COTE CRITIQUE POUR LES BARRAGES LA RÉSERVE EN EAU À MOINS DE 60%, Y COMPRIS L’ENVASEMENT
SITUATION TENDUE DANS LE HAOUZ, SOUSS-MASSA ET LE SUD
Les précipitations enregistrent de fortes variations d’une région à l’autre. Elles atteignent près de 2.000 mm dans les zones les plus arrosées au Nord et chutent à 100 mm dans les régions arides du sud du pays. Ainsi, le taux des apports en eau naturelle par habitant varie de 370 m3/hab/an dans les bassins pauvres en ressources en eau (Sahara, sud de l’Atlas et Souss- Massa groupés) à 1.100 m3/hab/an en moyenne pour les bassins du Loukkos, du Tangérois et des côtiers méditerranéens réunis
Baisse inquiétante des réserves hydriques. A la date du 8 août (dernières données disponibles), le taux moyen de remplissage de l’ensemble des barrages s’est établi à moins de 60% contre 74,5% à la même période de 2013. En une année, la réserve globale en eau, estimée par le ministère délégué en charge de l’Eau, a perdu quelque 2,4 milliards de mètres cubes, passant de 11,7 à 9,3 milliards de m3. Ceci, sans compter le niveau d’envasement des barrages qui, selon différentes évaluations, dépasse le tiers de la capacité nominale.
L’explication tient, bien évidemment, au déficit pluviométrique de cette année. Le cumul des précipitations ayant atteint 274 mm, en retrait de 27% par rapport à une année normale et de 40% en comparaison avec la moyenne des cinq dernières années. Du coup, les barrages à usage agricole ont été relativement affectés selon les régions. Ceux au sud d’Oum Errabii ayant subi le plus l’impact du déficit pluviométrique et partant la baisse du disponible en ressource hydrique. C’est ainsi que le taux de remplissage du barrage Abdelmoumen, qui irrigue le Souss-Massa, ne dépasse guère 25% contre 61% en août 2013. De grands barrages comme Al Wahda et Bin Al Ouidane ont vu leur taux de remplissage diminuer en dessous de la moyenne nationale. Ces deux barrages font en effet l’objet de pression soutenue, en raison des cultures arboricoles, maraîchères et industrielles qui sont pratiquées dans leurs périmètres respectifs. Le premier, situé dans la région du Gharb, est sollicité pour irriguer les fruits, légumes et canne à sucre. Cependant, les eaux du second ouvrage qui domine la plaine de Béni Mellal sont destinées à l’arrosage de la betterave à sucre, aux cultures fourragères, aux céréales et aux agrumes.
Parmi les grands ouvrages, seul Al Massira
affiche un taux de remplissage de 81%. Ce barrage alimente, pour la majeure
partie, les villes de Casablanca et de Rabat en eau potable.
Au-delà, le Maroc a certes réalisé d’importants efforts en termes de
construction de barrages et autres retenues collinaires. Mais beaucoup reste à
faire en ce qui concerne la capacité même de stockage et l’usage rationnel de
la ressource. Le contexte hydrologique du Maroc reste influencé par une
variabilité très marquée et mal répartie des précipitations. En moyenne, le pays reçoit 140 milliards de
m3. Mais ce volume varie entre 50 et 250 milliards de m3, selon une étude
du ministère en charge de l’Eau. Or, seulement 17 à 18 milliards sont stockés.
C’est dire le gap entre les précipitations et les capacités de stockage
disponibles. De plus, le pays subit depuis quelques années de plein fouet le
changement climatique avec ses manifestations extrêmes: sécheresse et
inondation.
Sous l’effet négatif de ces changements climatiques sur le régime des précipitations, la moyenne nationale des apports en eau de surface au niveau des sites de barrages a chuté d’environ 20% au cours des trente dernières années.
Sur l’ensemble des ressources en eau disponibles, résultant de la pluie, 13,1 milliards de m3 sont mobilisables dans des conditions techniques et économiques acceptables. Le potentiel en eaux souterraines renouvelables s’élève à un peu plus de 3, 8 milliards de m3 répartis sur 80 nappes dont 48 sont superficielles. Malgré cette fragilité, le gaspillage de la ressource reste une dominante aussi bien chez les individus qu’au niveau de la politique de gestion de l’eau. Des cultures trop exigeantes en eau sont toujours encouragées à coups de subventions et une tarification pas du tout dissuasive. Des systèmes archaïques (séguia, aspersion) d’irrigation occasionnant de grosses pertes prédominent encore. Or, c’est dans le secteur agricole qu’il existe d’importantes marges d’économie dans la mesure où il consomme 85% des eaux disponibles. Le recyclage des eaux usées peine également à devenir, comme sous d’autres cieux, systématique pour l’agroalimentaire et autre activité industrielle.
27 Août 2014_SOURCE WEB Par A. G. L’ECONOMISTE
Tags : Les précipitations atteignent près de 2.000 mm dans les zones les plus arrosées au Nord et chutent à 100 mm dans les régions arides du sud du pays- le taux des apports en eau naturelle par habitant varie de 370 m3/hab/an dans les bassins pauvres en ressources en eau (Sahara, sud de l’Atlas et Souss- Massa groupés) à 1.100 m3/hab/an en moyenne pour les bassins du Loukkos, du Tangérois et des côtiers méditerranéens réunis- A la date du 8 août le taux moyen de remplissage de l’ensemble des barrages s’est établi à moins de 60% contre 74,5% à la même période de 2013- niveau d’envasement des barrages qui, selon différentes évaluations, dépasse le tiers de la capacité nominale- Le cumul des précipitations ayant atteint 274 mm, en retrait de 27% par rapport à une année normale et de 40% en comparaison avec la moyenne des cinq dernières années- le taux de remplissage du barrage Abdelmoumen, qui irrigue le Souss-Massa, ne dépasse guère 25% contre 61% en août 2013- En moyenne, le pays reçoit 140 milliards de m3. Mais ce volume varie entre 50 et 250 milliards de m3, selon une étude du ministère en charge de l’Eau. Or, seulement 17 à 18 milliards sont stockés- apports en eau de surface au niveau des sites de barrages a chuté d’environ 20% au cours des trente dernières années- Malgré cette fragilité, le gaspillage de la ressource reste une dominante aussi bien chez les individus qu’au niveau de la politique de gestion de l’eau- c’est dans le secteur agricole qu’il existe d’importantes marges d’économie dans la mesure où il consomme 85% des eaux disponibles. Le recyclage des eaux usées peine également à devenir, comme sous d’autres cieux, systématique pour l’agroalimentaire et autre activité industrielle-