Energies renouvelables : La BM et le FMI pourraient aider le Maroc à devenir un hub régional
Les institutions financières internationales pourraient bien accompagner le Maroc pour devenir un grand producteur mais aussi un exportateur des énergies renouvelables. Elles peuvent également apporter financement et expertise.
Tout le monde en convient. Les institutions de Bretton Woods, la Banque mondiale et le FMI, ont été créées pour gérer des questions du XXe siècle, qui ne sont forcément plus d’actualité aujourd’hui. Le poids relatif des pays a changé, la Chine et l’Inde sont des exemples. Les problématiques d’aujourd’hui sont la lutte contre les pandémies, le Covid par exemple, les changements climatiques, le financement des énergies renouvelables, la sécurité alimentaire mondiale.
Et si le Royaume, de l’avis même de la Banque mondiale, a su faire face à la pandémie, d’une manière remarquable, il est aujourd’hui pleinement inscrit dans ces deux derniers chantiers. Or, produire des énergies renouvelables et assurer la sécurité alimentaire non seulement pour le pays, mais également pour sa région et ses partenaires nécessitent un financement et un accompagnement de ces institutions.
Comment cela pourrait-il se faire ? Selon Masood Ahmed, président du Center for Global Development, les institutions financières internationales peuvent effectivement offrir un financement selon des termes attractifs. Ce qu’il peut trouver également, convient l’expert, sur le marché financier mondial. Mais, ce que ces institutions offrent en plus, c’est l’assistance technique, tout en lui permettant de s’inscrire dans une politique plus large, produire par exemple des énergies renouvelables qu’il pourra aussi exporter et en faire bénéficier son environnement immédiat.
Ce qui revient à développer, ensemble, des projets non seulement pour le Maroc, mais également pour les pays voisins. Cela vaut, sans doute, également pour la question de souveraineté alimentaire avec un accompagnement en matière de production des engrais. «Il y a beaucoup de domaines dans lesquels les institutions financières pourraient aider le Maroc, mais il faut qu’il y ait un changement dans leur manière de faire et dans leurs procédures», estime l’expert.
Certes, mais comme l’a si bien explicité l’un des intervenants dans une séquence des Atlantic Dialogues, on pourrait très bien solliciter en même temps un financement pour construire une route de la Chine et on roulerait déjà sur alors que la Banque mondiale en est toujours à étudier la pertinence du projet. Cet intervenant fait sans doute référence à la lenteur de ces institutions aujourd’hui justifiée par les impératifs de transparence, mais qui se révèle un handicap lorsqu’il s’agit de financer des projets de développement pressants.
Là encore, Masood Ahmed se montre réaliste, c’est une matière à réflexion, la gouvernance de ces institutions pourrait se révéler très lente, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’institutions intergouvernementales dans lesquelles interviennent 190 pays du monde.
Or, selon Youssef Amrani, nouvel ambassadeur du Maroc aux États-Unis, «les institutions financières internationales ne sont plus en mesure de répondre aux besoins de nos populations, nous sommes obligés de travailler au sein des pays du Sud pour entamer une réforme de tout le système». Un chantier qui va prendre du temps, comme l’a d’ailleurs souligné l’ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Cela d’autant plus que la dernière réforme, qui a porté sur l’élargissement de la gouvernance de ces institutions, remonte à il y a plus de 20 ans. La réalité est que pendant ce temps, il est toujours difficile, certainement plus encore aujourd’hui, d’accéder à des financements pour nos pays.
Le 15/12/2023
Source web par : lavieeco
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