Le Maroc face à une crise environnementale : la pollution plastique s'aggrave alors que le pays autorise l'importation de déchets
Le Maroc est confronté à une crise environnementale majeure, exacerbée par une pollution plastique croissante. Classé parmi les grands producteurs mondiaux de déchets plastiques nocifs, le pays doit également faire face à une décision controversée : l'importation de millions de tonnes de déchets ménagers et de pneus usagés. Cette situation aggrave les inquiétudes écologiques à l'échelle nationale.
Une récente étude menée par l'Université de Leeds place le Maroc au 33e rang sur 246 pays en termes de production de plastiques nuisibles aux écosystèmes. Publiée début septembre, l'étude souligne que le pays a généré 385 558 tonnes de plastique polluant en 2020. Ce classement renforce l’image d’un Maroc lourdement impacté par la pollution plastique, dont les déchets se répandent dans l'environnement, posant des risques sérieux pour la biodiversité.
Parallèlement à cette crise, la décision récente de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, d'autoriser l'importation de 2,5 millions de tonnes de déchets en provenance d'Europe a suscité un vif débat public. Cette importation, qui inclut des pneus usagés, alimente les préoccupations sur l'impact de ces déchets sur l'environnement.
L'étude met également en lumière les effets dévastateurs de la pollution plastique, souvent décrite comme un « sixième continent » flottant dans les océans. Au Maroc, ce fléau affecte la fertilité des sols, bloque l’infiltration de l’eau et nuit à l'agriculture, tout en mettant en péril les écosystèmes marins et fluviaux. Les particules de plastique, particulièrement celles issues des plastiques noirs, persistent pendant des siècles, formant des zones de dégradation durable.
Malgré des initiatives telles que l'interdiction du plastique noir lors de la conférence de Marrakech sur le climat, les efforts pour aligner les pratiques industrielles sur les objectifs écologiques restent insuffisants. Seulement 5 % des déchets plastiques sont actuellement recyclés au Maroc, le reste étant abandonné dans des décharges sauvages ou disséminé dans la nature.
Ce manque de gestion efficace des déchets souligne la nécessité urgente de renforcer les politiques de recyclage et de réduction des déchets. Bien que des projets stratégiques en matière d'énergies renouvelables et de gestion de l'eau soient en cours, leur réussite dépendra également de l'adoption de pratiques durables dans la gestion des déchets.
En dépit des efforts pour réduire l'usage des sacs plastiques, notamment avec la campagne « Zéro Mika » de 2016, le Maroc continue de consommer massivement du plastique, avec une moyenne de 900 sacs plastiques par habitant chaque année. Le secteur informel, souvent peu régulé, contribue à perpétuer ce problème, malgré les tentatives de l'État pour limiter la production clandestine.
Le Maroc, riche en ressources naturelles et doté d'une biodiversité unique, se trouve à un tournant crucial. La protection de ses écosystèmes est essentielle pour assurer la viabilité à long terme de secteurs clés comme l'agriculture et le tourisme. Une approche intégrée, favorisant la durabilité et le recyclage, est indispensable pour surmonter ces défis environnementaux et préparer un avenir plus résilient et respectueux de l’environnement.
Le 10/09/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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