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Zagora : crise hydrique et impact des cultures intensives sur les oasis

Zagora : crise hydrique et impact des cultures intensives sur les oasis

La province de Zagora est au cœur d’une crise hydrique sans précédent, exacerbée par des pratiques agricoles inadaptées, notamment la culture intensive de la pastèque rouge. Ce phénomène, conjugué aux effets du changement climatique et à une sécheresse persistante, menace gravement les écosystèmes locaux, les ressources en eau et la stabilité socio-économique de la région.

Une crise hydrique aggravée par des pratiques agricoles non durables

Depuis plusieurs années, Zagora subit les effets dévastateurs de conditions climatiques erratiques : une pluviométrie en baisse, des températures en hausse et des périodes de chaleur extrême. Ce climat de plus en plus hostile a transformé une simple pénurie d’eau en un véritable déficit hydrique chronique.

La situation est amplifiée par la surexploitation des ressources en eau due à l’introduction de cultures intensives, telles que la pastèque rouge. Considérée comme étrangère à l’écosystème local, cette culture consomme d’énormes quantités d’eau et a contribué à l’épuisement des nappes phréatiques.

La dégradation des oasis : un écosystème menacé

Les oasis, autrefois emblématiques et sources de biodiversité pour la région, sont les premières victimes de cette crise. Ces espaces autrefois verdoyants se dessèchent à un rythme alarmant, mettant en péril les cultures traditionnelles comme les dattiers, symboles de Zagora. Ces palmiers, résilients mais fortement dépendants de l’eau, subissent de plein fouet la concurrence des cultures intensives.

La dégradation des oasis et l’épuisement des ressources hydriques ont également des répercussions socio-économiques majeures, provoquant un exode rural. De nombreuses familles quittent la région, aggravant le dépeuplement et accentuant les pressions sur les zones urbaines voisines.

Des appels à l’interdiction des cultures intensives ignorés

Face à cette situation critique, des associations locales, telles que Les Amis de l’Environnement, tirent la sonnette d’alarme. Elles demandent des mesures strictes, comme l’interdiction des cultures de pastèques et de melons, jugées non adaptées aux caractéristiques de Zagora. L’association souligne que ces cultures mettent en péril les dattiers, une ressource agricole stratégique et vitale pour les habitants.

Bien que deux arrêtés aient été adoptés par le gouverneur lors de la dernière saison agricole, leur application reste insuffisante. L’extension des cultures intensives se poursuit, aggravant la pression sur les réserves en eau et accélérant la dégradation écologique.

Les provinces voisines, un exemple à suivre

Contrairement à Zagora, les provinces voisines de Tinghir et Tata ont pris des décisions radicales en interdisant totalement les cultures de pastèques et de melons. Ces initiatives courageuses démontrent qu’une gestion durable des ressources naturelles est possible. Pour les associations locales, ces exemples doivent servir de modèle pour sauver les écosystèmes fragiles de Zagora et préserver l’avenir de ses habitants.

Urgence d’une action durable

La situation de Zagora exige une intervention rapide et ferme. Il est impératif de prioriser les cultures adaptées à l’écosystème local, telles que les dattiers, et de renforcer les politiques de gestion des ressources hydriques. Sans mesures concrètes et durables, la province risque de perdre ses atouts naturels et son patrimoine agricole, entraînant des conséquences irréversibles pour ses habitants et son environnement.

Le 16/12/2024

Rédaction de lanouvelletribune

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