besoin pour «honorer» les engagements contenus dans son programme. Des promesses qui ont été faites aux Marocains lors de la campagne électorale pour les législatives de vendredi dernier. Et qui ont sûrement trouvé une oreille attentive auprès de l’électorat qui a fait du parti islamiste la première force politique du pays. Longtemps confiné dans l’opposition, le PJD (faut-il rappeler que le parti avait décliné les offres de Driss Jettou et Abbas El Fassi de faire partie de leurs gouvernements respectifs) arrive enfin au pouvoir. Et dans de meilleures circonstances que ses prédécesseurs. Les dispositions de la nouvelle Constitution lui permettent, en effet, de disposer d’une marge suffisamment confortable pour gouverner dans de bonnes conditions. Certes, le contexte économique international ne lui est pas forcément favorable, mais, de l’avis de certains observateurs, les ajustements prévus par la formation islamiste semblent tenir la route. A commencer par l’appel à la bonne gouvernance qui a été parmi les points essentiels du programme électoral du PJD. «Il est temps que le peuple reprenne sa place, qu’il gouverne au lieu d’être gouverné», n’a cessé de répéter, tout au long de la campagne électorale, le secrétaire général de la formation islamiste, Abdelillah Benkirane. Après la bonne gouvernance, vient l’économie, enchaînement logique dans la stratégie de développement telle que prônée par le PJD. «Une économie nationale forte, compétitive, productive et garante de la justice sociale». Soit! C’est bien beau tout cela, mais comment s’y prendre? Deux démarches sont proposées par les islamistes du PJD: -davantage de taxes pour les riches et une augmentation de 40% du revenu personnel pour les autres d’ici 2016. En somme, une ponction dans les poches des nantis pour soutenir les moins nantis. Le PJD a également promis d’assurer, comme il se doit, le contrôle du déficit budgétaire à hauteur de 3% du PIB et à améliorer le classement du Maroc sur l’indicateur de la compétitivité et sur celui de la fluidité des affaires. Mais pour y arriver, il faut des investissements. Sur ce chapitre, le PJD a inscrit la promotion de l’investissement sur la liste de ses priorités et prévoit de baisser de 50% le seuil de l’investissement. Et aussi d’encourager les PME en leur réservant au moins 30% des grands projets publics. Une grande attention qui a été bien appréciée par le patronat tout autant que la promesse d’une baisse de la charge des impôts qui sera, désormais, limitée à 25%. Les concepteurs du programme économique du PJD insistent, d’ailleurs, sur l’engagement de leur formation à mettre en place un nouveau système financier et fiscal «efficace et inclusif». Objectif: améliorer la compétitivité de l’économie nationale. Le PJD a également promis d’intégrer les secteurs informels et de renforcer la participation des PME dans la résorption du chômage. Les islamistes vont jusqu’à envisager une exonération des taxes sur la valeur ajoutée pour les secteurs alimentaires et médicaux. Sans oublier la promotion des alternatives islamiques dans le secteur bancaire pour en faire un avantage au développement. Promesses Atteindre un taux de croissance de 7% et réduire de moitié la pauvreté. Louables ambitions que le PJD qualifie de «raisonnables». Mais que faire pour y arriver? D’abord entamer la lutte contre la corruption pour ramener le classement du Maroc, au moins de la 85e place à la 40e. Ensuite, faire baisser le taux d’analphabétisme à 20% d’ici 2015 et à 10% en 2020 et arriver à son éradication totale chez les 15-24 ans dans les quatre prochaines années. L’économie de rente est également dans la ligne de mire de la formation islamiste. Le PJD promet d’y mettre fin notamment à travers l’élargissement de la base de la classe moyenne, la garantie de conditions de vie décente à tous les citoyens et la libération des potentiels. SOURCE WEB Par Jamal Eddine HERRADI L’Economiste