Hassan II, pionnier du soutien à la Chine à l’ONU
En 1960 le prince héritier, Moulay Hassan se rendit à New York pour représenter son pays à la 15? session de l’Assemblée générale de l’ONU. La question chinoise dominait les débats ; depuis 1949, le siège de la Chine au sein de l’organisation restait attribué à Taïwan, tandis que la République populaire de Chine, forte de plus de 600 millions d’habitants, demeurait exclue des Nations unies. Devant l’Assemblée, le représentant du Maroc prit la parole le 4 octobre 1960, lors de la 886? séance plénière. Le ton était calme, le propos ferme et mesuré, mais la portée politique du discours dépassait le cadre diplomatique du moment. « Est-ce juste qu’en ce lieu une partie de l’humanité, plus de six cents millions de personnes, un tiers de l’humanité, ne soit tout simplement pas parmi nous ? » lança-t-il d’entrée, interpellant les consciences. Puis, dans une adresse directe aux grandes puissances, il poursuivit : « Je demande à l’Organisation des Nations Unies, à tous les pays présents ici, d’être réalistes, de faire face au problème et d’admettre la République populaire de Chine parmi nous. » Et d’ajouter, en forme d’avertissement moral : « Est-ce normal que nous les rencontrions dans nos ambassades, dans nos traités commerciaux, tandis que cette maison, qui devrait être la maison de tous, reste fermée à eux ? »
En octobre 1960, seulement quatre ans après l’indépendance du Maroc, le prince héritier Moulay Hassan, futur Roi Hassan II, prononce un discours déterminant à l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Confronté à une géopolitique polarisée par la guerre froide, le jeune Royaume cherche une voie diplomatique indépendante, fondée sur le non-alignement et la justice internationale.
Au cœur des débats, la « question chinoise » domine : depuis 1949, le siège de la Chine à l’ONU est attribué à Taïwan, excluant plus de 600 millions de citoyens de la République populaire de Chine. Le 4 octobre 1960, lors de la 886? séance plénière, le représentant du Maroc interpelle les grandes puissances et demande l’admission de Pékin, défendant l’universalité du multilatéralisme : une organisation mondiale crédible ne peut ignorer un tiers de l’humanité.
Ce plaidoyer précoce inscrit le Maroc comme pionnier en Afrique et dans le monde arabe concernant la reconnaissance de la Chine. L’ONU finira par rétablir la République populaire de Chine dans ses droits par la résolution 2758 en 1971, onze ans après cette intervention marocaine. Pékin se souvient toujours de ce soutien fondateur, régulièrement salué dans les relations bilatérales sino-marocaines, notamment lors de la visite royale de 2016.
Cette prise de position forte confirmait déjà la vision stratégique du Royaume : promouvoir la coopération Sud-Sud, soutenir les peuples nouvellement indépendants et défendre un ordre international inclusif. Soixante-cinq ans plus tard, le geste diplomatique du prince héritier Moulay Hassan demeure un repère historique et un symbole de la vocation du Maroc à agir comme voix équilibrée et respectée du Sud au sein de l’ONU.
Le 28/10/2025
Source web par : maroc-diplomatique
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