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Lutte contre le changement climatique

Lutte contre le changement climatique

Les enjeux du Maroc à la conférence de Durban La rencontre internationale se tiendra du 28 novembre au 9 décembre prochain en Afrique du Sud. Publié le : 20.11.2011 | 11h06 «Le Maroc est faiblement émetteur de gaz de carbone (GES), mais compte parmi les pays les plus vulnérables face au changement climatique (CC)»: Voilà donc les deux principaux points du discours que le Maroc doit défendre à la conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se tiendra du 28 novembre au 9 décembre prochain à Durban, en Afrique du Sud. Pour lutter contre l'impact du CC, les pays en voie de développement (PVD) sont encouragés à établir des stratégies de développement faiblement carbonées. Dans ce sens, le Maroc devra par exemple promouvoir son plan climat, présenté lors de la conférence sur le climat de Copenhague en 2009. Ce plan national s'inscrit dans le cadre des Mesures d'atténuation appropriées au niveau national ou (NAMA pour «nationally appropriate mitigation actions»). «A Durban, ce sera la course aux NAMA. Il sera question de leur enregistrement, de leur financement et de la transparence de l'information sur ces projets publics. Le Maroc devra créer une autorité nationale pour enregistrer ces NAMA», a indiqué Matthieu Wemaëre, expert en législation changement climatique, lors de l'atelier de préparation de la délégation marocaine pour Durban. Une rencontre initiée récemment par le département de l'Environnement, avec l'appui de la coopération technique allemande (GTZ). A Durban, les enjeux seront aussi de mettre en application les accords de Cancun de 2010 qui ont renforcé la coopération internationale sur le CC. Si le multilatéralisme a été un des acquis de Cancun, ces accords n'ont rien réglé concernant le seuil 2°C que les climatologues espèrent ne pas franchir pour que la température de la planète reste vivable. «Le seuil des 2°C n'engage aucun pays et en même temps les climatologues incitent les Etats à faire plus d'efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). S'il faut coopérer sans savoir qui fait quoi, c'est qu'il y a problème», a ajouté Wemaëre. Selon cet avocat, les pays industrialisés qui ont une responsabilité «historique» dans ce réchauffement climatique doivent être à l'avant-garde dans la lutte contre le changement climatique. Objectif commun Pour leur part, les PVD doivent se développer de manière durable tout en contribuant aux efforts de la communauté internationale. Dans ce débat, il faut aussi ne pas perdre de vue le principe de responsabilité commune et différenciée. Ce qui signifie que tous les pays œuvrent pour un objectif commun, mais selon les efforts de chacun. Comme les obligations sont différentes, les PVD demandent aux pays industrialisés de s'engager dans une deuxième période du Protocole de Kyoto dont la première période d'engagement s'achève fin 2012. Mais les PVD ont compris que peu des pays industrialisés (Japon, Canada, Russie…) veulent participer à la deuxième période d'engagement de Kyoto. Cette participation limitée ne suffira pas à réaliser l'objectif de réduction des 2°C. Seule l'Union européenne (UE), qui représente 11% des émissions de gaz à effet de serre (GES), accepte de s'engager dans une deuxième période d'engagement de Kyoto, à condition que, plus tard, un accord global soit trouvé et qui couvrira tous les pays émetteurs (Etats-Unis, Inde, Chine…) qui ne sont pas obligés par le protocole de Kyoto. Avant qu'un tel accord puisse être trouvé en 2015 ou plus tard, les accords de Cancun doivent être concrétisés pour notamment aider les PVD à s'engager volontairement dans des actions de réductions de leurs émissions de GES. Et parce qu'ils sont les plus vulnérables au CC, ils devront prendre des mesures d'adaptation aux impacts négatifs par un financement international croissant qui devrait mobiliser chaque année 100 milliards de dollars d'ici à 2020. «Dans le contexte de la crise financière et de la dette souveraine aux Etats-Unis et dans l'Union européenne, il sera particulièrement difficile pour les pays développés d'être généreux et ils s'attacheront pour que les mesures prises à Durban ou après permettront de garantir les performances des actions auxquelles ils contribueront financièrement, y compris par une grande transparence sur les actions des PVD et de la manière dont ils utilisent l'argent international», a noté Wemaëre. D'un côté, les PVD ont besoin de l'argent pour s'engager dans une économie décarbonée, de l'autre les pays industrialisés veulent garantir la participation de tous à la contribution à la lutte contre le CC. Sachant que parmi ces pays développés, les Etats-Unis et l'UE procèdent pour un objectif différent. Washington veut que la Chine s'engage de la même manière que lui pour faire reconnaître une égalité de traitement. L'UE, elle, se veut la protectrice de l'intégrité environnementale du régime international du climat pour laquelle des efforts plus importants devront être demandés aux pays émergents. Accords de Marrakech «Depuis l'entrée en vigueur de la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) en 1994 et du Protocole de Kyoto en 2005, le Maroc n'a cessé d'œuvrer pour atteindre les objectifs de ladite convention et de son protocole. Il a participé auprès de la communauté internationale à plusieurs manifestations et sessions de travail organisées dans ce cadre par des délégations multidisciplinaires issues de différents départements ministériels et d'autres organismes publics ou privés et dont la présidence a été assurée par le Département de l'Environnement», a indiqué le département de l'Environnement. Et d'ajouter: «Le Maroc a toujours joué un rôle actif dans les négociations internationales sur les Changements Climatiques (CC), y compris au sein du Groupe Africain ou du G77, et un rôle moteur en assurant la présidence de la 7e Conférence des Parties (COP7 en 2001), tenue à Marrakech, qui a permis l'adoption des Accords de Marrakech». Repères Fonds Le dernier sommet G20 a appelé à une opérationnalisation du «Fonds Vert» qui devra recevoir chaque année 100 milliards de dollars à l'horizon 2020. Protocole Les négociations de Copenhague en 2009 et de Cancun en 2010 n'ont pas permis de conclure un accord qui succéderait au Protocole de Kyoto. Diplomatie Matthieu Wemaëre est co-auteur en 2010 du livre «La diplomatie climatique» et avocat aux barreaux de Paris et Bruxelles. SOURCE WEB Par Rachid Tarik | LE MATIN