Taghazout Bay : encore des projets pour muscler l’offre de la station balnéaire
Taghazout Bay, qui n’est pas loin de boucler son développement, poursuit sa remarquable lancée en essayant de maintenir un rythme soutenu. Les 11 milliards de DH injectés dans cette station balnéaire ont permis de créer une destination plurielle et unique dans son genre, si bien qu’elle fait aujourd’hui figure de modèle dans le développement de projets touristiques au niveau national.
La station de Taghazout Bay, ouverte sur l’une des plus belles baies du Royaume, se distingue à plus d’un titre. Par ses atouts naturels avec 4,5 km de plages, un arrière-pays exceptionnel et un climat clément toute l’année. Par ses équipements et infrastructures conformes aux grands standards, ses prestations haut de gamme, ses partenaires hôteliers de prestige et son offre d’animation constamment renouvelée. Par son engagement éco-responsable déployé à toutes les étapes et à tous les niveaux. Mais l’ingrédient clé de toute cette recette reste incontestablement la place donnée à l’expérientiel et au sensoriel, le tout assaisonné d’une bonne gouvernance et d’une synergie productive entre toutes les parties prenantes du développement de la station balnéaire emblématique de la région de Souss-Massa. Cette dynamique, que nous avons pu constater sur place lors d’une visite, permet au projet de sortir du lot, surtout avec les chantiers en cours et ceux annoncés.
Hôtel Marriott Taghazout : ouverture en 2025
Initialement prévue pour l’année 2024, l’ouverture du Marriott Taghazout a été reprogrammée pour début 2025 d’après Mohammed Cherkaoui Eddeqaqi, directeur général de la Société d’aménagement et de promotion de la station de Taghazout (SAPST). Cette huitième et avant-dernière unité hôtelière en front de mer de Taghazout Bay portera à 4.600 lits la capacité de la station actuellement de 3.300 lits. Ceci sans compter la capacité additionnelle qui s’offre avec les appartements en gestion locative sous le régime RIPT (résidences immobilières de promotion touristique) relevant de «Hyatt Regency». Cette capacité sera bientôt étoffée avec de nouvelles RIPT placées cette fois-ci sous l’enseigne de «Radisson Blu Résidences», dont la livraison annoncée pour 2023 a été repoussée à fin 2024 selon les nouvelles prévisions de la SAPST.
Futur éco-resort : des manifestations d’intérêt, mais rien de concret encore
Reste la dernière composante touristique en front de mer, à savoir le village de vacances éco-resort qui sera édifié sur une parcelle de 54 hectares. «Nous sommes toujours à la recherche d’un investisseur, que ce soit en codéveloppement ou en cession de terrain», fait savoir Mohammed Cherkaoui Eddeqaqi. «La SAPST est en négociation avec plusieurs investisseurs qui ont manifesté leur intérêt, mais le processus n’a pas encore abouti sur du concret pour le moment. C’est une grande parcelle qui demande un gros investissement et donc un investisseur solide», signale-t-il.
D’autres projets hôteliers sont également prévus dans les deux zones de connexion d’Aourir et de Taghazout, situées au sud et au nord de la station balnéaire. Dans un souci de diversification, les futures unités proposeront une offre hôtelière différente de celle disponible dans l’enceinte de Taghazout Bay. «Avec ces lots touristiques, nous serons vraiment dans la complémentarité. L’idée est de créer des boutiques-hôtels, des 3 et 4 hôtels... qui vont permettre d’attirer un autre segment de clientèle», explique Nadja Arsalane, directrice marketing, communication et commercialisation à la SAPST.
Zone de connexion d’Aourir : l’éclatement des titres annoncé pour fin novembre
«Pour la zone d’Aourir, il y a aujourd’hui des investisseurs qui sont assez avancés dans le concept, les autorisations... Nous allons éclater les titres fonciers cette semaine et céder les terrains pour que ces investisseurs puissent déposer leurs autorisations de construire et contractualiser par rapport à des délais de développement», poursuit la responsable.
En plus des lots dédiés aux projets touristiques, les deux zones de connexions abriteront aussi des équipements publics, privés et d’animation. Si la commercialisation de la zone de Taghazout n’a pas encore été lancée, celle d’Aourir en est à plus de 80% de lots attribués, selon les estimations de Mohammed Cherkaoui Edeqqaqi. «On veut en faire des zones tampons qui abriteront toute l’infrastructure qui doit accompagner le développement de la station, notamment une clinique privée, une école publique ainsi que des composantes hôtelières et des infrastructures publiques tels que le siège de la commune, un centre socioculturel, des terrains de foot aux normes FIFA, outre les projets touristiques et commerciaux», détaille le DG de la SAPST.
