Taxe Carbone au Maroc : Enjeux et Opportunités Écologiques

La taxe carbone au Maroc, bien qu'imparfaite, se positionne comme un levier essentiel de la transition écologique au Maroc. Son adoption marque une étape déterminante vers une évolution énergétique durable, selon la publication de BKGR intitulée "Taxe carbone : quels impacts pour le Maroc ?". Cependant, sa mise en œuvre nécessite un équilibre délicat entre efficacité économique, équité sociale et compétitivité des entreprises. Une vision stratégique globale et inclusive est indispensable pour garantir son succès.
Contraintes et Défis
BKGR souligne que l'introduction d'une taxe carbone pourrait rencontrer des obstacles, notamment liés à son coût élevé. Les industries marocaines à forte intensité carbone risquent de voir leurs coûts opérationnels augmenter, ce qui pourrait affecter leur compétitivité sur le marché international. Par ailleurs, l'adhésion sociale constitue un défi majeur, en particulier pour les ménages à faible revenu qui pourraient subir une hausse des coûts énergétiques. Pour répondre à ces préoccupations, des campagnes d'information et des mesures compensatoires, telles que des crédits d'impôt ou des subventions, sont jugées nécessaires pour assurer une transition juste et équitable.
Une Stratégie Financière Ambitieuse
Le Maroc s’est doté d’une stratégie de Finance Climat à l’horizon 2030, articulée autour de trois axes clés :
- Création d’un marché financier intégré pour soutenir la transition écologique.
- Promotion des investissements verts via des offres attractives, alliant rentabilité et impact écologique.
- Adoption d’innovations financières, telles que les Fintechs et les marchés de carbone, afin de démocratiser l'accès au financement durable.
Cette ambition s'inscrit dans la lignée de projets phares, comme le complexe solaire Noor Ouarzazate, qui témoignent de la volonté du Maroc de devenir un acteur majeur des énergies renouvelables.
Perspectives pour 2025-2026
La loi de finances 2025 prévoit l'introduction d'une taxe carbone basée sur le principe du "pollueur-payeur". Ce dispositif vise à réduire la dépendance aux énergies fossiles, en favorisant un mix énergétique orienté vers les énergies renouvelables. Avec une contribution estimée à 0,8% du PIB, la taxe carbone pourrait également renforcer les finances publiques et stimuler l'innovation dans le domaine des énergies propres.
Cependant, son application pourrait être reportée à 2026, permettant ainsi une préparation adéquate des acteurs économiques et sociaux à cette transition.
Objectifs à Long Terme
Au-delà de ses implications fiscales, la taxe carbone aspire à encourager des pratiques industrielles plus durables, tout en contribuant à la réduction des émissions de CO2. En combinant innovation technologique et financement vert, elle offre une opportunité unique de positionner le Maroc comme un leader régional de la transition énergétique et du développement durable.
Le 27/12/2024
Rédaction de lanouvelletribune
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