Stress hydrique au Maroc : Menace pour économie et alimentation

Le Maroc fait face à un défi majeur lié à la sécheresse et à la raréfaction des ressources en eau, selon un rapport alarmant de la Banque mondiale repris par L’Economiste dans son édition du mercredi 15 janvier. Classé parmi les pays les plus pauvres en eau au monde, le Royaume dispose actuellement d’une dotation moyenne de seulement 620 m³ d’eau par habitant et par an. Une situation déjà critique qui pourrait empirer, avec une projection inquiétante de moins de 500 m³ par habitant d’ici 2030, seuil correspondant à une pénurie absolue.
Cette dégradation des ressources hydriques s’explique par plusieurs facteurs : la croissance démographique, l’augmentation de la demande en eau des secteurs économiques (agriculture, industrie, tourisme), ainsi que les effets aggravants du changement climatique. Selon les estimations de la Banque mondiale, les répercussions économiques pourraient être désastreuses, avec une perte de 6,5 % du PIB à long terme.
Le secteur agricole, pilier de l’économie marocaine, serait le plus affecté. Les sécheresses répétées pourraient réduire considérablement la production locale, forçant le Maroc à augmenter ses importations de céréales pour répondre aux besoins de la population et préserver sa sécurité alimentaire. L’impact s’étendrait également à d’autres secteurs, tels que l’agroalimentaire, qui représente environ 27 % de la production industrielle et 5 % du PIB. Cette interdépendance pourrait générer des difficultés dans le remboursement des crédits, des tensions sur la liquidité bancaire et une instabilité des marchés financiers.
L’industrie et le tourisme, dépendants eux aussi des ressources hydriques, ne seraient pas épargnés. Les pénuries d’eau pourraient freiner les exportations et peser sur l’attractivité économique du pays.
Face à cette crise imminente, le Maroc a lancé un vaste plan d’investissement dans les infrastructures hydrauliques pour la période 2020-2050, avec un budget prévisionnel de 41,3 milliards de dollars. Ce programme vise à renforcer les capacités de stockage et de gestion de l’eau. Toutefois, la Banque mondiale souligne que ces efforts restent insuffisants. Elle appelle à une meilleure planification, à une utilisation optimisée des ressources disponibles, et à une révision des tarifs de l’eau pour encourager une gestion plus rationnelle, notamment des nappes phréatiques, qui s’épuisent à un rythme alarmant.
La rareté de l’eau est une problématique structurelle pour le Maroc, qui nécessite des actions urgentes et coordonnées pour limiter son impact sur l’économie, l’environnement et la société.
Le 15/01/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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