Pour ces deux zones, la société d’aménagement a adopté un business model particulier en optant pour une sorte de péréquation favorable aux équipements d’utilité publique. «Nous avons décidé de rétrocéder gratuitement une partie des lots aménagés devant abriter les équipements publics à la commune ou au domaine privé de l’État, notamment la clinique, le centre culturel, le siège de la commune ou encore l’école. La cession des lots touristiques va nous permettre de compenser», explique Nadja Arsalane.
Tawenza Square : déjà trois enseignes en place et une autre en route
Tawenza Square, le centre commercial de Taghazout Bay, commence à s’animer. Ouvert à la commercialisation le mois dernier, il a déjà accueilli trois enseignes, à savoir Home Café, Expresso Lab et Venezia Ice, et se prépare à en accueillir une nouvelle d’ici la fin de l’année. La SAPST espère commercialiser d’ici l’année prochaine au moins la moitié des 44 commerces que compte ce nouveau centre de 4.000 m². «Nous travaillons depuis un an avec notre partenaire et commercialisateur AMS Africa pour refaire le plan de merchandising de Tawenza Square», fait savoir Nadja Arsalane, précisant qu’AMS Africa est le gestionnaire de plusieurs destinations commerciales reconnues telles que M Avenue à Marrakech, Anfa Place Mall à Casablanca ou encore le Carrousel à Rabat. «L’idée est d’avoir une partie allouée à la restauration, une autre au shopping dédié à des thématiques liées à la plage en cohérence avec le positionnement de la destination, mais aussi sur une offre de bureaux en coworking, planifiés à l’instar de ce qui se fait aujourd’hui au village de Taghazout», détaille-t-elle.
«En parallèle, nous planchons sur la partie stratégique : la gestion du centre commercial, la mise à niveau de la signalétique au niveau des espaces communs afin de créer un parcours client vivant qui permet de connecter la route à la plage... Comme le centre ne permet pas d’avoir une visibilité sur le front de mer, ce parcours client permettra d’acheminer les visiteurs qui passent par la voie principale vers l’esplanade et vers la plage», explique la responsable.
Un golf de 18 trous en projet
Taghazout Bay est déjà dotée d’un golf de 27 trous d’une superficie de 75 hectares. Un deuxième golf de 18 trous est actuellement en projet et sera situé en face de l’hôtel Hyatt Regency. «Les travaux devraient démarrer en 2025», annonce le DG de la SAPST. «Cette ouverture est conditionnée par la disponibilité de l’eau traitée», précise-t-il. Il explique que l’arrosage des espaces verts et du golf de la station se fait aujourd’hui à partir de la station de traitement des eaux usées d’Aourir, dont le débit reste insuffisant pour d’autres espaces. La SAPST attend ainsi la montée en charge de cette station d’épuration pour inclure le futur golf, mais aussi les espaces verts à l’intérieur des composantes hôtelières.
Le Label «Pavillon bleu» dans le viseur
La SAPST appréhende le développement durable comme une démarche transversale, un socle sur lequel a été pensé tout le projet Taghazout Bay. «La démarche de développement durable fait partie de l’ADN de la station Taghazout. Elle a été intégrée dès le départ en vue de créer un projet qui soit à la fois harmonieux et respectueux de l’environnement, mais surtout qui s’intègre dans son environnement et son contexte socio-économique local», déclare Housna Medaghri Alaoui, directrice du Pôle Sustainability & Property Management chez Madaëf.
«Cette démarche de durabilité a été déployée lors des différentes phases, que ce soit dans l’aménagement et le développement des différentes composantes, ou dans la conception et la réalisation de l’ensemble du projet, mais aussi dans la phase d’exploitation», explique la responsable.
«Aujourd’hui, nous sommes très exigeants avec les composantes hôtelières, surtout celles qui sont aujourd’hui certifiées Green Globe, une certification spécifique au monde de l’hôtellerie, basée sur pas moins de 44 critères de durabilité», assure-t-elle. «Aujourd’hui, c’est l’hôtel Hayat Place et le Radisson Blu qui détiennent cette certification, ainsi que le golf qui a maintenu cette certification pendant 6 années consécutives. Le Fairmont est aussi engagé dans la démarche de certification Green Globe», fait savoir Housna Medaghri Alaoui.
La SAPST accorde une attention particulière à la préservation de son littoral. D’ailleurs, elle vise le Label «Pavillon bleu» qui demande un certain nombre de prérequis, aussi bien en termes d’infrastructures qu’en matière de sensibilisation à la protection de l’environnement. «Nous allons candidater en décembre», annonce la responsable. «C’est l’exigence liée à la qualité des eaux de baignade qui nous a un peu retardés dans cette certification. Il nous fallait, en effet, mettre en place des points de mesures pour prouver l’excellence de la qualité de l’eau de baignade pendant quatre années successives», explique-t-elle. «Aujourd’hui, nous avons mis en place tout ce qu’il faut pour prétendre à ce label en 2024», conclut-elle
Crise au Moyen-Orient : impact immédiat, mais à court terme
La crise au Moyen-Orient a jeté de l’ombre sur l’activité touristique de Taghazout Bay qui abrite de grandes enseignes mondiales de l’hôtellerie de luxe, comme Fairmont, Hyatt, Hilton ou encore Radisson. Pourtant, c’est bien connu, le luxe ne connaît pas de crise !
