Levée de l'Interdiction pour les Couples Non Mariés dans les Hôtels Marocains : Avancée ou Source de Problèmes ?

Depuis le 27 mai, l'interdiction pour les couples non mariés de partager une chambre d'hôtel a été levée, tout comme la restriction tacite interdisant aux femmes de réserver une chambre dans leur propre ville. Cette décision, confirmée par des établissements hôteliers et des sources autorisées, suscite des réactions contrastées au Maroc. Les défenseurs des libertés individuelles y voient une avancée significative, tandis que les conservateurs s'inquiètent de l'érosion des valeurs familiales et musulmanes.
Des Contournements Nécessaires Face à une Mesure Restrictive
Pour G., une quinquagénaire en couple, cette levée de l'interdiction est une véritable libération. Après des années de contournement de la loi, comme la réservation de deux chambres ou même la falsification d'actes de mariage, elle peut enfin vivre pleinement sa vie de couple sans être mariée. Ces stratagèmes étaient courants, illustrant le défi constant de concilier vie privée et restrictions légales.
Les Hôteliers Entre le Marteau et l'Enclume
Selon le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, il est illégal pour les hôtels de demander des documents officiels pour vérifier l'état civil des clients. Cependant, les hôteliers, suivant les directives sécuritaires, se défendent en affirmant que ces exigences visaient à éviter des infractions liées à l'article 490 du Code pénal, qui pénalise les relations sexuelles hors mariage.
Un Soulagement Temporaire ?
Ghizlane Mamouni, avocate et militante, qualifie cette mesure de "demi-mesure fragile". Elle souligne que sans la suppression de l'article 490, les hôteliers restent vulnérables aux accusations de complicité et d'hébergement de prostitution. Les clients, eux, ne sont pas à l'abri de contrôles, la loi pénalisant toujours les relations hors mariage.
Une Réforme Motivée par des Événements Internationaux ?
Certains pensent que la levée de l'interdiction est liée à l'organisation de la Coupe du monde 2030 au Maroc, pour éviter une polémique similaire à celle du Qatar en 2022. Cependant, la différence réside dans l'application inégale de la loi au Maroc, principalement imposée aux Marocains et aux musulmans.
Vers une Abrogation de l'Article 490?
La levée de cette interdiction pourrait-elle précéder une réforme plus large ? Les militantes espèrent que cette mesure initiale mène à la suppression de l'article 490, qu'elles considèrent comme une violation des droits humains et un frein à la justice pour les victimes de violences sexuelles.
En conclusion, cette mesure marque un changement significatif, mais elle soulève aussi des questions sur sa mise en œuvre et ses implications à long terme pour les libertés individuelles et la justice au Maroc.
Le 31/05/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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