Stress hydrique. Nizar Baraka : l’utilisation des eaux non conventionnelles comme nouvelle alternative
Invité ce jeudi 1er février à l’École nationale supérieure de l’administration (ENSA), Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a affirmé que la situation hydrique est si préoccupante que le gouvernement a mis en place un programme étoffé pour promouvoir l’utilisation des eaux non conventionnelles.
«Un des piliers de la politique d’urgence relative à l’eau figure la constitution d’un stock stratégique en eau provenant des nappes souterraines. Une étude d’évaluation de ce stock national sera entreprise pour déterminer son volume et pour sauvegarder ses eaux dans le cas des besoins urgents», a déclaré Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, en soulignant l’intérêt que représente l’utilisation des eaux non conventionnelles, via les stations de dessalement d’eau de mer (au nombre de 15 actuellement, et 20 en 2030), l’exploitation des eaux traitées et la collecte des eaux pluviales.
Le ministre a annoncé la mise en oeuvre d’un programme de 13 projets, dont la mise en oeuvre a déjà commencé par la ville de Taroudant. «Nous allons accélérer la réalisation des programmes concernant les eaux non conventionnelles», a-t-il affirmé, avant de préciser que les stations de dessalement d’eau produiront 50% des besoins en eau potable de la population générale.
Nizar Baraka a également rappelé que 18 nouveaux barrages sont en cours de construction, afin de ramener la capacité totale de stockage dans le pays à 25 milliards de m3 d’eau, contre une capacité actuelle de 23 milliards de m3 dans les 153 barrages existants. Sur cette dernière, la quantité d’eau stockée ne dépasse pas aujourd’hui les 3,8 milliards de m3 à cause de la faiblesse des précipitations. «Tous les barrages et bassins ont vu leur stockage baisser de manière substantielle à cause de la sécheresse», a déploré le ministre.
Dans son exposé, le leader istiqlalien a par ailleurs confirmé que la politique gouvernementale en la matière reposait également sur la réalisation des autoroutes de l’eau et des interconnexions entre les barrages. Il n’a pas manqué d’adresser ses remerciements à la Banque mondiale, qui a récemment accordé au Maroc un prêt de 350 millions de dollars pour soutenir les programmes gouvernementaux relatifs à la gestion de l’eau.
Nizar Baraka a saisi l’occasion pour appeler une nouvelle fois les citoyens à la rationalisation de l’usage de l’eau, rappelant que le Maroc subit pour la sixième année une sécheresse durable, avec un mois de janvier qui a été «le plus chaud au Maroc durant les 30 dernières années».
Pour sa part, Nada Biaz, directrice générale de l’ENSA, a mis en valeur la contribution de Nizar Baraka auprès des étudiants sur un sujet d’une «importance vitale pour le Maroc», alors que les ressources en eau constituent «désormais une préoccupation d’ampleur mondiale». La thématique de l’eau a justement été choisie par l’établissement comme sujet majeur en 2024, qui fera l’objet «d’une réflexion et d’une étude destinée à relever les défis qui en découlent», a conclu la dirigeante de l’ENSA.
Le 02/02/2024
Source web par : le360
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation
Energies renouvelables : La BM et le FMI pourraient aider le Maroc à devenir un hub régional
Les institutions financières internationales pourraient bien accompagner le Maroc pour devenir un grand producteur mais aussi un exportateur des énergies reno...
Symposium international L’université apporte sa contribution à la réflexion sur le modèle de d
Cette séance inaugurale a été l'occasion pour l'assistance de se faire une idée de la vision du nouveau modèle économique et social. Ph. Seddik ...
Intégration de 100 jeunes Marocains au marché de l'emploi touristique en Allemagne
La Banque mondiale (BM) s'est félicitée du succès d'une expérience pionnière visant à faciliter la mobilité et l'accès des jeunes Marocains ...
La croissance dans la région MENA se consolidera à 3% en 2018 et à 3,3% en 2019
Des tensions géopolitiques ou une possible reprise de la volatilité des prix du pétrole pourraient assombrir les perspectives, selon la BM Dans son rappor...
Stress hydrique et souveraineté alimentaire : comment le Maroc compte résoudre l’équation
Dans un contexte planétaire marqué par l'incertitude, où les crises se succèdent et le changement climatique se fait de plus en plus pesant, le défi de...
La sécheresse, une leçon à retenir
En ces temps de dérèglement climatique, le Maroc ne peut plus compter sur la régularité des saisons de pluies. Il doit faire preuve d’imagination et trouv...
Solaire: Noor Midelt I attribué à un consortium maroco-émirati-français
L’appel d’offres international, relatif à la conception, au financement, à la construction, à l’exploitation et maintenance du projet solaire Noor Mide...
Tanger Med voit encore plus grand : un nouvel investissement de 7 milliards de dirhams
Tanger Med Port Authority planche sur un plan d’investissement majeur d’environ 7 milliards de dirhams. Il est principalement axé sur l’extension de la c...
ONEE: vers une réforme des tarifs de l’eau potable
La libéralisation des prix de l’eau potable au Maroc est prise très au sérieux par le gouvernement qui réfléchit à une réforme du modèle tarifaire de ...
Barrages : 1,6 milliard de m3 des réserves d’eau inexploitables à cause de l’envasement
Face à la pénurie d’eau, il devient urgent d’atténuer l’envasement des barrages. Les récents appels d’offres sur les études relatives à l’envase...
Côte d’Ivoire, Rwanda, Maroc … L’Afrique (partiellement) à contre-courant des contraintes é
ENTRETIEN CROISÉ - Alors que l’économie mondiale connait des perturbations qui ont leur lot d’’effets sur les différentes régions de la planète, le c...
Richesse hydraulique : Baisse inquiétante des réserves des barrages au Maroc
La faiblesse des précipitations observée actuellement au niveau national s'est répercutée négativement sur les réserves des barrages qui souffrent d...