L'Écho des Injustices : « La Vie de la Chèvre » et le Débat sur l'Exploitation des Travailleurs au Maroc

Le film indien « La Vie de la Chèvre » a provoqué une onde de choc en Arabie Saoudite, en relatant l'histoire d'un ouvrier indien migrant réduit à l'esclavage en tant que gardien de chèvres. Dès sa sortie, le film a suscité des réactions passionnées sur les réseaux sociaux au Maroc, où les internautes ont tracé des parallèles troublants entre les événements du film et les réalités qu’ils perçoivent dans leur propre pays. Selon eux, le film met en lumière l'exploitation de travailleurs contraints à des conditions indignes pour des salaires misérables.
Ce drame a également réveillé des débats au Maroc, touchant une corde sensible chez les jeunes marocains. Après des années d’études, nombre d’entre eux se retrouvent confrontés à une réalité amère : des salaires dérisoires et des conditions de travail abusives. Une annonce publiée sur les réseaux sociaux par une entreprise de Tétouan, offrant un poste de programmeur informatique pour un salaire de 1600 dirhams, a suscité l'indignation. Les internautes y ont vu un reflet marocain de l’histoire dépeinte dans « La Vie de la Chèvre », mettant en lumière la souffrance d’un travailleur indien « kidnappé » en Arabie Saoudite.
Cette annonce a déclenché un débat sur l'« esclavage » moderne qui sévit dans certaines entreprises et restaurants au Maroc, où de nombreux travailleurs sont contraints de travailler de longues heures pour des salaires inférieurs au seuil légal, dans des conditions précaires. Ces discussions en ligne ont comparé ces situations à celles présentées dans le film, qui illustre l’exploitation des Indiens et des Africains sous le système du « parrainage » (kafala) en Arabie Saoudite, souvent décrit comme une forme d’esclavage.
La colère des jeunes marocains a nourri un débat intense sur les réseaux sociaux, où les appels à une régulation stricte du travail dans le secteur privé et à la fin de ce système d’exploitation se sont multipliés. Beaucoup soulignent que les salaires proposés, notamment dans les usines du nord du Maroc, sont souvent bien en dessous du salaire minimum légal, fixé à 2970 dirhams, sans aucune assurance ni contrat de travail respectant les droits des travailleurs.
« La Vie de la Chèvre », qui repose sur une histoire vraie, a captivé un large public. Le film raconte l’histoire poignante de Najib, un travailleur indien qui hypothèque sa maison et vend ses biens pour obtenir un visa de travail en Arabie Saoudite. À son arrivée, il est confronté à une réalité brutale : exploité par un Saoudien impitoyable se faisant passer pour son sponsor, Najib est emmené dans un désert aride où il subit l’esclavage, la torture psychologique et un traitement inhumain.
L’expérience transforme profondément Najib, marqué par la dureté de la vie sous l’autorité de son « parrain ». Après des années d’oppression, il tente de s’échapper avec son ami et un Africain rencontré par hasard, entamant un périple encore plus périlleux dans le désert. Cependant, son ami meurt de soif et de chaleur, et l’autre compagnon disparaît dans une tempête de sable. Najib parvient finalement à atteindre la civilisation, mais se retrouve en prison avant d’être renvoyé dans son pays.
Le film se termine en rappelant que Najib n’est qu’un exemple parmi des milliers de personnes ayant enduré des années d’esclavage et de torture à cause du système de parrainage.
Le 30/08/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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