Marrakech : les déchets de construction menacent la palmeraie et ses écosystèmes fragiles

La palmeraie de Marrakech, symbole du patrimoine naturel de la ville ocre, fait face à une menace grandissante liée à la prolifération des déchets issus du secteur de la construction. À ces nuisances s’ajoutent des problématiques environnementales persistantes telles que la sécheresse et les incendies qui ont ravagé ces oasis ces dernières années. Cette situation alarmante est mise en avant dans une revue de presse du quotidien Al Akhbar du 6 juin.
D’importantes quantités de débris de chantier s’accumulent désormais dans les zones de la palmeraie, aggravant une crise écologique déjà critique. Selon Al Akhbar, cette pollution a également transformé ces espaces en refuges pour des populations marginalisées, comme les enfants des rues, et parfois même en lieux propices à des activités criminelles.
Les acteurs de la société civile, particulièrement préoccupés, soulignent que les déchets, en plus d’étouffer les sols, menacent directement la nappe phréatique, essentielle à la survie des palmiers. Le nombre de palmiers morts dans les zones affectées ne cesse de croître, atteignant des dizaines selon les témoins. La situation s’est aggravée depuis que les sites traditionnels de déversement des déchets de construction, situés aux abords de la palmeraie, ne sont plus accessibles, ce qui pousse certains à utiliser les oasis comme décharges sauvages.
Cette crise écologique, affirment des associations locales, appelle à une intervention urgente de la mairie de Marrakech. Ces groupes alertent également sur les conséquences potentielles de l’inaction : une disparition accélérée des palmiers, emblèmes de la palmeraie, et une dégradation irréversible de cet écosystème fragile.
Par ailleurs, certains soupçonnent des intentions dissimulées derrière cette accumulation de déchets. Selon Al Akhbar, des voix s’élèvent pour accuser des promoteurs immobiliers de chercher à dégrader intentionnellement la palmeraie afin de libérer des terrains convoités pour des projets immobiliers lucratifs. Ces inquiétudes font écho à des accusations passées, où des feux de grande ampleur avaient été attribués à des pratiques spéculatives visant à transformer des terres protégées en espaces constructibles.
Face à ces enjeux, préserver la palmeraie de Marrakech est plus qu’une urgence locale : c’est un impératif écologique et patrimonial d’envergure nationale.
Le 25/11/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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