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Gestion de l'eau au Maroc : la Cour des comptes dénonce des retards

Gestion de l'eau au Maroc : la Cour des comptes dénonce des retards

Dans son rapport annuel 2023-2024, la Cour des comptes a mis en lumière plusieurs dysfonctionnements dans la gestion du secteur de l'eau au Maroc. Malgré les progrès réalisés grâce au Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation (PNAEPI), les défis persistent, exacerbés par le changement climatique et les années successives de sécheresse.

Un programme ambitieux entravé par des retards persistants

Le PNAEPI, lancé pour la période 2020-2027 avec un budget revu à la hausse (de 115 à 143 milliards de dirhams), vise à sécuriser l'approvisionnement en eau potable et à moderniser l'irrigation agricole. Toutefois, la Cour des comptes pointe :

  1. Construction de barrages : Bien que la capacité de stockage soit passée de 18,7 milliards de m³ en 2020 à 20,7 milliards en 2023, certains grands barrages comme ceux de M'dez (Sefrou) ou Targa Ou Madi (Guercif) accusent des retards dus à des résiliations de contrats. Leur achèvement est prévu pour 2026.
  2. Dessalement d'eau de mer : Le Maroc ambitionne de mobiliser 1,4 milliard de m³ d'eau dessalée par an d’ici 2027. Avec 15 stations opérationnelles en 2024 (contre 8 avant le PNAEPI), des projets majeurs comme la station de Casablanca (300 millions de m³/an) sont en cours, mais certains chantiers peinent à avancer.
  3. Irrigation et surexploitation des eaux souterraines : Si près de 50% des terres irriguées disposent de systèmes localisés (contre 9% en 2008), la demande en eau reste élevée et la surexploitation des nappes phréatiques s'aggrave.
  4. Réutilisation limitée des eaux usées : Bien que le programme prévoit 100 millions de m³ d’eaux usées réutilisées d'ici 2027, seuls 37 millions ont été traités en 2023, principalement pour l'industrie et les espaces verts. La réutilisation agricole demeure marginale, faute d’un cadre juridique clair et d'une définition des normes de qualité.
  5. Interconnexion des bassins hydrauliques : Des projets comme la liaison Sebou-Bouregreg, opérationnelle depuis août 2023, contribuent à sécuriser l'approvisionnement. Toutefois, l'extension de ces interconnexions nécessite des financements supplémentaires.

Les recommandations de la Cour pour une meilleure gestion de l’eau

Face à ces défis, la Cour des comptes appelle à :

  • Renforcer la gestion intégrée des ressources en eau, incluant le dessalement et la collecte des eaux pluviales.
  • Accélérer l'irrigation localisée pour une utilisation optimale en agriculture.
  • Protéger les ressources existantes, notamment les nappes phréatiques et les barrages contre l'envasement.
  • Développer les synergies entre l’eau, l’énergie renouvelable et l’agriculture.
  • Mobiliser les financements nécessaires pour sécuriser l'exécution des projets prioritaires.

Des défis amplifiés par le changement climatique

Alors que le Maroc fait face à une situation hydrique critique, l’atteinte des objectifs fixés par le PNAEPI reste conditionnée par l'accélération des projets, la modernisation des infrastructures et l’adoption de solutions innovantes pour préserver cette ressource vitale.

Le 17/12/2024

Rédaction de lanouvelletribune

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