«Ce n’est pas totalement faux. Le marché du luxe ne connaît pas de crise une fois mature. Et la station est aujourd’hui toujours en cours de maturité», précise Lamyae Hazam Sefrioui, directrice des Ventes au Riù Tikida Palace de Taghazout Bay. «L’impact est souvent sur le court terme, voire le très court terme (3 ou 4 semaines). Je pense que tout le monde va se relever d’ici la fin d’année», soutient-elle. Cette situation rappelle celle au lendemain du séisme d’Al Haouz qui a eu un impact immédiat sur le taux d’occupation des unités de la station. «En effet, il y a eu des annulations après le séisme à cause des faux messages qui ont été véhiculés, surtout à l’échelle internationale. Par la suite, grâce à la réactivité de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) et du ministère du Tourisme, des messages rassurants ont été diffusés et l’activité a repris», affirme le DG de la SAPST.
«Il est vrai que le marché du luxe est très résilient. Aujourd’hui, après chaque crise, l’activité reprend assez rapidement. On l’a constaté après le séisme d’Al Haouz où le nombre des arrivées s’est stabilisé au bout de quelques semaines. Cette résilience est une des particularités du secteur touristique», renchérit Nadja Arsalane. «Aujourd’hui, la crise au Moyen-Orient a eu son impact, mais je pense que les arrivées vont reprendre assez rapidement», ajoute-t-elle.
«Le conflit au Moyen-Orient a impacté la quasi-totalité des hôtels de la station puisque nous accueillons une clientèle du marché israélien qui choisit d’organiser ses événements dans la station (mariages, bar-mitzvah, fêtes religieuses...)», confirme Oumhani Saaf, directrice commerciale du Hilton Taghazout Bay. Le Hilton par exemple a dû faire face à l’annulation de trois grands événements réservés par la clientèle israélienne, entraînant des pertes qui se chiffrent à 6 millions de DH sur les trois derniers mois de l’année 2023, fait savoir la responsable. Pourtant, la saison hivernale avait bien démarré dans la station. Mais c’était compter sans la crise au Moyen-Orient qui a freiné la tendance des ventes, indique de son côté Lamyae Hazam Sefrioui. «Nous avons perdu plusieurs groupes et cela a été assez impactant, mais cela ne nous affectera pas sur le long terme fort heureusement. Au contraire, cela nous incitera à nous rabattre sur d’autres marchés par exemple», relève-t-elle. En effet, les hôteliers ont lancé plusieurs actions dans ce sens, notamment l’organisation de «Fam Trips», des voyages de familiarisation que l’on offre principalement aux opérateurs touristiques ou aux agences de voyages. Selon Oumhani Saaf, la station s’intéresse, entre autres, aux marchés scandinave et allemand. «L’ONMT a lancé presque 10 vols sur l’Allemagne et quelques vols sur la Scandinavie. Nous accueillons aujourd’hui des agences de voyages en provenance de ces pays pour leur faire connaître la destination qui est bien connue sur le marché interne, contrairement au marché international sur lequel il faut faire plus d’efforts», signale-t-elle.
La station s’est même dotée d’une Task Force pour rebooster la destination et anticiper les situations de crise éventuelles. «Aujourd’hui, une Task Force s’est constituée au niveau de tous les hôtels pour relancer la destination. Une intelligence collective est en cours de mise en place avec tous les hôteliers pour justement travailler sur une stratégie visant l’attraction d’autres marchés, les marchés suisse et scandinave par exemple, mais aussi d’anciens marchés phares de la destination Agadir», assure Nadja Arsalane. «L’idée est de diversifier notre clientèle internationale pour ne pas rester sur les marchés classiques et d’éviter de subir de plein fouet les impacts de crises éventuelles», ajoute Oumhani Saaf. Quant à la clientèle domestique, elle constitue un atout fondamental pour Taghazout Bay dont la notoriété au niveau national est déjà confirmée. «La destination fait du tourisme interne un marché prioritaire. C’est un marché qui est d’une très bonne valeur ajoutée en termes de flux, de visites et de chiffres d’affaires», confirme Lamyae Hazam Sefrioui. Le tourisme interne représente en moyenne 50% du chiffre d’affaires réalisé annuellement au niveau de la station.
«La pluralité des segments et la diversité de l’offre de la destination constituent une véritable force pour Taghazout Bay et un levier qui lui permet de réagir à ces moments de crise, de réussir à se relever et de garder le cap», conclut Nadja Arsalane.
Le 22/11/2023
Source web par : lematin
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